Bon, qu’on se dise tout de suite: on l’aimait bien, la première génération du Kia Soul.
Style agréable à l’oeil tant dehors que dedans, bonne fourchette de prix (à partir de 16 500$), bien équipé, plaisant à conduire, cargo généreux…
Et les consommateurs étaient du même avis: l’an dernier, il s’est écoulé plus de 7500 exemplaires du Kia Soul au Canada… soit jusqu’à 24 fois plus que les concurrents Nissan Cube (318 unités) et Scion xB (674 unités).
Quand même, on lui faisait quelques reproches, à ce premier Kia Soul.
Sa suspension (une poutre de torsion, la norme dans la catégorie) était bondissante et sur les chemins défoncés, ça mettait à mal les occupants – qui souffraient par ailleurs d’une très moyenne insonorisation d’habitacle.
On monte en grade
Eh bien, c’est fait: la 2e génération de Kia Soul s’amène avec une suspension plus docile et beaucoup mieux assise, merci à des amortisseurs plus longs et repositionnés, de même qu’à une plateforme (celle de la Kia Rio) un tiers plus rigide et à un empattement de deux centimètres plus long.
Et comme l’insonorisation est nettement montée en grade, limitant avantageusement le bruit de vent au pare-brise, eh bien les occupants gagnent non seulement en confort routier, mais aussi en confort… auditif.
La direction se range
L’un des derniers véhicules du marché à encore miser sur la direction hydraulique se range; c’est maintenant une architecture électrique, moins gourmande en carburant, qui prend les commandes du Kia Soul 2014.
Comme à peu près tous les nouveaux produits Kia, cette direction s’amène avec le sélecteur de conduite, qui permet de passer du mode confort au mode sport. Vous vous en doutez, nous avons engagé ce dernier mode et il y est resté…
Non pas que l’on a alors l’impression de piloter une Ferrari, mais reste que ce mode accorde plus de précision et de caractère que le mode confort, trop élastique pour être inspirant.
Sinon, dans l’ensemble, le nouveau Kia Soul se comporte avec la même agilité, la même maniabilité qu’on lui appréciait jusqu’à présent.
On a joué avec les performances
Le Kia Soul 2014 offre encore le choix entre les deux mêmes organes quatre cylindres, soit le Gamma de 1,6 litre et le Nu de 2,0 litres.
Mais… on a joué un peu avec les performances. Et mauvaise nouvelle pour le “petit” moteur: il perd en puissance (de 138 à 130 chevaux) et un peu en couple. Voilà qui n’est pas pour lui faire du bien.
Nous n’avons pas eu l’occasion de tester cette variante de base du Kia Soul 2014, mais nous ne sommes sûrement pas dans le champ de dire qu’il vaut mieux passer son tour.
Du coup, la “bonne” version restera le Kia Soul doté du quatre cylindres Nu (désormais bonifié de l’injection directe) qui produit encore 164 chevaux. Surtout que son couple (maintenant à 151 lb-pi) est disponible à plus bas régime, ce qui accorde des accélérations plus déliées et nettement plus raffinées.
Oh, rien de dithyrambique, mais en se fermant les yeux, on s’imagine facilement conduire une Toyota, réputée pour la douceur de ses motorisations.
C’est vous dire.
Boîte manuelle: une demi disparition
Attention: ce moteur Nu n’est désormais jumelé qu’avec la boîte automatique six rapports.
Vous avez bien lu: il n’est plus livrable avec la boîte manuelle six vitesses, cette dernière se réservant pour le “petit” moteur.
Donc, si les prix d’étiquette demeurent sensiblement les mêmes (légèrement sous les 17 000$), reste que le Kia Soul 2014 doté du bon moteur quatre cylindres avec transmission automatique commande désormais 1600$ de plus (à partir de 20 800$).
Même style, mais…
Si vous aimiez l’aspect cubique du Kia Soul, vous ne serez pas déçu: la silhouette de la nouvelle génération conserve la même allure “funky”.
À quelques détails près, cependant:
- le nez se fait un brin plus impertinent, avec sa grille amincie, et les phares gagnent un moderne et fort joli trait supérieur de diodes électroluminescentes (les “DEL”, en bon français);
- les flancs sont moins torturés de lignes de caractère, pour une allure plus saine et épurée;
- l’arrière et le hayon s’arrondissent aux angles, ce qui donne de la souplesse et plus de dynamisme à l’ensemble;
- c’est surtout l’arrière qui se démarque, avec de nouveaux feux qui s’insèrent élégamment dans un cadre noir lustré. Oh, il y a aussi cette espèce de plaque de carrosserie flottante, à mi-centre…
Un caprice de designer?
Une façon comme une autre de revisiter ce hayon qu’on trouvait peut-être trop “minivan”?
Allez savoir, mais l’important, c’est que la visibilité arrière n’est pas handicapée pour autant.
Recette intérieure
La précédente génération de Kia Soul avait eu l’insigne honneur de remporter en 2009 le titre d’habitacle le plus “groovy”, décerné par la publication américaine Ward’s.
“Groovy”, ça l’est certes moins en cette nouvelle génération, à l’exception de ces haut-parleur en accordéon installés au sommet des bouches d’aération.
Plutôt, on rapatrie la recette du nouveau Kia Rondo, au demeurant de très bon ton et avec des commandes simples à apprivoiser. Et du coup, on profite d’une nette amélioration quant aux matériaux intérieurs (le plastique qui s’égratigne facilement n’est plus).
Le coup d’oeil général en est donc un de plus substantiel, plus sophistiqué – moins “écono-box”, diront certains.
Une recette gagnante, quoi.
Un seul reproche: on aurait aimé qu’à l’instar du Nissan Cube et de la nouvelle Fiat 500L, la banquette devienne coulissante – ou, à tout le moins, accepte d’incliner ses dossiers en plusieurs positions. Mais bon, ce n’est pas le cas.
Toujours pas piqué des vers
Déjà pas piqué des vers à sa première génération, côté équipements, le Kia Soul de nouvelle génération ajoute encore plus de gâteries optionnelles. Pensez toit panoramique, banquette chauffante, sièges avant ventilés et volant chauffant.
Et même alors, le prix d’étiquette demeure sous les 27 000$. Ça risque de faire mal aux concurrents, tant directs qu’indirects.
Juste pour la comparaison, la Fiat 500L, également en lice au Festival du Test 2014, commandait un prix d’étiquette supérieur… pour moitié moins d’équipements.
Ce qui nous fait dire que le Kia Soul 2014 a de très sérieuses prédispositions pour devenir finaliste à la Meilleure nouvelle voiture canadienne 2014. À surveiller en début d’année prochaine…
Également à surveiller: une variante électrique du Kia Soul. Personnellement, on n’y croit guère, mais Kia persiste et signe pour l’année prochaine.
À espérer, maintenant: une variante turbocompressée avec traction intégrale, comme ce que laissait entendre le prototype Kia Track’ster. Et, pourquoi pas, un Kia Soul décapotable, comme le laisse supposer le prototype Kia Soul’ster…