Kia Rondo 2014: Moins puissant, plus "all dressed"
Première constatation: la silhouette "jellybean" que l'on connaissait du Kia Rondo a cédé la place à un design plus contemporain. Indéniablement, l'allure de petite familiale à hayon fait plus jeune qu'auparavant, laissant à peine deviner qu'elle dissimule une 3e banquette.
Certes, ces deux places arrière sont définitivement moins charitables que celles des trois principaux concurrents, soit les Chevrolet Orlando, Dodge Journey et Mazda5 (qui, rappelons-le, n'accueille que six et non sept passagers).
De fait, la 3e banquette du Kia Rondo 2014 accorde encore moins de dégagement aux jambes et aux têtes qu'à la génération précédente. C'est qu'en adoptant une nouvelle plateforme (celle de l'européenne Carens), Kia a réduit les dimensions extérieures de son Rondo à tous les niveaux, notamment de 4cm en hauteur et de 7cm en largeur.
C'est substantiel, mais ça a le mérite de réduire le poids du véhicule - d'un bon 50kg, selon les versions. Les concepteurs ont quand même réussi à accorder, lorsque les banquettes sont occupées, un espace cargo plus généreux qu'auparavant - plus, même, que pour le Mazda5.
Parmi les améliorations intérieures du Kia Rondo 2014, notons l'insonorisation et les matériaux, qui sont montés en grade. Le style est non seulement devenu d'avant-garde, mais il se fait davantage convivial que la triste fonctionnalité du Mazda5.
Et accordons une autre bonne note pour le confort des sièges avant - d'ailleurs, les grands conducteurs voudront opter pour les versions offrant l'ajustement de l'assise, pour encore plus de maintien aux jambes.
Moins de vigueur sous le capot
L'économie d'essence étant au coeur des préoccupations, Kia a abandonné, pour son nouveau Rondo, le V6 (2,7 litres) de 192 chevaux ET le quatre cylindres (2,4L) de 175 chevaux.
Il a plutôt choisi d'emplir le compartiment moteur d'un quatre cylindres (le Nu de 2,0L à injection directe) qui développe tout juste 164 chevaux et 156 lb-pi. Est-ce pour cette raison que les concessionnaires Kia des États-Unis, qui boudent le Rondo depuis 2010, ne veulent pas de cette nouvelle génération dans leurs salles de montre?
Une fois le Kia Rondo 2014 lancé sur la grand-route, la puissance est correcte. Mais lors des manoeuvres exigeant plus de dynamisme, c'est limite avec un ou deux passagers à bord - imaginez alors quand toute la cabine sera occupée et/ou chargée...
Certes, avec moins de puissance sous le capot, la consommation en carburant est plus frugale qu'auparavant. Nous avons enregistré un raisonnable 7,5L/100km en combiné grand-route et autoroute, avec la boîte automatique qui est passée de quatre à six rapports.
Bien étagée, cette transmission devrait être le choix de prédilection. Car même si la boîte manuelle (six rapports) est nouvellement offerte pour le Rondo, celle-ci souffre d'un point de friction à la fois très haut et trop court. Malgré nos trois décennies d'expérience en conduite "standard", nous avons trouvé le tour de donner mal au coeur à nos passagers...
On rétrograde à la poutre de torsion
S'il est bien un aspect où le Kia Rondo 2014 rétrograde versus la génération précédente, c'est au niveau de sa suspension arrière, qui délaisse l'indépendante multibras (dont bénéficie pourtant les Dodge Journey et Mazda5), pour plutôt adopter la poutre de torsion (à l'instar du Chevrolet Orlando).
Conséquence: le comportement routier est moins raffiné et, surtout, moins stable avec les roues de 16 pouces. Juché sur les (nouvelles) roues de 18 pouces, notre Kia Rondo s'est toutefois montré plus solide et mieux composé. Rien d'excitant, mais rien de désagréable non plus.
Par contre, un bémol pour la direction, désormais électrique comme le veut la tendance. De série, on a droit à l'ajustement en trois modes (confort, normal et sport), mais seul le dernier mode procure une certaine communication avec la route. Ceci dit, nous aurions préféré un mode "super sport", pour encore plus de maîtrise.
"All dressed"
Là où le Kia Rondo 2014 risque de manger tout rond la compétition, c'est avec ses équipements de série. Certes, son prix d'étiquette débute à 21 695$, ce qui est quand même presque 2000$ de plus qu'à la génération précédente (voire davantage, si l'on tient compte de la boîte manuelle livrée de série).
Mais sous les 22 000$, c'est en plein dans le mille de la concurrence et, surtout, ça a le bonheur d'inclure non seulement le climatiseur et le régulateur de vitesse, mais aussi les sièges avant chauffants, la communication Bluetooth, les commandes audio au volant, la reconnaissance vocale et même la boîte à gants climatisée.
Du "all dressed" comme ça, vous n'en trouverez pas à un tel prix de base. Et pour ceux qui sont prêts à ajouter des bidous, les gâteries optionnelles impressionnent également: elles vont du toit panoramique au volant chauffant, en passant par le siège du conducteur ventilé, la banquette centrale chauffante et même les phares au xénon.
Bref, de quoi toucher les 32 000$, alors que le Kia Rondo le plus haut de gamme, à la génération précédente, n'atteignait pas les 29 000$.
POINTS FORTS
Silhouette qui ne fait pas "minivan"
Très bon niveau d'équipements de série
Retour de la boîte manuelle
Options non offertes chez la concurrence
POINTS FAIBLES
Les places arrière les plus étroites
Puissance limitée
Poutre de torsion (suspension arrière)
Dégagement diminué (versus l'ancien Rondo)
Privilégiez les roues de 17 ou 18 pouces