Buick Verano 2013: Pas besoin du turbo...

Essais routiers
dimanche, 10 mars 2013
C’est bien beau, un moteur turbo de 250 chevaux sous le capot du « bébé Buick », mais… la consommation est pas mal plus élevée qu’attendue. Et comme la voiture n’a pas la sportivité des allemandes, aussi bien se contenter du moteur de base - au demeurant très satisfaisant.

Le moteur de base de la Buick Verano est un quatre cylindres de 2,4 litres à injection directe qui développe 180 chevaux et 171 lb-pi, soit une puissance très correcte pour la compacte de luxe.

Mais comme celle-ci n’est pas la plus légère en ville, avec ses 1551 kilos, nous attendions avec une certaine impatience l'arrivée de sa variante turbo.

Celle-ci débarque pour 2013 avec un quatre cylindres turbo à injection directe de 2,0 litres. Il s'agit du même organe qui propulse de ses 270 chevaux la (plus grande) sœur Buick Regal. Dans la Buick Verano, on a droit à 250 chevaux et à 260 lb-pi de couple.

Certes, cette augmentation de plus du tiers de la vigueur, pour la Verano, est bien appréciée et personne ne s’en plaindra. Le hic, c’est que la consommation en carburant… suit la même pente ascendante.

Alors que la Buick Verano 2,4 litres, testée pendant une semaine l'été dernier, principalement sur les grands boulevards, nous avait donné une consommation moyenne de 8,6L/100km, la Buick Verano turbo nous a livré une moyenne… touchant les 12L/100km.

Vous avez bien lu : du 12L/100km.

À sa décharge, soulignons que l'essai s'est déroulé en hiver, où il a été prouvé que la consommation en carburant est plus élevée qu'en été.

Et tout le monde le sait, un moteur turbo va toujours se montrer gourmand si on le houspille du pied droit. En plus, la Buick Verano turbo pèse un bon 60 kilos supplémentaires.

Mais même en roulant sur l'autoroute avec un pied droit qui se faisait tout tranquille, nous n’avons pu faire mieux que du 7,4L/100km.

Juste pour vous donner une idée, c’est à peu près la consommation d’une Toyota Camry quatre cylindres – une voiture pourtant beaucoup plus grande et dont le moteur ne profite même pas de l’injection directe.

Loin d'être une sportive - turbo ou pas
Vrai que le moteur turbo de la Buick Verano est aussi souple et doux qu’on le souhaiterait et qu'il permet le 0-100km/h en 6,2 secondes, soit deux secondes et demie plus vite que pour la Buick Verano de 180 chevaux.

Aussi, une boîte manuelle six vitesses est proposée (seule la Buick Verano turbo a droit à ce traitement), mais nous avons plutôt eu l’occasion de tester l’automatique à six rapports. Ça peut paraître limite, dans une industrie qui va vers les sept ou huit rapports, mais cette boîte a le mérite d’être bien étagée et de se passer sans heurt.

On pourrait critiquer l’absence de palettes des rapports au volant, mais vous savez quoi? La Buick Verano n’a pas le tempérament d’une sportive - ses prises d’air au capot ne sont d'ailleurs que de la poudre aux yeux - et elle s’en passe donc très bien, de ces changements manuels au bout des doigts.

Au top 5 des sièges les plus confos
Nous persistons et nous signons: qu'en disent les communiqués de presse, la Buick Verano n'est pas une sportive dans l'âme. Après tout, elle assemblée sur la plateforme de la Chevrolet Cruze – et, incidemment, de la Chevrolet Volt.

Et tout, dans son ensemble, mise plutôt sur le confort. À commencer par des sièges avant si enveloppants que nous les nommons, ici et maintenant, parmi les cinq baquets les plus confortables pour notre gabarit (un mince 5,7 pieds), offerts chez les voitures de moins de 40 000$.

Aussi, la tenue de route de la Buick Verano est mature, solide, prévisible… mais rien qui n'incite à la performance. D'ailleurs, à l’arrière, on a droit à une suspension en « Z » qui, si elle est ici très bien disciplinée, demeure quand même une poutre de torsion.

De surcroît, l’insonorisation intérieure est telle – presque celle d’une bibliothèque – avec son verre acoustique laminé et ses joints d’étanchéité triples, qu’on ne l’entend même pas ronronner, le moteur.

Une Buick, ça prend le cuir...

Alors… pourquoi se « bâdrer » d’une mécanique plus puissante, aussi souple et douce soit-elle? Le moteur de base fait tout aussi bien l’affaire. Même qu'il est de très bon raffinement.

Et du coup, en choisissant la Buick Verano de 180 chevaux plutôt que celle turbo, les économie d'étiquette s'ajoutent aux économies à la pompe. Car pour s'offrir la Buick Verano turbo, il faut se payer la variante toute équipée qui demande 30 900$.

Par contre, la version la plus intéressante de la Buick Verano n’est pas non plus celle de base à 22 895$ (pensez y un moment... une Buick à moins de 23 000$!!!).

En effet, nous avons pour notre dire qu'une Buick, ça n'est pas une Buick sans au moins le revêtement de cuir, les sièges chauffants et quelques gâteries comme la climatisation bi-zone automatique et le volant chauffant.

C'est pourquoi nous favorisons les variantes 2,4 litres mieux nanties, particulièrement celles qui font monter à bord la caméra de recul - une nécessité, si l’on veut bien voir par la mince vitre de hayon en manœuvres de recul.

Regrettons quand même que le régulateur de vitesse intelligent (celui qui tient compte de la vitesse du véhicule devant) ne soit pas proposé, ni le toit panoramique pour éclairer tout le monde à bord. Et encore moins les sièges avant ventilés, non plus que la banquette arrière chauffante.

Encore pour Pappy
N’allez pas croire pour autant que nous n’avons pas aimé la Buick Verano turbo.

De fait, turbo ou pas, nous l’aimons beaucoup, cette "bébé" Buick. Ses courtes dimensions nous permettent de la faufiler aisément dans la circulation, sans pour autant nous donner l’impression d’être au volant d'une petite voiture de peu d'envergure.

Dedans, l’habitacle est cozy, bien ficelé et l’espace n’est pas restreint pour une compacte. Oui, les genoux à l’arrière sont à l’étroit, mais le coffre, avec ses 405 litres, est presque celui d'une voiture intermédiaire.

Quelques plastiques durs sont encore identifiables aux portières et à l'arrière (dommage…), mais sinon, le coup d’œil visuel, surtout à la nuit tombée lorsque l’éclairage bleuté baigne doucement le tout, en est un d’élégance.

L'élégance se retrouve aussi à l'extérieur et c'est pourquoi nous levons vigoureusement le pouce à cette calandre chromée en chute d’eau, l'agréable signature visuelle de Buick.

L’opinion a d'ailleurs été partagée par les passants... les plus âgés, qui nous ont remarqués – et regardé passer avec insistance. On ne s'en sort pas, une Buick, turbo ou pas, c'est encore pour Pappy et Mammy.

Un conseil "chaussure"
Mais à ceux et à celles-là, nous donnons un conseil: avant de vous commettre pour la Buick Verano, prenez le temps de voir si vous pouvez apprivoiser la planche de bord.

Cette dernière est parsemée de commandes qui se ressemblent et qui ne sont pas toujours logiques. Non mais, qui a cru bon de placer le démarrage (à bouton-pression) en haut, à gauche de l’instrumentation centrale?

Par ailleurs, l’écran tactile commande deux ou trois opérations avant de nous permettre d'arriver à nos fins, ce qui constitue une sérieuse distraction au volant. Pourquoi faire simple...

Rappelez-vous d'une chose: une voiture, c’est comme une chaussure. Si elle ne convient pas dès les premiers instants, minces sont les chances qu’avec le temps, ça se « tasse ».

Et nous, qui sommes pourtant de la génération des ordinateurs et des téléphones intelligents, nous nous cherchions encore dans la Buick Verano après une semaine d'essai...
 

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