Voitures volantes ou avions roulants?

Dossiers
lundi, 4 octobre 2010
Une voiture qui vole ou un avion qui roule?Ça existe déjà… Et à en croire certains, ces engins sont à quelques années d’être commercialisés.

Vous rigolez? «Rira bien qui rira le dernier!» lance John Brown,  un Australien en charge du site www.roadabletimes.com qui recense l’histoire des voitures volantes.

Certes, les embûches pour une production de série sont nombreuses: technologie, financement, sécurité, circulation…

Les contradictions le sont tout autant. D’abord, un véhicule routier ne doit pas être plus large que les 2,5 mètres d’une chaussée, alors qu’un avion l’est beaucoup plus – problème que l’on résout cependant avec… des ailes rétractables.

Qui plus est, l’aérodynamisme veut que les voitures embrassent le sol. Tout à l’opposé, les avions doivent en décoller.

C’est sans compter le fait que le poids d’une voiture doive être réparti entre ses quatre roues, pour la meilleure tenue de route possible, alors que presque tout le poids d’un avion repose sur ses roues arrière, pour la rotation et l’atterrissage.

Contradictions incompatibles? Pas tant que ça, semble-t-il.

Un millier de modèles

Des véhicules volants ou, si l’on regarde les choses différemment, des avions roulants, il y en a plus d’un millier de modèles qui, un jour ou l’autre, ont tenté de voler, dit John Brown. Certains ont même réussi et quelques rares ont obtenu leur certification. Voici en photos un bref aperçu de ce qui s’est – et se fait encore.

Les débuts

Selon le site www.RoadableTimes.com, l’Autoplane de Glenn Curtiss a été la première voiture à voler… en 1919. La plus célèbre voiture volante du siècle dernier reste néanmoins l’Aerocar. Cinq exemplaires ont été construits, puis mis en vente pour 25 000$US. L’un d’eux peut encore être admiré au AirVenture Museum, au Wisconsin.

Développée par le pilote américain Molton Taylor, l’Aerocar a effectué son premier vol le 8 décembre 1949. Sa particularité : ses ailes se repliaient le long du fuselage, se transformant en un ensemble remorquable sur la route.

Un premier vol réussi

Le Transition de la compagnie Terrafugia a effectué son premier vol en mars 2009 à l’aéroport de Plattsburgh. Le biplace peut voler pendant 735 kilomètres avant de se transformer, en moins de 30 secondes, en une voiture prête à circuler à vitesse d’autoroute.

Une fois à destination, les ailes du Terrafugia se relèvent, de façon à ce que  «l’appareil» tienne dans le garage résidentiel. Coût du Transition: 194 000$US. La compagnie Terrafugia espère pouvoir livrer les premiers exemplaires… l’an prochain.

Le SkyCar : depuis plus de 40 ans…

Paul Moller, un Canadien aujourd’hui établi à Davis en Californie, travaille à son rêve d’une voiture qui vole depuis plus de 40 ans – avant même que les hommes ne marchent sur la lune, en fait.

Le Skycar du Canadien Paul Moller s’est développé au fil des ans, passant de la forme d’une soucoupe volante (le SkyCar-XM2, notre photo) à l’actuel prototype, le M400.

Ce «Volantor» M400 quatre places décolle presque à la verticale, pour ensuite voler pendant 1200 kilomètres à 490km/h. Le train d’atterrissage permet la conduite sur route pendant de courtes distances et, avec ses ailes rétractables, il peut faire ses entrées dans n’importe quel garage résidentiel. S’il était commercialisé, le M400 se vendrait à plus ou moins 500 000$US.

Le rêve… vraiment?

Le rêve de tout pilote, semble-t-il: atterrir son avion à l’aéroport du coin, le transformer en quelques secondes en un véhicule routier, puis rentrer à la maison sans devoir passer par un quelconque autre moyen de transport.

Mère Nature s’acharne à retarder ce foutu plan de vol? Pas de problème, on pointe le nez de son appareil vers le prochain grand axe routier et on roule jusqu’à destination.

Maintenant, le rêve de tout automobiliste: se rendre du point A au point B aussi directement qu’à vol d’oiseau, sans bouchon de circulation pour souffrir de retard et sans limite de vitesse menant à des contraventions.

Bien sûr, avant de pouvoir réaliser ce rêve, il faudra posséder une licence de pilote. C’est pourquoi nous avons questionné ceux qui l’ont déjà afin de savoir s’ils attendent avec impatience le moment où ils pourront faire voler leur voiture – ou rouler leur avion.

Que non. Bien au contraire, les pilotes de métier s’inquiètent de la congestion dans le ciel, du danger que pourraient représenter les moins bons pilotes, des «appareils» qui ne seraient pas entretenus adéquatement et de la complexification de la sécurité aérienne.

Le pire scénario pour eux : un bouchon de circulation sur la route dans lequel plusieurs dizaines de véhicules décideraient de s’envoler en même temps…

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