Mikaël Grenier: un pilote de course… à l’école de conduite
Mikaël Grenier est actuellement considéré comme un jeune prodige de la course automobile. Champion canadien de karting en 2007, il a été sélectionné par BWM pour participer à son illustre série nord-américaine de développement l’été dernier.
Cette première saison dans le monde des « Grands », Mikaël l’a terminée d’une belle deuxième place au classement des recrues, à seulement huit points derrière le meneur, l’Ontarien Gianmarco Raimondo.
Plus encore, le résident de Stoneham s’est fait remarquer en montant sur la troisième marche du podium à son tout premier rendez-vous professionnel, à Laguna Seca en Californie, devenant ainsi le plus jeune pilote canadien à remporter une course en monoplace.
Même si Mikaël Grenier ne compte que 16 printemps, il se glisse derrière les volants depuis une décennie déjà.
À cinq ans, il effectuait ses premiers tours de piste en kart. À sept ans, il participait à sa première course. À l’été 2007, il était sacré champion canadien de karting – en plus de récolter une fiche parfaite au championnat québécois.
L’histoire n’allait évidemment pas s’arrêter là. Mikaël a donc été repêché par le constructeur allemand pour sa série Americas – il est le 4e Québécois à y évoluer (avec Maxime Pelletier, Kevin Lacroix (2005) et Jeffrey Petriollo (2007).
Comment se décrit le jeune homme en piste? «Je suis très agressif. Dans certaines situations, ça paie d’être aussi combatif, mais dans d’autres, ça m’a coûté cher. Une chose est sûre, je me fais remarquer.»
Et c’est ce qui compte : au dernier Grand Prix de Montréal, il a terminé la course du samedi en troisième place et, le lendemain, il remontait d’une 9e place à la deuxième… avant d’être forcé à l’abandon pour accrochage. Ce qui ne l’a pas empêché de rafler le tour de piste le plus rapide.
«Mikaël a extrêmement bien fait aujourd’hui, confiait alors le grand patron de la série, Peter Arget-Singer. Il est un pilote très prometteur et nous gardons un œil sur lui. Je suis très confiant de le voir en Formule Un d’ici quelques années.»
Entre une course et un essai privé quelque part aux États-Unis, Mikaël doit jongler avec ses études – il vient de terminer son secondaire IV à distance – et un entraînement physique intensif.
La Formule Un est évidemment le rêve – et le but ultime de tous ses efforts. Et s’il ne réussissait pas à faire partie du petit cercle restreint des élus? « J’étudierais alors pour être ingénieur, car je sais que je veux rester dans le monde des courses, » soutient-il.
En voilà un qui sait précisément où il s’en va!
Plus que n’importe quel autre apprenti-conducteur de la Belle Province, Mikaël aurait pu bouder le cours de conduite. Après tout, week-end estival après week-end estival, ne s’élance-t-il pas, à bord de sa monoplace BMW, à près de 230 km/h sur les plus beaux circuits nord-américains?
« Peut-être, mais le cours de conduite montre plus qu’à conduire, dit-il. Il enseigne le Code de la route, il explique la signalisation. Et ça, je savais que j’en avais bien besoin pour réussir le test théorique. En fait, sans le cours, j’aurais sans doute coulé la dernière partie de l’examen! »
Autre motivation : « Comme tout le monde, j’ai hâte d’avoir mon permis et je voulais l’obtenir en huit mois plutôt qu’en un an. » Parce qu’il a suivi la formation en octobre dernier à l’école Lauzon de Limoilou, Mikaël décrochera donc son petit bout de carte plastifiée le 24 juin plutôt qu’à l’automne suivant.
C’est dire qu’il obtiendra son passeport pour la liberté à temps pour la saison estivale – sans quoi, l’as du volant aurait encore dû conduire en présence d’un adulte...
Sur les bancs de l’école de conduite, Mikaël Grenier a découvert… que les panneaux de signalisation, il ne les connaissait pas tant que ça. « Après tout, en piste, on n’en a pas de panneaux! » Le cours, dit-il, lui a notamment permis de se familiariser avec la signification de chaque couleur.
Le coureur québécois en a aussi profité pour apprivoiser les angles morts au quotidien. « Sur circuit, à cause de notre équipement de sécurité, on peut à peine tourner la tête lors d’un dépassement. Et de toute façon, on ne voit rien! Sur la route, j’avais donc tendance à ne pas faire mes angles morts ou, encore, à regarder beaucoup trop vite dans mes rétroviseurs. »
Et le Code de la route? « Il y a des aspects que j’ignorais totalement. Par exemple, s’il n’y a pas de panneau de vitesse dans une rue, il faut en déduire que la limite est de 50 km/h. Je ne savais pas. » (Pour tout dire, l’auteur de ces lignes l’ignorait également… )
À ceux et celles qui trouvent Mikaël bien magnanime d’endurer un cours de conduite, celui-ci leur répond : « Ce n’est pas si long que ça, un cours de conduite. Ce n’est que quatre fois trois heures de théorie, puis douze heures de pratique. Et chaque heure de pratique vaut, à mon avis, au moins trois heures dans la vraie vie. »
Mikaël a donc trouvé le tour d’apprendre lors de cette formation, ce qui lui fait dire que les futurs conducteurs n’ayant pas la chance de son expérience devraient d’autant plus la suivre:
« En route, ce n’est pas comme en piste. La chaussée n’est pas toujours lisse et il y a même de sérieux nids-de-poule. Sans compter qu’on y retrouve toutes sortes de conducteurs qui ne roulent pas à la même vitesse. Le cours nous apprend à négocier avec tout ça, en plus de nous montrer comment éviter les accidents – j’ai fait quelques tonneaux en kart et je peux vous dire que ça cogne… »
« Le cours, dit-il encore, est aussi là pour nous apprendre l’importance des limites de vitesse. Moi, je les respecte, les limites. Rouler à 100km/h plutôt qu’à 120km/h ne me fait pas arriver bien, bien plus tard à destination. Je sais que l’autoroute n’est pas un endroit pour se défouler. Au contraire, il y a moyen pour tout le monde de faire de la vitesse légalement : en prenant un cours de performance, par exemple au Mont-Tremblant. »
Et l’alcool au volant, dans tout ça? Mikaël n’avait pas besoin de cours de conduite pour dire que « c’est la pire raison d’avoir un accident – surtout que bien souvent, il s’agit là des accidents les plus graves. »
Il conclut : « Personnellement, je ne conduirai jamais saoul et je n’embarquerai jamais dans le véhicule d’un conducteur qui l’est. Laisser son auto chez soi et prendre un taxi en « gang », pour quelques dollars chacun, voilà la solution quand on a pris un verre. Pour tout dire, moi, je ne prendrais même pas mon vélo! »
Rouge, jaune, vert, orange…
Connaissez-vous vos couleurs de panneaux de signalisation? Que signifie...
- Le vert?
- Le rouge?
- Le jaune?
- L’orange?
Réponses : Le vert indique l’obligation, le rouge signifie l’interdiction, le jaune est associé au danger et l’orange est réservé aux travaux routiers.
FICHE TECHNIQUE : Mikaël Grenier
Date de naissance : 17 octobre 1992
Résidence : Stoneham, Québec
2007 : champion canadien de karting
2008 : 2e au classement des recrues Formule BMW Americas
www.mikaelgrenier.com