Les « top » protos de la saison... et les pires

Dossiers
mercredi, 30 mars 2011
La saison des salons automobiles tire à sa fin. Après Paris et Lors Angeles à l’automne dernier, puis Détroit, Montréal, Toronto, Chicago et Genève cet hiver, ne reste plus que le printanier New York (en avril) au chapitre des rendez-vous internationaux. Quels prototypes nous ont agréablement surpris, ces derniers mois? Quels autres nous ont déçus? Voici, en quatre prix Orange et trois prix Citrons, un survol des concepts marquants de 2011.

PRIX ORANGES

1) Kia Pop : Y’a du Schreyer là-dessous

Ce prix Orange décerné au Kia Pop l’est d’abord et avant tout parce que derrière ce style futuriste et haut en couleurs, se cache un designer qu’on aime beaucoup.

Peter Schreyer n’a pas suivi le traditionnel parcours. Au contraire, le créateur de la superbe Audi TT est plutôt passé du constructeur allemand haut de gamme… au constructeur coréen Kia.

Avouez, c’est inhabituel.

L’homme originaire de Bavière a pu en faire à sa tête chez Kia – ce qui a donné naissance au Kia Soul, un petit véhicule fort populaire. Et voilà que le designer de 58 ans vient de mettre sa griffe sur un prototype qui prédit la mobilité urbaine électrique de demain.

Présenté à Los Angeles, cet ‘atome de liberté’ (sic…) se démarque par plusieurs éléments inédits. D’abord, pas de toit classique pour lui, mais plutôt un pare-brise qui se prolonge jusqu’à l’arrière.

Au-delà de ce ciel de verre, le Pop exhibe des fenêtres oblongues pour que les trois occupants (deux sur la banquette avant rétro, le 3e sur un curieux siège d’appoint en angle) puissent admirer les environs sans entrave. Oh, et les portières s’ouvrent vers le haut, comme pour une Lambo.

Pas plus long que trois mètres, le Pop fait table rase sur le tableau de bord, ne laissant que des commandes au volant et un panneau ‘organique’ d’instrumentation. C’est à la fois curieux et excitant. Dernier détail : la motorisation est électrique avec (pour l’heure) 67 chevaux et 160 kilomètres d’autonomie.

2) Prototype Townpod: quand Nissan se «lâche lousse»…

On dira ce qu’on dira, Nissan sait impressionner, côté prototypes. Depuis une
décennie, les bizarreries les plus incroyables ont meublé ses podiums aux différents
grands salons automobiles. Et à celui de Paris, à l’automne dernier, le TownPod,
ne fait pas exception.

Le Townpod partage sa motorisation électrique avec la petite Leaf et vient montrer
de quel bois son constructeur entend se chauffer au cours des prochaines années –
si évidemment le public le veut bien.

Et pourquoi n’en voudrait-il pas, le public, de ce petit véhicule polyvalent à la fine pointe de la
technologie? À bord, pas de commandes – bon, à peine une ou deux – parce que tout se contrôle
par la voix. Pensez écran de bord qui communique avec les téléphones intelligents, de même que
système de navigation qui organise votre journée, rendez-vous par rendez-vous, en tenant
compte des bouchons de circulation et des arrêts-recharge.

Pensez aussi plancher bas et portes à battants qui facilitent le chargement. Et c’est sans compter
ces sièges qui coulissent et s’emboîtent au gré des besoins. Encore une fois, Nissan bouscule les
principes automobiles avec un avant-gardisme qui, à la fois, étonne et se démarque. On aime.

3) Prototype Rocketman: encore plus petit chez MINI

Clubman, Countryman… et peut-être Rocketman, si l’on en croit ce prototype que MINI vient de
présenter à Genève. Cette petite citadine, si elle voit le jour sous la houlette de la marque
britannique détenue par BMW, viendra faire concurrence à la Smart ForTwo – mais en offrant
deux places supplémentaires (pour un total de quatre passagers à bord).

Remarquez le hayon qui s’ouvre en deux moitiés – celle du bas s’étire, à l’instar d’un tiroir.
Remarquez aussi que depuis dix ans, tous les concepts présentés par MINI ont vu la production.
Les chances sont donc très bonnes pour le Rocketman.

4) GM EN-V: Tradition japonaise, audace américaine

Présenté à Shangaï l’été dernier et remixé pour le Sema de Las Vegas, le EN-V est un type de
prototype (!) auquel GM ne nous a pas habitués. De fait, un tel bidule de mobilité urbaine
personnelle est plutôt l’apanage des Japonais et c’est pourquoi nous saluons ici l’audace
américaine (bien qu’elle ait été menée de concert avec le partenaire chinois SAIC).

La désignation EN-V ne fait pas que signifier la convoitise : elle représente aussi l’acronyme
Electric Network Vehicle. L’aspect le plus intéressant du concept, outre sa non-utilisation
d’énergie fossile, est indéniablement son pilote automatique – que le conducteur gère à l’aide de
son téléphone intelligent.

Deux places, un moteur électrique à chacune des deux roues (vous reconnaissez la plateforme
du Segway, là-dessous?), une vitesse de pointe de 41km/h (bon, c’est encore trop peu) et une
autonomie de 40km/h, voilà ce que promet le véhicule pour… peut-être 2030?


PRIX CITRONS

1) BMW Vision ConnectedDrive: repousser la connectivité : oui, mais…

Ce prototype Vision ConnectedDrive, présenté à Genève par BMW, est plus qu’un sexy roadster
de deux places. En effet, il annonce une technologie qui veut davantage intégrer le conducteur
avec son environnement.

Oui, mais… est-ce que les automobilistes le souhaitent vraiment? Comme l’autre le dit si bien :
Trop, c’est comme pas assez…

Ainsi, pensez détecteurs dans les phares pour surveiller les mouvements de la circulation ou
antennes captant les informations de navigation. Tout ça dans un dispositif de visualisation à tête
haute en trois dimensions, hautement programmable selon les goûts des conducteurs. Encore
faut-il que ceux-ci veuillent bien s’attarder (et faire confiance) à la chose…

2) Smart ForSpeed: un cabrio électrique… sans toit

La ForSpeed, une étude de style menée par Smart, est un cabriolet deux places électrique qui,
s’il n’est pas encore destiné à la production, prêtera ses éléments de design aux futurs véhicules
de la marque – si futurs modèles il y a, bien sûr.

Ce qui a semblé être cool, futuriste et amusant sur le podium à Genève risque cependant de
moins l’être dans la vie de tous les jours. En effet, notez l’absence d’un toit (!). Certes, ’habitacle
est, dit-on, imperméable, et au pire des intempéries, on peut toujours étirer une toile protectrice.

Ah bon.

De même, pas de pare-brise; celui-ci est remplacé par un déflecteur de vent capable de produire
de l’énergie grâce à ses cellules photovoltaïques captant le soleil (pas très présent, celui-là, par
les temps qui courent).

C’est bien beau tout ça, mais sans toit et sans pare-brise, qu’advient-il de la sécurité?

3) Volkswagen Bulli: c’est qu’on en parle depuis dix ans…

À mon premier Salon de l’auto de Détroit il y a dix ans, j’étais tout feu tout flamme : Volkswagen
nous présentait son Microbus, un duplicata de son véhicule d’antan apprêté à la sauce des
années 2000.

Une décennie plus tard, ce qui pourrait être une fourgonnette du tonnerre n’est toujours pas
entrée en production. Que voulez-vous, Volkwagen a préféré demander à Chrysler de lui
concocter une Dodge Grand Caravan… mais on sait maintenant que la Routan n’a pas su
gagner les cœurs.

On l’aime, le Microbus (aussi désigné Bulli en Europe, voire Combi en France). Mais on lui
accorde quand même un prix Citron parce qu’il ne se décide toujours pas à prendre la direction
des chaînes de montage.

S’il le faisait, on aurait droit à une belle réinterprétation moderne d’un succès d’époque, avec
banquette à trois places à l’avant, Ipad intégré à la console pour le contrôle des commandes et
une fenestration abondante éclairant tout l’habitacle. Le tout rehaussé de phares DEL et, sous le
capot, d’une motorisation électrique de 114 chevaux.

 

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