Fiat 500: entre raison et passion

Dossiers
lundi, 21 février 2011
Fiat revient en Amérique après 27 ans d’absence. Mais est-ce que la voix de la passion saura faire taire celle de la raison? Après tout, Fiat se classe encore parmi les cancres de la fiabilité en Europe...

Fiat a quitté notre continent en 1983, sur fond de controverse quant à la qualité de ses produits. Depuis, les choses n’ont pas évolué autant que souhaité. Les derniers sondages européens sur la satisfaction (J.D. Power) placent encore l’Italienne aux dernières positions du palmarès automobile.

Par contre, la Fiat 500 a réussi en France, l’an dernier, à se classer en tête des ‘City Car’. La petite deux portes / quatre places a d’ailleurs raflé le titre de Voiture européenne de l’année en 2008. C’est dire que le retour de Fiat chez nous s’effectue avec le meilleur produit de la gamme, un produit amélioré aux goûts d’ici – pensez suspension assagie, meilleure insonorisation, plus grand niveau d’équipements.

Nous avons piloté la petite voiture sur les belles routes californiennes, surveillez donc notre prochaine chronique où nous vous entretiendrons de nos impressions. Mais avant, une question s’impose: est-ce que le rétro est encore assez ‘in’ pour que la Fiat 500 connaisse le succès en Amérique?

Entre nostalgie et ‘hip-hop’

Avec son look sympathiquement différent, son habitacle hautement personnalisable (une dizaine d’intérieurs offerts) et son prix sous les 16 000$, la Fiat 500 (construite au Mexique) devrait connaître le succès en Amérique du Nord. À tout le moins à sa première année, phénomène «nouveauté» oblige.

Sans surprise, l’intérêt est prononcé de la part des consommateurs. Ce qui surprend cependant, c’est que cet intérêt se manifeste autant chez les hommes que chez les femmes, autant chez les jeunes que chez les Baby Boomers. Entre nostalgie et ‘hip hop’, la Fiat 500 saura-t-elle survivre en tant qu’icône automobile?

Laura Soave, l’Italienne directrice de Fiat pour notre continent, croit que oui: «Primo, nous ne visons pas les volumes de la Honda Civic. Et deuxio, nous ne ferons pas l’erreur de Smart, qui a uniquement misé sur l’aspect ‘économie d’essence’ et qui n’a pas relancé les affaires avec d’autres modèles.»

Justement, parlons relance: le cabrio 500 arrive au printemps, la performante Abarth (pensez 170 chevaux) s’amène au début 2012, une variante électrique est attendue la même année et 2013 devrait livrer un modèle quatre portes – «un ‘people mover’ moderne», dit Laura Soave.

Fix it again, Tony…

À défaut de pouvoir prédire l’avenir de Fiat sur notre continent, tout au moins devons-nous en célébrer l’audace. L’audace d’un style qui frappe, mais aussi d’un retour en Amérique du Nord alors que les plus vieux se rappelleront sans aucun doute la sarcastique traduction de Fabbrica Italiana Automobili Torino : Fix It Again, Tony.

Les plus jeunes? Eh bien, ceux-là n’étaient pas encore nés lorsque Fiat s’en est retournée dans son fief italien. Et pour eux, une Fiat 500 produite par le groupe qui fabrique aussi les Ferrari, Maserati et Alfa Romeo de ce monde, c’est donc ben cool…


Le rétro : encore ‘in’?

Ces dernières années, le rétro a perdu de sa superbe. La MINI s’échange annuellement au Canada à moins de 5000 unités et si la marque survit, (+6% l’an dernier), c’est qu’on n’en compte plus les variantes destinées à maintenir l’intérêt.

La Smart ForTwo? Pourtant attendue avec frénésie aux États-Unis à son arrivée en 2008, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même avec des ventes en chute (-60% l’an dernier aux É.-U.).

La Volkswagen New Beetle n’a-t-elle pas été rapidement – et négativement – perçue comme un ‘chick car’? Et on sait ce qu’il est advenu du PT Cruiser : après dix ans de production, Chrysler a tiré la ‘plogue’.


Dépoussiérée

Olivier Pagès est rédacteur adjoint en chef du portail automobile français Caradisiac.com. Nous lui avons demandé de commenter le succès de la Fiat 500 en Europe : « Dès ses débuts, la voiture a rencontré le succès et apporté un gain de sympathie pour la marque, dit-il. Beaucoup de gens se rappellent avec émotion la 1ère génération, que l’on surnommait le pot de yaourt. Ce succès s’accompagne de la renaissance d’Abarth, la filière sportive du groupe. Tout cela a donc dépoussiéré l’image du constructeur italien. »

 

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