Évolution de nos volants: est-ce qu'ils disparaîtront?
Surprise, en effet: mise à part une courte période aux débuts automobiles alors que nos volants étaient des… leviers, l’histoire montre que, depuis 130 ans maintenant, ce qui nous permet de diriger nos voitures n’a guère subi les affres du temps.
Ronds ils étaient, ronds ils sont toujours.
Le tout premier «vrai» volant a fait son apparition, disent les historiens, lors de la course Paris-Rouen de 1894, alors que le pilote Alfred Vacheron s’est pointé au volant – littéralement – de sa Panhard.
(Aujourd’hui, Mercedes-Benz insistera pour vous dire que c’était un moteur de Daimler qui propulsait le tout).
La planète automobile s’est enflammée devant la logique du système qui, notez bien, a d’abord pris place au centre de la console de bord, avant de se ranger à gauche… ou à droite. Moins de deux décennies plus tard, les Ford Model T qui allaient démocratiser la voiture (et la chaîne de montage) exhibaient tous de beaux volants, bien ronds.
Certes, les matériaux ont bien changé, en un siècle: bois, chrome, cuir, plastiques et composites, certains se sont même habillés de suède (notre préféré…)
Un jour, ils se sont enrichis de l’assistance électrique, une invention que l’on reconnaît officiellement dans les années 1920 à Francis W. Davis, un ingénieur pour la Pierce Arrow Motor Car Company.
Étrangement, pareille innovation qui facilitait grandement la conduite a mis plus de trois décennies à se démocratiser. (Voilà qui pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un autre reportage).
Alors qu’ils étaient minces en paume au milieu du siècle dernier, hébergeant l’avertisseur sonore et faisant figure d’ornementation, avec le logo bien proéminent de la marque en leur centre…
… ils ont pris du coffre au fil des derniers décennies, accueillant les premiers coussins gonflables (dans les années 1970!), puis devenant des instruments de haute voltige… technologique.
Et c’est tout à fait logique: ces volants ne sont-ils pas l’élément automobile le plus à la portée des doigts du conducteur?
Dès que ceci fut compris, se sont ajoutés à vitesse grand V le régulateur de vitesse, les contrôles audio, les commandes vocales et d’infodivertissement, voire le démarrage par bouton-pression et, derrière tout ça, des palettes pour passer les rapports de transmission…
De simple «gouvernail» – d’ailleurs, l’ancêtre a puisé son inspiration directement dans le monde maritime – nos volants sont devenus des centres de contrôle qui peuvent même détecter, avec ses capteurs, si celui qui le tient en main est en train de s’endormir…
Sinon, curieusement, les volants, autant ceux utilitaires d’époque, ceux qui, hier comme aujourd’hui, se sont ensuite donné des allures d’oeuvre d’art, que les plus récents avec leurs missions d’ergonomie et de connectivité…
… ont toujours été ce qu’ils sont: des rondeurs devant le conducteur.
Oh, certains prototypes ont bien tenté, au fil des ans, de recréer… la roue. Mais même dans les studios où oeuvraient les designers les plus fous, on n’a guère dérogé du principe.
Tout au plus voit-on de temps en temps passer un volant à la base aplatie, à l’ovale repensé ou au circulaire entrecoupé…
Les Google, Apple et constructeurs automobiles qui bossent à l’avenir des voitures autonomes veulent nous faire croire qu’un jour, l’habitacle automobile n’aura plus besoin de cet immuable item qui n’a guère changé depuis plus d’un siècle?
Permettez-nous d’en douter…
Voyez dans notre galerie photos ci-haut, les clichés que votre fidèle a spécialement sélectionnés (bon nombre proviennent de sa collection personnelle d’antiques, de contemporaines et de voitures-concepts immortalisées aux quatre coins du monde ces deux dernières décennies) pour démontrer ce que le passage du temps a fait (ou pas) à nos volants.
Saurez-vous reconnaître à qui appartiennent plusieurs de ces volants?
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