Circulation en temps réel - ou avoir son propre chroniqueur à bord
Si c’est le cas, un signal d’alarme vous avisera que droit devant, la voie n’est plus libre. Et quelques instants plus tard, le système vous aura concocté une route de déviation. Comment est-ce possible? Simplement, avec le service NavTraffic, offert en Amérique du Nord par la radio satellite XM.
Congestion à la suite d’un accident? Zones de construction achalandées? Petit lundi matin de retour au boulot plus difficile que les autres? Voilà autant de rapports transmis par les autorités et les services d’urgence pour 80 grandes villes du continent, dont trois au Canada, soit, Toronto et Vancouver.
Ces informations sur l’état instantané de la circulation sont traitées, puis envoyées au satellite qui, à son tour, les communique aux systèmes de navigation automobiles. Les renseignements sont continuellement mis à jour, 24 heures sur 24.
Du coup, c’est un peu comme si le système de navigation de son véhicule s’était transformé en un chroniqueur personnel à la circulation.
Le service est proposé aux États-Unis depuis trois ans maintenant, et depuis un peu plus d’un an au Canada. Outre Montréal, Toronto et Vancouver, quatre autres métropoles canadiennes devraient s’ajouter à la couverture cette année: Québec, Ottawa, Calgray et Edmonton.
De ce côté-ci de la frontière, XM NavTraffic exige mensuellement 6,25$ du portefeuille de ceux et celles déjà abonnés à la radio satellite (ou 11,99$ par mois en vertu d’un abonnement d’un an).
Dans une trentaine de métropoles américaines, le service est suffisamment avancé pour informer quant à la fluidité de la circulation. Ça roule? Sur l’écran de navigation, l’autoroute est surlignée de vert. Ça ralentit? Elle passe au jaune. Ça s’immobilise? Elle vire au rouge.
Et le système de vous concocter, encore une fois, une route alternative.
Pour le moment, seule la région Toronto profite de cette information « fluidité », et sur quelques grandes routes seulement. Montréal et Vancouver devraient joindre le pas en ce début d’année 2009, dit XM Canada.
Reste que même sans le volet « fluidité », la navigation en temps réel est d’un grand secours, surtout dans des villes étrangères où l’on ne sait rien des stations radiophoniques diffusant des bulletins de circulation, et encore moins des possibles routes d’évitement…
Si cette technologie paraît trop belle pour être vraie, c’est qu’effectivement, elle souffre de certaines limites. Ainsi, les systèmes de navigation ne sont pas devins : si les services d’urgence ne rapportent pas l’accident, ou encore s’ils le font de longues minutes plus tard, la congestion ne pourra s’afficher à l’écran.
Sven Finnis, porte-parole pour XM à Washington, soutient que le problème est toutefois de plus en plus contourné grâce aux « boîtes noires » des véhicules commerciaux et des camions de livraison qui, dans leur nouveau rôle d’informateur, font état de la situation à toute heure du jour.
Autre hic : les marques automobiles qui proposent ce service se comptent, au Canada, sur les doigts d’une seule main : Nissan/Infiniti, Cadillac et Hyundai (avec sa nouvelle Genesis). D’autres constructeurs comme Acura/Honda et Porsche offrent XM NavTraffic aux États-Unis, mais ont choisi de ne pas le faire au Canada.
La circulation en temps réel n’est, pour tout dire, que la pointe de l’iceberg de tout ce que peut engendrer la communication satellite avec les automobiles. En Europe, où les systèmes de navigation sont beaucoup plus répandus que de ce côté-ci de l’Atlantique, la technologie est en mesure d’indiquer quels sont les stationnements dans les environs qui disposent d’encore quelques cases libres.
Sous peu, nos écran de bord pourraient même afficher les stations-service qui proposent l’essence au moindre coût, voire les titres de films à l’affiche au cinéma voisin…!