Yin Yang / Hyundai Elantra 2011, vue par elle et lui...

Comparos
mardi, 5 juillet 2011
Et v’lan dans les dents, titrions-nous à l’arrivée sur le marché de la nouvelle Hyundai Elantra, en décembre dernier. Nous encensions le produit bien ficelé, pas nécessairement le moins cher de sa catégorie et arborant une sapré belle gueule. «Un cuisant direct de la droite pour la concurrence», écrivions-nous. Est-ce que nos essayeurs du mois, après deux semaines au volant de la compacte coréenne, partagent notre enthousiasme? Oui, mais pour chacun d’eux, des détails d’importance viennent briser le charme.

Le principe de cette chronique ‘Yin et Yang automobile’ est fort simple : nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises, grandes ou petites, intelligentes ou nigaudes. De fait, comme on vous le dirait à la petite école : ça n’existe pas, une impression nigaude.

Ces « j’aime » et « je n’aime pas »,  chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on… Nous recueillons le tout en fin de test routier et nous vous livrons la chose de but en blanc, à chaud.

Pas de censure, que la « vraie patente », vue par des gens qui, comme vous, ne conduisent une nouvelle voiture qu’à tous les 4-5 ans – quand ce n’est pas au 7-8 ans.

Nos cobayes ce mois-ci : Mélanie Grimard et Dominic Caron, de Saint-Basile-le-Grand. Leur essai : la nouvelle Hyundai Elantra, dans sa version GL avec moteur quatre cylindres (1,8L pour 148 chevaux) et boîte manuelle six vitesses. Prix d’étiquette : 17 999$, plus frais de transport (1495$) et taxes.

Voici ce qu’ils en ont dit.

Yin

Qui : Mélanie Grimard

Âge : 34 ans

Résidence : Saint-Basile-le-Grand

Conduit au quotidien : Honda Civic 2005

Métier : enseignante au primaire

Il y a quelques années, Mélanie Grimard a eu l’occasion de conduire une sous-compacte Hyundai Accent pendant deux mois. Et voilà qu’elle se retrouve au volant d’une autre Hyundai, cette fois la compacte Elantra – et de toute nouvelle génération, s’il vous plaît. « Entre les deux voitures, j’ai vu un grand progrès, l’Elantra est vraiment venue améliorer mon idée du constructeur coréen, dit l’enseignante. Pour tout dire, j’ai eu beaucoup plus de pour que de contre, en cours d’essai, en faveur de l’Elantra. »

D’abord : « J’aime beaucoup sa conduite. Les accélérations sont bonnes, quoiqu’un peu bruyantes. Mieux que pour notre Honda Civic, le bras de vitesse de la transmission manuelle est plus petit et les vitesses, plus rapprochées. J’aime aussi le fait qu’on nous propose une 6e vitesse – ce que je cherche constamment sur ma Civic. »

Mélanie apprécié l’ordinateur de bord indiquant la distance pouvant être parcourue avant la panne sèche. De même, elle apprécie la consommation frugale de l’Elantra enregistrée sur l’autoroute, alors que toute la famille se rendait au chalet : « C’est la moitié de ce que boit notre nouveau Jeep Wrangler… »

Espace : l’étonnement

Dans l’habitacle, notre essayeuse encense le visuel du tableau de bord, les commandes qu’elle trouve accessibles et les contrôles audio qui montent au volant. « Une fois qu’on a goûté à ça, on ne veut plus s’en passer… »

Par contre, elle ne prise pas particulièrement le matériel recouvrant le volant : « Je n’aime pas la sensation de ce plastique au creux de mes mains, j’aime mieux le cuir. Uniquement pour cette raison, je choisirais une version de l’Elantra plus haut de gamme. »

Côté confort, pas de problème pour Mélanie (ça en sera un pour son conjoint, comme nous verrons plus loin). Et côté espace, c’est l’étonnement : « Le coffre est vraiment grand! Même avec cinq sacs d’épicerie et deux grosses boîtes de couches, il restait de la place. »

Une voiture… de femme

Visuellement, l’Elantra plaît beaucoup à notre essayeuse. « Je trouve qu’il s’agit d’une belle petite voiture pour une femme. Elle paraît bien, elle a vraiment changé de poil comparé à l’ancien modèle. »

Ce qui lui fait prédire un bon succès pour la compacte : « Avant, l’Elantra rejoignait les gens de l’âge de mes parents, mais je crois qu’avec la nouvelle génération qui offre beaucoup d’équipements de série pour le prix, Hyundai réussira à aller chercher une clientèle plus jeune, plus famille. Du genre de ceux qui vont vers la Honda Civic… »

Problème de vision

Ceci dit, lorsqu’elle se magasinera une nouvelle voiture, Mélanie ne fera pas nécessairement le saut « Elantra ». En effet, deux principaux défauts chez la compacte la font déchanter.

« D’abord, la vision latérale me donne du fil à retordre : les angles morts sont très grands et même en me retournant, je ne vois pas bien. Aussi, avec ce hayon qui se relève, je ne vois définitivement pas bien en mode recul – j’ai passé ma semaine à tout essayer pour me stationner par devant. »

Si Zachary, quatre ans et demi et Delphine, 16 mois, avaient leur mot à dire, ils critiqueraient aussi ces places arrière trop basses et ces fenêtres en forme de larme, ce qui anéantit pour eux toute vision extérieure.

Bon prince, Zachary assure néanmoins à Maman que c’est bien tant mieux : ainsi, il n’est pas aveuglé par le soleil.

Des détails, mais d’importance

Enfin, Mélanie remarque, tout comme son conjoint nous le confiera d’ailleurs, que la première vitesse est difficile à contrôler : « Même que je l’ai parfois échappée; la manœuvre de démarrage n’est vraiment pas douce. »

Voilà des petits détails, mais qui sont suffisamment d’importance pour que « lorsque ma Civic lâchera, je n’envisagerai pas l’Elantra. » Mais que l’enseignante se rassure : si l’on se fie aux Civic actuellement sur la route, son modèle 2005 ne la lâchera pas avant la fin de la décennie. Hyundai a donc amplement le temps de corriger le tir…

Yang

Qui : Dominic Caron

Âge : 34 ans

Résidence : Saint-Basile-le-Grand

Conduit au quotidien : Jeep Wrangler 2011

Métier : Policier à la Ville de Montréal

Premier (et bon) commentaire de Dominic Caron, notre essayeur du mois : « La nouvelle Elantra offre beaucoup d’équipements de série. Même dans sa version relativement de base GL, on a droit à la climatisation, aux commandes audio au volant, au Bluetooth, à la prise USB, même aux sièges et aux rétroviseurs chauffants. Bref, des choses que l’on retrouve généralement en option sur d’autres voitures. »

Autre commentaire positif pour la compacte : « J’aime sa conduite, elle est presque sportive avec sa boîte manuelle six vitesses. Plus que notre Honda Civic, en tout cas. Sur l’autoroute, le roulement est doux, on ne sent rien – il faut d’ailleurs surveiller sa vitesse, sinon on roule au-delà des limites sans s’en apercevoir. Aussi, la voiture est moins sensible que d’autres aux vents qui sévissent sur la 10 et sur la 30. Par contre, les accélérations sont bruyantes : quand on monte à 3000 tr/min, on dirait que le moteur veut sortir de sous le capot. »

Belle et spacieuse

D’autres louanges, cette fois pour le style : « C’est une belle voiture, l’Elantra. Surtout comparé à ce que Hyundai faisait avant. » Et aussi pour la consommation en carburant : « On a bien roulé pendant deux semaines, avant que ne s’illumine le voyant annonçant qu’il fallait faire le plein. »

Mais là où la coréenne reçoit le plus d’éloges de la part de Dominic, c’est en termes d’espace : « Le coffre est très grand. On y a fait tenir tous les bagages pour aller au chalet – on n’a pas eu à en mettre en avant ou sous les pieds des enfants. »

Également : « Les portières arrière s’ouvrent tout grand, je n’ai pas à me contorsionner pour installer Delphine dans son siège d’enfant. Et j’aime qu’un appuie-bras s’abaisse comme une barrière au centre de la banquette – c’est parfait pour éviter les chicanes. »

Vision difficile et… pédales récalcitrantes

Parfait? Tout ne l’est pas, cependant : « Le dernier pilier est large et il rend les angles morts très difficiles. Aussi, la vitre arrière, sans doute parce qu’elle est peu large et très inclinée, handicape la vision. » De même : « Les porte-gobelet à l’avant sont beaucoup trop profonds. Heureusement que j’ai acheté un grand café, car en avoir acheté un petit, il aurait disparu dans le trou et je n’aurai pas pu l’en sortir! »

Les pédales lui ont aussi donné du fil à retordre. D’abord, celle de l’embrayage : « Le point de friction est difficile à trouver et il faut un temps pour s’y habituer. Les premières fois, j’ai calé. Pourtant, ça fait 12 ans que je conduis ‘manuel’. » Puis, celle du frein : « Elle est placée trop haut versus l’accélérateur. En tassant mon pied droit vers elle, ça ne se fait pas sans heurt : je me trouve à freiner trop rapidement. »

Un gros bémol : le confort

Mais le plus grand défaut de l’Elantra, pour notre essayeur de 6,2 pieds et 200 livres, ce sont ces sièges avant pas assez larges. « J’y suis très mal assis : après à peine une demi-heure de route, j’avais déjà hâte d’arriver à destination. Les côtés de l’assise qui se relèvent sont sensés tenir l’occupant en place, mais pour moi, ils arrivent en plein dans les cuisses. Qui plus est, ça manque de support latéral; à chaque courbe un peu prononcée, je glisse. Un impact sur le côté? C’est sûr que je ne serais pas resté dans mon siège. »

À ce gros bémol ‘confort’, Dominic rajoute sa tiédeur quand aux matériaux de revêtement intérieur. « Les textures, les plastiques au volant et au levier de vitesse… ça fait ‘cheap’. Le pare-soleil est raide et si mince que j’ai eu peur de le briser. Toute la finition me déçoit et je me dis qu’en hiver, ça doit craquer là-dedans… »

Voilà qui fait dire à notre policier qu’au lieu d’avoir fait monter à bord de son Elantra un lot d’équipements impressionnant pour le prix, Hyundai aurait mieux fait d’investir davantage dans la finition. « À première vue, c’est super pour le rapport qualité-prix, mais dès qu’on touche plus avant, on réalise que la qualité n’est pas là. Pour que je considère la marque, il faudrait que la finition intérieure soit améliorée. Et évidemment, qu’on offre des sièges confortables pour les gens de mon gabarit. »

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