Tel père, tel fils... d'un bel Accord!
Mais qui a dit qu’il fallait se fier aux journalistes? Parce que dans la vraie vie, la Honda CrossTour se fait beaucoup d’amis. À commencer par notre duo Fortin qui – ne dit-on pas tel père, tel fils? – se rejoint dans son appréciation du confort et de la fonctionnalité de la voiture.
Le principe de cette chronique ‘Monsieur et Madame Tout-le-Monde’ est simple : nous prêtons un véhicule de presse à un duo qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises, grandes ou petites, intelligentes ou nigaude. De fait, comme on vous le dirait à la petite école : ça n’existe pas, une impression nigaude.
Ces «j’aime» et «je n’aime pas», chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Nous recueillons le tout en fin de test routier et nous vous livrons la chose de but en blanc, à chaud.
Pas de censure, que la «vraie patente», vue par des gens qui, comme vous, ne conduisent une nouvelle voiture qu’à tous les 4-5 ans – quand ce n’est pas au 7-8 ans.
Notre essai ci-dessous porte sur la Honda CrossTour, une berline intermédiaire avec moteur V6 de 271 chevaux dont l’échelle de prix varie de 34 900$ à 38 900$. C’est la version quatre roues motrices avec système de navigation (autrement dit, la variante la plus équipée) que nous avons prêtée à Bruno Fortin, de Saint-Eustache, ainsi qu’à son fils Jonathan, de Saint-Hippolyte.
Voici ce qu’ils en ont dit.
Père : Bruno Fortin, 59 ans
Ville de résidence : Saint-Eustache
Sa voiture de tous les jours : Pontiac Grand Prix 2008
Métier : Camionneur
Sa vie, M. Fortin la passe sur les routes. Son métier de camionneur l’amène depuis 33 ans à sillonner les routes du Québec et à passer des heures et des heures dans sa cabine de pilotage. Son expérience dans la Honda CrossTour, il l’a vécue en tout confort : «La voiture est vraiment confortable, peu importe où l’on est assis : sur le siège conducteur, à la place du passager, voire à la banquette arrière.»
Par contre : «J’aurais préféré un appuie-tête vertical plutôt qu’en angle prononcé vers l’avant. Ou encore j’aurais voulu que cet angle puisse être ajusté au goût de l’occupant. Ma femme n’a pas trouvé la chose très confortable non plus.»
Le comportement routier du véhicule a cependant satisfait notre essayeur : «La tenue de route est excellente, je n’ai rien à redire là-dessus. J’ai conduit la plupart du temps sur le sec, je n’ai donc pas eu à tester le système de quatre roues motrices, mais je peux affirmer qu’avec les quatre freins à disques, les arrêts sont sûrs.»
La puissance? «Elle est acceptable, dans la bonne moyenne. On n’a pas affaire à une bombe de voiture, mais ce n’est pas une tortue non plus. Lorsque doit doubler, on appuie sur le champignon et ça décolle – j’ai d’ailleurs eu l’impression que la CrossTour était plus légère que ma Pontiac Grand Prix.»
Le fait que la CrossTour soit équipée d’une boîte automatique sans passage manuel des rapports, contrairement à la plupart des autres voitures concurrentes, n’a pas dérangé M. Fortin : «Je n’ai pas eu à ‘zigoner’ avec la boîte, je l’ai placée sur le ‘drive’ et pour le boulot qu’on lui demande de faire, elle fait bien l’affaire.» La consommation en carburant lui a paru «raisonnable, étant donné qu’il s’agissait d’un véhicule quatre roues motrices, mais il y a sûrement moyen de l’améliorer.»
L’allure non conformiste de cette version familiale de l’Accord n’a pas non plus gêné notre essayeur. «Ça n’a évidemment pas la gueule d’un ‘muscle car’, mais je lui donne quand même un gros 8 sur 10 pour le style.» Et d’accorder des points supplémentaires pour le pratico-pratique : «L’accès à bord est aisé et le cargo est facile à rejoindre, on n’a pas à se plier en quatre pour y récupérer ses effets.»
À la planche de bord : «Il m’a fallu une certaine période d’adaptation avant de m’habituer aux commandes. Mais j’ai trouvé le système de navigation assez simple à manipuler.»
Côté vision, «ça va bien à gauche et à droite. Mais la visibilité arrière dans le rétroviseur central est cachée par le bas du hayon et on perd ainsi un bon 20% de la route. J’imagine cependant qu’après un certain temps, on doit s'accoutumer.» M. Fortin a particulièrement apprécié la caméra de recul qui retransmet les images environnantes à l’écran de bord : «Cette caméra devrait d’ailleurs pouvoir être consultée en permanence, pas juste lorsqu’on recule; on pourrait ainsi voir celui qui suit de près.»
Pour notre essayeur, il s’agissait d’un premier contact automobile avec un produit japonais. «Par habitude, j’ai toujours acheté du GM ou du Ford. Non pas parce que je ne jure que par ces marques, mais parce que ça adonne comme ça. Ma première expérience avec Honda s’est bien déroulée et je n’ai pas relevé de points vraiment négatifs. Je trouve que la voiture est idéale pour quelqu’un qui travaille tous les jours et qui veut se déplacer en tout confort.»
Pas de points négatifs, sauf peut-être pour le prix : à partir de 34 900$, voire 36 900$ pour la version à traction intégrale, ce n’est pas donné pour une intermédiaire qui n’est pourtant pas de luxe. «Honda devrait offrir une version plus abordable, conclut M. Fortin. Personnellement, si j’avais à acheter un véhicule de ce prix-là, c’est plutôt une camionnette que je choisirais.»
POUR :
Habitacle très confortable
Cargo pratique et facile d’accès
Excellente tenue de route
Papa aime la caméra de recul!
CONTRE
Vision arrière handicapée par le hayon
Tableau de bord à apprivoiser
Appuie-tête (actifs) dérangeants
À quand la variante abordable?
Fils: Jonathan Fortin, 33 ans
Ville de résidence : Saint-Hippolyte, Laurentides
Sa voiture de tous les jours : Volkswagen Jetta 2000
MétierCol blanc / Ville de Montréal
On dit tel père, tel fils et encore ici, l’adage vient se confirmer : Jonathan Fortin encense la Honda CrossTour pour à peu près les mêmes raisons que son paternel. Pour le confort d’abord, puis pour le pratico-pratique : «Le cargo est très accessible et j’aime beaucoup le coffre amovible qu’on peut empoigner et transporter – c’est là une bien belle innovation. Je trouve très efficace cette manette dans le coffre qui permet de rabattre la banquette d’un seul coup; ça nous évite d’avoir à passer devant et à nous casser la tête.»
Aussi : «Il y a beaucoup de rangement devant. Tellement qu’on peut s’y perdre - d’ailleurs, mon père y a perdu ses lunettes…»
Tel père, tel fils aussi en ce qui concerne le tableau de bord : «La console est un peu complexe à apprivoiser, mais reste qu’une fois que tu le sais, tu le sais.»
À l’instar du paternel, Jonathan vante les mérites de la caméra de recul. Et tout comme lui, il critique la vision arrière : «L’aileron est dérangeant pendant les 48 premières heures, mais on s’habitue avec le temps. Il faut dire que la petite fenêtre qui y est aménagée nous permet finalement de voir un peu plus bas.»
Notre essayeur compare les angles morts avec ceux d’une fourgonnette et d’ailleurs, il considère plutôt larges les dimensions de la CrossTour : «On sent qu’on prend de l’espace sur la route, mais c’est rassurant. À grande vitesse – 170km/h, mais chut… – la voiture reste très stable sur ses roues de 20 pouces. On les aime, ces roues de 20 pouces…»
Comme son père, Jonathan juge les accélérations bonnes et sans effet de couple. «Au départ, il y a un délai dans la réponse de la transmission, mais une fois que c’est parti, ça décolle avec énergie. Je trouve juste dommage que le moteur ne résonne pas suffisamment dans l’habitacle, trop bien insonorisé.»
Là où Fiston se démarque de l’opinion de Papa, c’est au niveau du style. L’insolite allure de la CrossTour plaît tellement à Jonathan qu’elle lui fait tenir les plus beaux commentaires : «Le design en forme de guitare est superbe dans sa forme aérodynamique et je trouve que l’ensemble a beaucoup de classe. Sexy au boutte, la CrossTour!»
POUR
Sexy au boutte!
Bravo pour le coffre amovible
Excellente tenue de route
Fiston aussi aime la caméra de recul…
CONTRE
Tableau de bord à apprivoiser
Moteur qui ne gronde pas suffisamment
Vision arrière handicapée par le hayon – «mais on s’habitue»