Piston et Bigoudis essaient la MINI Countryman S All4 2012
Le principe de cette chronique Pistons et Bigoudis est fort simple : nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises.
Ces « j’aime » et « je n’aime pas », chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…
Ce mois-ci, Josée Lefebvre et Jonathan Fortin ont essayé la MINI Countryman S All4, avec son quatre cylindres turbo de 1,6 litre (pour 181 chevaux), sa boîte automatique six rapports et sa traction intégrale. Prix d’étiquette : 39 565 $ (avec toit ouvrant, sièges chauffants, dispositif media connect), incluant les frais de transport. Notez que la variante de base de la Mini Countryman (121 chevaux) débute à 24 000 $, incluant la préparation.
Voici ce qu’ils en ont dit.
Bigoudis
Nom : Josée Lefebvre
Résidence : Montréal
Âge : 36 ans
Métier : technicienne en activités touristiques / AMT
Au quotidien : Toyota Yaris 2007
D'emblée, Josée Lefebvre l'avoue : « Je suis la plus typique des filles en ce qui concerne les voitures : il faut que ça soit beau, bon et pas cher. Je me laisse difficilement charmer. »
Et charmer, c’est une chose que la MINI Countryman n'a pas réussi : « Vrai que l'allure extérieure rappelle les Mini d'époque, mais ça me laisse complètement indifférente, dit Josée. Surtout, je trouve qu'il n'y absolument rien de mini là-dedans. À commencer par cet immense compteur au centre de la planche de bord, une caricature qui ressemble à une tête de Mickey. »Josée ne trouve pas non plus la consommation « mini » : « La voiture est hypergourmande en ville. En raison de la traction intégrale, je m'attendais à une facture salée, mais pas tant que ça. Ça m'a coûté 30 $ pour la semaine — avec pareille somme, ma Toyota Yaris fait plus du double. »
Josée critique également la suspension, « qui n'a aucune empathie pour nos mauvaises routes. Sur Crémazie-Papineau, ce n'est vraiment pas joyeux — surtout que les sièges sont durs, pas confortables du tout. »
Par ailleurs, notre essayeuse considère que la facture Countryman est... maxi : « L'habitacle nous fait bien sentir qu'il s'agit d'une voiture de luxe, mais je ne paierais jamais 35 000 $ pour ça. (NDLR : Même que la variante essayée, avec ses options, atteignait les 40 000 $). Et à voir la largeur des pneus, on se doute bien que les coûts ne s'arrêtent pas là... »
Entre mini et maxi
Là où Josée constate du « mini », c'est en termes d'espace : « Quand on pense à long terme, la Countryman perd des points en n'offrant que quatre et non cinq places — ce qui n'a rien de familial. L’espace de chargement? Rien pour impressionner. »
Et la conduite, elle? « J'avoue m'être sentie en sécurité, mais j'ai respecté ma zone de confort. » Notre essayeuse apprécie également le mode manuel de la boîte automatique : « J'y vois un intérêt pour freiner sur la compression, par exemple dans une tempête de neige ». Mais elle n'en aime pas l'étagement : « Le premier rapport est “vache", puis quand on passe le suivant... oh my God : ça donne des coups et rien ne se passe en douceur, même en conduite normale! Imaginez maintenant si j'avais “écrasé"... »
Des bons points, quand même? Quelques-uns : « J'ai tripé sur la traction intégrale, qui m'a rappelé l'une de mes premières voitures et que j'avais bien aimée (une Toyota Corolla 1992 AWD...). Aussi, j'apprécie les sièges chauffants — ça excuse en partie leur manque de confort — et le toit panoramique, qui s'ouvre en deux parties. »
Mais, conclut Josée, ces raisons sont trop « mini » pour qu'elle considère la Countryman, ne serait-ce qu'un instant.
Piston
Nom : Jonathan Fortin
Résidence : Laurentides
Âge : 34 ans
Métier : fonctionnaire
Au quotidien : Volkswagen Jetta 2001
Jonathan Fortin n'aurait jamais envisagé une MINI... jusqu'à ce que la Countryman débarque sur notre marché. « Enfin, la marque propose quelque chose pour homme! »
Par son style, d'abord : « J'aime son effet “mâle", j'aime aussi le fait qu'on s'y sent assis plus haut que dans les autres voitures. » Par son habitacle, également : « J'aime le toit ouvrant qui laisse passer une bonne luminosité et j'aime l'éclairage de nuit qui donne une impression très cool. J'aime l'originalité des commandes en format “interrupteur" de même que la clé ronde — ça fait différent de tout ce qu'on voit. Et j'aime que cette MINI, contrairement aux autres, ait quatre portières — c'est plus pratique. »
Sportivité bienvenue
La conduite enchante notre essayeur : « La voiture est sportive, elle répond bien dans les virages. Lorsque je l'ai testée sur un chemin en gravier, elle a conservé sa stabilité. Oui, la suspension est ferme, mais j'aime bien la savoir rigide quand j'en ai besoin. »
Par contre, comme pour Josée, Jonathan trouve que les accélérations ne sont pas linéaires : « Quand on enfonce l'accélérateur, la réponse est longue à obtenir — on a presque le temps d'aller prendre un café... Mais quand ça décolle, ça décolle en masse. » Le passage des rapports au volant lui donne cependant du fil à retordre : « D'habitude, on accélère en tirant une palette, on rétrograde en tirant l'autre. Ici, et on se demande pourquoi, les deux palettes font la même chose, selon qu'on les tire ou qu'on les pousse. Ce n'est pas pratique; tant le cerveau que le pouce mettent beaucoup de temps à s'adapter... »
Autre critique partagée avec Josée : « On perd notre latin à comprendre l'étrange maniement du levier des clignotants et des essuie-glace. Non mais, le constructeur n'aurait-il pas pu faire comme tout le monde? »
Enfin, Jonathan considère, lui aussi, que la facture en carburant est élevée. « Mais... celui qui a les moyens d'acheter la MINI Countryman a sûrement les moyens de lui donner à boire! »