Piston et Bigoudis essaient la Chevrolet Cruze
Même que la Cruze l’impressionne pour son haut de gamme inattendu. Alors oui, il en achèterait une, sauf que… désolé, c’est un utilitaire qu’il souhaite pour prochain véhicule. Bref, la Cruze n’a pas (assez) séduit.
Le principe de cette chronique 'Piston et Bigoudis' est fort simple : nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai pour le compte du Guide de l’Auto. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises, grandes ou petites, intelligentes ou nigaudes.
Ces « j’aime » et « je n’aime pas », chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…
Ce mois-ci, Nancie Bélanger et Raymond Brossard ont essayé pour nous la Chevrolet Cruze LT, avec moteur quatre cylindres turbo de 1,4 litre (pour 138 chevaux, 148 lb-pi) et boîte automatique six rapports. Prix d’étiquette:23 100$, incluant le groupe d’équipements privilégiés et l’habillage RS, mais excluant les frais de transport et les taxes. Notez que la variante de base de la Chevrolet Cruze débute à 15 665$.
Voici ce qu’ils en ont dit.
Bigoudis
Nom: Nancie Bélanger
Résidence: Terrebonne
Métier: enseignante au secondaire
Au quotidien: Chevrolet Cavalier 2003
La Chevrolet Cruze n’a pas trouvé grâce aux yeux de Nancie Bélanger. Certes, notre essayeuse n’a pas un flot de commentaires négatifs à déverser sur la compacte américaine, mais elle n’a pas grand positif à son égard à livrer non plus.
Côté style, elle commente, mi-figue mi-raisin : « La voiture n’est pas disgracieuse, mais elle n’attire pas mon envie. Je n’y retrouve pas de recherche particulière en design; je dirais que c’est harmonieux, sans être exceptionnel. »
Rien d’enlevant côté performance non plus : « Je trouve les accélérations bonnes, mais j’entends beaucoup trop le moteur: il révolutionne haut, même quand on ne le pousse pas dans ses retranchements. Par contre, la voiture roule très bien, on s’y sent en sécurité et elle doit plaire à plusieurs catégories de conducteurs.
Côté pratico-pratique, un bon point: « La banquette se rabat en deux sections, j’adore. Ça nous permet d’asseoir nos deux enfants ET de transporter nos skis – ce qu’on ne peut faire avec nos voitures actuelles. »
Mais l’ergonomie de l’habitacle… alors, pas du tout. Il faut dire que Nancie a étudié le sujet à l’université et « je sais où regarder ». Elle décrie l’ajustement du siège conducteur: « J’ai longuement cherché la manette pour abaisser le siège, pour finalement la découvrir… après moult contorsions. »
Déverrouiller le coffre de l’intérieur? « Impossible, il faut utiliser la télécommande – ou sortir de la voiture pour ouvrir le hayon. » Et encore : « Les commandes de la climatisation sont placées beaucoup trop bas à la console, presque derrière le levier de vitesse, qu’on risque d’enfarger dans la manœuvre. Afin que le conducteur quitte moins la route des yeux, elles auraient dû être disposées plus haut à la place du système de radio, puisque de toute façon, les commandes audio montent au volant – super, ces dernières. »
Par ailleurs, notre essayeuse de 5,5 pieds n’a jamais trouvé son confort dans le siège conducteur: « Le dossier compte un renflement au niveau du cou et des omoplates, j’y suis très inconfortable et même après une semaine, je ne m’y suis pas habituée. »
Les manœuvres de recul lui ont également demandé une double attention: « Je ne vois pas bien avec l’arrière relevé, je dois franchement me retourner pour apercevoir quelque chose. »
Bref, un manque d’ergonomie flagrant et un confort, côté conducteur, qu’elle n’a jamais pu trouver font que Nancie ne choisirait pas la Chevrolet Cruze.
« Pas toute neuve, en tout cas. Usagée, peut-être… »
Piston
Nom: Raymond Brossard
Résidence: Terrebonne
Métier: enseignant au secondaire
Au quotidien: Honda Civic 2009
La preuve que notre couple d’essayeurs de Chevrolet Cruze ne s’est pas parlé pendant les deux semaines de tests: là où Nancie trouve à redire, son conjoint Raymond Brossard n’a que de bons mots.
Pour lui, notamment, pas de problème de confort: il a trouvé sa position de conduite sans problème. Et non: aucun renflement entre les omoplates pour déranger celui qui fait quand même 6,1 pieds. Même qu’il dit: « Les sièges sont de très bon support pour le dos. » Il apprécie également que ces sièges se reculent davantage que la moyenne – ce qui laisse moins d’espace aux jambes arrière, lui dira toutefois l’un de ses son fils.
Raymond a de bons mots pour le style extérieur: « Les courbes sont belles et classiques, haut de gamme même. Je trouve cependant la grille trop grosse pour l’ensemble de la voiture, sinon j’aime les grandes roues et les phares antibrouillard. »
Dedans: « Bravo pour le mariage original entre les plastiques et les tissus, ça fait de qualité. Le volant de cuir est d’allure sportive, il s’ajuste en hauteur et en profondeur et il est agréable en main. L’instrumentation est moderne et facile à lire, de belle luminosité une fois le soir venu. Il est facile de se retrouver dans les contrôles et la ventilation est puissante, surtout au niveau du pare-brise. »
Contrairement à sa conjointe, notre essayeur n’a pas été ennuyé par la vision arrière en manœuvres de recul. Par contre: « Le pilier B, vis-à-vis mon épaule, est volumineux et il handicape donc mes angles morts. »
Côté comportement, Raymond a d’abord cru qu’il aurait affaire à un « bateau ». « Eh bien non! Je suis même surpris de voir à quel point la suspension est rigide – et j’aime les suspensions rigides. La conduite est précise et sécurisante, mais en même temps, les cahots sont bien absorbés. Aussi, les accélérations, avec le moteur turbo, sont bonnes et le freinage est hyper-efficace. »
Comme Nancie, notre essayeur apprécie que la banquette se rabatte en configuration 60/40: « C’est pratique et en plus, le mécanisme est très efficace. Tu tires là-dessus et pouf ! ça se baisse, sans même qu’on doive enlever les appuie-tête. » Par ailleurs, Raymond dit du coffre qu’il est « de très belle finition, on voit qu’ils (les constructeurs) se sont forcés. Qui plus est, il est immense. » Et, pour prouver la chose, de faire monter ses deux gamins, comme en font foi les photos qui accompagnent ce reportage…
Surprise aussi du côté de la consommation pour Raymond: la Cruze n’a « bouffé » guère plus que sa Honda Civic. Et ce, malgré le fait que l’Américaine soit à boîte automatique, contrairement à la Japonaise de la famille, munie d’une boîte manuelle.
Des petits détails ont également enchanté notre essayeur, comme l’ordinateur de bord qui affiche les consommations instantanée et moyenne, la possibilité de verrouiller les portières arrière pour la sécurité des enfants et la radio satellite.
« Je trouve que pour le prix, la Cruze se montre une voiture haut de gamme et oui, je l’achèterais. Sauf que… je pense que mon prochain véhicule sera plutôt un utilitaire, avec les gars qui grandissent et qui font du ski avec nous. »
Oups pour la Cruze…