Ford Fiesta vs Mazda2: l'américaine haut la main
C’est pourtant le cas : à nos deux essayeurs, la sous-compactes américaine a paru supérieure en plusieurs points à la sous-compacte nipponne. «Assez pour que je remette les pieds chez un concessionnaire Ford,» confie même notre essayeur.
Le principe de cette chronique ‘Yin et Yang automobile’ est fort simple : nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises, grandes ou petites, intelligentes ou nigaudes. De fait, comme on le dirait à la petite école : ça n’existe pas, une impression nigaude.
Ces «j’aime» et «je n’aime pas», chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on… Nous recueillons le tout en fin de test routier et nous vous livrons la chose de but en blanc, à chaud.
Pas de censure donc, que la «vraie patente», vue par des gens qui, comme vous, ne conduisent une nouvelle voiture qu’à tous les 4-5 ans – quand ce n’est pas au 7-8 ans.
Notre essai ci-dessous porte cette fois non pas sur un, mais sur deux véhicules : les nouvelles Ford Fiesta et Mazda2, des sous-compactes qui ont fait leur entrée sur notre marché à l’été dernier. Nous en avons remis les clés à Ginette Locas et Sylvain Lizotte, de Le Gardeur.
Voici ce qu’ils en ont dit.
YIN
Nom : Ginette Locas
Âge : 42 ans
Résidence : Le Gardeur
Métier : comptable
Conduit au quotidien : Toyota Matrix 2007
Ginette Locas conduit peut-être une Toyota, mais elle est une vendue Mazda : «Pendant presque dix ans, j’ai conduit une Mazda Protegé, puis une Mazda3 et je les ai beaucoup aimées, notamment parce que je les trouvais plus sportives que les autres de même catégorie.»
Lorsqu’on lui a donc brandi l’invitation d’un essai de la Mazda2 et la Ford Fiesta, notre essayeuse s’est tout de suite imaginé que sa préférence irait au produit japonais. Erreur : c’est définitivement la Ford Fiesta qui, pour elle, remporte la mise. «Je ne m’attendais tellement pas à ça!»
Ginette a d’abord conduit la Mazda2. Pendant toute une semaine. «J’étais contente de renouer avec la marque et son petit côté sportif. Et j’étais contente de renouer avec une boîte manuelle (ma Matrix est automatique). Je me suis dit : ‘Yes, enfin du power!’»
Il n’a cependant pas fallu longtemps à notre essayeuse pour qu’elle inscrive quelques points négatifs contre la Mazda2 à son carnet de notes : «C’est vraiment une petite voiture. Je suis allée magasiner avec la fille de mon conjoint et une fois nos deux ou trois sacs placés dans le coffre, quelques manteaux là-dessus… c’était bien plein.»
Côté conduite, Ginette n’a pas toujours été rassurée: «Il est tombé une petite neige et c’était glissant, je sentais la Mazda2 déraper. Je ne sais pas si c’est la petitesse de la voiture ou la qualité des pneus, mais je ne me sentais pas en sécurité; j’avais hâte d’arriver à destination.»
La semaine suivante à bord de la Ford Fiesta, Ginette a dû affronter une autre tempête. Mais cette fois : «Je me sentais davantage en sécurité et j’avais l’impression d’un meilleur contrôle. Est-ce parce que je trouve la Fiesta plus grande, plus logeable? Toujours est-il qu’en général, j’ai trouvé l’américaine plus plaisante à conduire.»
Notre essayeuse a également préféré l’allure de l’américaine, tant dehors que dedans : «Le design de la Fiesta est plus ‘cool’, alors que celui de la Mazda2 est ordinaire. Aussi, l’intérieur de la Mazda2 est correct – très correct, en fait – mais celui de la Fiesta est tellement impressionnant!»
Ici, il faut vous avouer que la Fiesta lancée en pâture dans cet essai était nettement plus équipée que la Mazda2. Plus chère, aussi : 20 700$ contre 18 200$ (avant transport et taxes). Mais que voulez-vous, les sièges chauffants, la communication Sync et le démarrage sans clé (optionnels pour la Fiesta, mais non offerts pour la Mazda2), ça se paie.
Ginette l’avoue, elle n’est pas une ‘bébelleuse’ : «Sirius, Bluetooth, Sync… je n’ai pas poussé à fond afin de découvrir toutes les subtilités technologiques de la Fiesta.» Mais quand même : «J’ai adoré ses sièges chauffants. Que dire de son démarrage sans clé : appuyer sur un piton pour que ça démarre, c’est super. Et même si c’est ‘gadget’, j’ai beaucoup aimé l’éclairage ambiant qui change de couleur à volonté – c’est la fille de mon conjoint qui m’a fait découvrir ça.»
Côté confort, notre essayeuse soutient que les deux sous-compactes s’équivalent : «J’étais bien dans l’une comme dans l’autre, mais je reviens toujours à la même conclusion : la Mazda2 est plus petite.» (NDLR : la Mazda2 est effectivement plus courte (presque 12cm) et moins large (3cm) que la Fiesta.) Et côté puissance? «Les deux voitures m’ont semblé pareilles.» (NDLR : v la Ford Fiesta développe 20 chevaux de plus que la Mazda2, mais elle fait osciller la balance d’au moins 125 kilos supplémentaires.) «J’ajouterais, dit Ginette, que toutes deux ont été très économiques en essence. C’est un bon point, tout le monde est très sensible au prix du carburant.»
Bref : «La Mazda2 m’a déçue, elle est trop petite. La Ford Fiesta, au contraire, m’a étonnée. Peut-être parce que je ne m’attendais à rien de sa part?»
YANG
Nom : Sylvain Lizotte
Âge : 45 ans
Résidence : Le Gardeur
Métier : cuisinier
Conduit au quotidien : Hyundai Accent 2007
Sylvain Lizotte, un abonné aux produits Hyundai depuis plusieurs années, est resté marqué (négativement, il va sans dire) par une très mauvaise expérience ‘Ford Tempo’ : «Il s’agissait de mon premier véhicule neuf, je me disais qu’il ne me coûterait pas trop cher à l’achat et en assurances, mais ce ‘char’-là m’a donné tout plein de problèmes – en plus, il ne partait pas l’hiver.»
Donc, pour Sylvain, renouer avec du Ford augurait mal. Surprise après deux semaines d’essai : s’il avait à choisir entre la Fiesta ou la Mazda2, c’est l’américaine qu’il choisirait.
«Je l’ai beaucoup aimée, la Fiesta, plus que la Mazda2. D’abord pour son style; c’est qu’elle a vraiment de la gueule. Je ne voudrais pas être méchant, mais la Mazda2 fait trop ‘char de matante’. J’ai aussi préféré la Fiesta parce qu’elle est plus spacieuse, je m’y suis d’ailleurs senti plus confortable, alors que dans la Mazda2, faute d’appuie-bras central, je n’ai jamais su où mettre mon coude. Et toujours pour la Fiesta, l’habitacle est très bien avec son revêtement de cuir.» (NDLR : la Mazda2 n’offre pas le cuir).
Notre essayeur a également préféré la conduite de l’américaine : «L’embrayage de la Fiesta n’est pas tendre et j’ai beaucoup aimé. Ça fait robuste, un peu plus ‘de course’. À l’opposé, l’embrayage de la Mazda2 est trop ‘smooth’ et en plus, on étouffe souvent.»
Par contre, Sylvain a eu de bons mots pour le tableau de bord de la japonaise : «Rien de compliqué : tout de suite, on sait où se trouvent les commandes pour la radio, pour la climatisation et le volant n’est pas surchargé. C’est tout le contraire dans la Fiesta : il y a trop de ‘pitons’ pour rien, le volant déborde de commandes : téléphone, radio, régulateur de vitesse… Quand je conduis, je ne veux surtout pas me chercher partout. Honnêtement, ça m’aurait pris une semaine de plus pour tout apprivoiser – et je n’ai même pas utilisé les commandes vocales!»
Reste que notre essayeur a bien aimé les sièges chauffants de la Fiesta, tout comme son système d’éclairage ambiant, son démarrage sans clé et sa radio Sirius : «Je suis un fan d’Elvis Presley, c’est super de pouvoir l’écouter en continu, toute la journée.»
Côté consommation d’essence, Sylvain a noté que la Fiesta était plus frugale : «J’ai tout de suite remarqué que la Mazda2 buvait davantage. Avec un demi-réservoir d’essence, j’ai parcouru davantage de kilomètres avec la Fiesta, au point où je me suis demandé si le réservoir de l’américaine n’était pas plus grand – mais non, à peine deux litres de plus.» (NDLR : sur l’autoroute et avec boîte manuelle, la Fiesta affiche une meilleure cote de consommation (4,9L/100km) que la Mazda2 (5,6L/100km).)
Pour toutes ces raisons, notre essayeur a changé son fusil d’épaule à l’égard des produits Ford et admet qu’à sa prochaine voiture, il mettra un pied chez l’un des concessionnaires de la marque.
Mais : «J’irai aussi chez Hyundai. Avez-vous vu la nouvelle Elantra? C’est qu’elle aussi, a vraiment belle gueule…»