Toyota Rav4 2013: Utilitaire comme un frigidaire...
dimanche, 7 juillet 2013
Le Toyota Rav4 a peut-être créé la catégorie des utilitaires compacts il y a deux décennie, mais sa 4e génération n’invente rien. Même que le Toyota Rav4 2013 perd son hayon qui s’ouvre en frigidaire, le pneu de secours qui y était suspendu et, surtout, son moteur V6. OK, le journaliste automobile qui sommeille en vous ne découvrira pas, avec le Toyota Rav4 2013, un véhicule connecté palpitant à conduire comme, par exemple, le Ford Escape. Mais pour la vie de tous les jours, le Toyota Rav4 de nouvelle mouture fait tout ce qu’il faut, là où il le faut, comme il le faut, à un prix comme il faut.
Interieur
(14/20)
Technologie
(12/20)
Mécanique
(14/20)
Comportement
(12/20)
Conclusion
(14/20)

Fiche technique

MarqueToyota
ModelRav4
Année2013
MoteurQuatre cylindres (2,5L)
TransmissionAutomatique 6 rapports

Dedans comme dehors

Le visuel le plus marquant de ce nouveau Toyota Rav4 2013 réside dans cette roue de secours qui quitte le hayon, pour se loger à l’intérieur, sous le cargo. Si ça retranche de l’espace de chargement?

Pas du tout: l’utilitaire compact demeure l’un des plus spacieux de sa catégorie, avec au-delà de 2000 litres une fois la banquette rabattue (facilement et à plat, de surcroît).

Du coup, ça permet au hayon de s’ouvrir comme tous les autres: vers le haut. Finie, la portière qui s’ouvre comme un frigidaire et qui faisait pester dans les stationnements étroits…

Devant, la calandre arbore une nouvelle signature en nez pointu qui n’a, oh surprise, absolument rien à voir ni avec le nouveau Toyota Highlander 2014. C’est anonyme, dans un marché qui bouillonne pourtant de nouveaux compétiteurs (pensez Mitsubishi Outlander et, très prochainement, Nissan Rogue), mais c’est plus élégant que la devanture carrée des presque 20 dernières années.

Par contre, les feux arrière toujours protubérants (qu’on dit dessinés pour améliorer l’écoulement de l’air) et le large panneau arrière de carrosserie qui semble bien “schnu” sans son pneumatique, sont loin de nous plaire.

S’il est un utilitaire simple à apprivoiser, c’est bien le Toyota Rav4. La nouvelle génération n’échappe pas aux grosses molettes logiques et ergonomiques, ni à l’écran (tactile) aisé à contrôler.

Le coup d’oeil intérieur est différent avec cette planche de bord qui s’allonge tout du long, dans une industrie qui veut des consoles minces et en hauteur, où sont “packetées” les commandes. C’est intéressant, peut-être parce que ça cache un côté macho “gros truck”…

Sur le plan du dégagement, rien à redire, puisque les dimensions extérieures demeurent sensiblement les mêmes. À peine quelques millimètres sont retranchés aux têtes à l’arrière, en raison de cette silhouette qui plonge davantage.

À la banquette, les 944mm de dégagement aux jambes sont dans la très bonne moyenne. Merci à un plancher tout à fait plat, le 5e occupant n’a pas les genoux collés au front. Les dossiers s’inclinent toujours pour la sieste, mais on a perdu le coulissement de la banquette.

Attention: les variantes V6 du Toyota Rav4 proposaient la 3e rangée, mais nous sommes sur le point de voir que cette puissante motorisation n’est plus. Exit, donc, les 6e et 7e places à bord; désormais, le Mitsubishi Outlander est le seul de la “gang” à embarquer sept passagers.

Mécanique

Parmi les grandes pertes générationnelles du Toyota Rav4, il y a la disparition du moteur V6. Cet organe (3,5 litres) de 269 chevaux, qui n’avait pas d’égal dans la catégorie, permettait à l’utilitaire de s’afficher comme le plus puissant, avec un impressionnant 0-100km sous les 7 secondes.

Mais toute cette vigueur était outrancière, sauf pour ceux qui devaient remorquer jusqu’à 1588 kg.

Le Toyota Rav4 2013 ne mise plus donc que sur le bon vieux quatre cylindres de 2,5 litres (176 chevaux), toujours sans d’injection directe et sans turbo. Il est livré de base avec deux roues motrices, la traction intégrale est optionnelle.

La boîte automatique (la seule offerte) a pris du gallon, passant de quatre à six rapports et, enfin, elle adopte le mode manuel. Elle demande cependant d’encore composer avec une grille en escalier qui se passe peu instinctivement.

Toujours pas de commandes au volant, mais on verra plus loin que le Toyota Rav4 2013 n’a aucune prétention sportive. Oh, il offre bien le mode “sport”, qui donne un peu (un peu…) plus de réactivité à l’accélérateur, mais sinon, il ne propose même plus la suspension sport.

Comportement

Le Toyota Rav4 2013, c’est comme un frigidaire: puisque ça en prend un, aussi bien le dégoter le plus polyvalent et le plus durable possible, au meilleur prix possible. Sur la route, donc, pas d’excitation. La direction, toujours une électrique, ne livre pas grand sensation. Par contre, la tenue de route est solide, merci à une garde au sol réduite de 3cm – qui devrait toutefois se faire moins combatif dans les congères de neige.

De fait, à 160mm, le Toyota Rav4 2013 est, avec le Honda CR-V, l’utilitaire compact le plus près du sol – la moyenne de la catégorie tourne plutôt autour des 190mm.

Le plus grand défaut “comportement” (et peut-être le seul) du Toyota Rav4? Sa suspension à double triangulation, là où d’autres misent plutôt sur l’indépendance. L’architecture, qui fait très “camion”, tressaute souvent, sèchement et assez bruyamment sur notre super réseau routier.

Sinon, tout le reste est ce que l’on attend d’un utilitaire compact: une puissance convenable et bien déliée (quoique ici, plus sèche qu’onctueuse), une boîte de transmission bien étagée et transparente, une bonne vision tant à l’avant qu’à l’arrière et une bonne insonorisation intérieure, sauf pour ces rétroviseurs sur lesquels le vent frappe en sifflant.

Conclusion

La consommation en carburant? Oubliez les cotes officielles, toujours trop optimistes: après une semaine d’autoroute et de “barouchage”, notre Toyota Rav4 d’essai (deux roues motrices) avait consommé une frugale moyenne de 8L/100km.

Surtout, il avait enregistré du 6,6L/100km en “descendant” l’Autoroute des Laurentides, ce qui le place parmi les utilitaires les plus économiques de l’heure – et c’est nez à nez avec le Honda CR-V, testé un peu plus tôt cette année.

Côté prix, elle est bien révolue, l’ère où le Toyota Rav4 était parmi les plus coûteux de sa catégorie. Même qu’avec une étiquette débutant à 23 790$ (à 25 990$ pour la variante AWD), c’est un millier de dollars de moins qu’en 2012.

Parmi les options que vous voudrez vous payer, il y a la caméra de recul et, nouvellement, l’alerte à la circulation transversale. Ce que vous ne pourrez obtenir, cependant, c’est le toit panoramique (dommage) et la banquette arrière chauffante (ce qu’offrent pourtant les Coréens).

Certes, le Toyota Rav4 n’est pas le plus beau, ni le plus sexy; il n’est pas non plus le plus puissant, ni le plus sportif; et il n’est surtout pas le plus techno.

Mais il la joue sécuritaire, avec un prix avantageux pour un véhicule si logeable et réputé quasi-indestructible.

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