Chevrolet Trax 2013: Tout seul de sa gang
lundi, 21 janvier 2013
Nouveau venu au sein de la famille Chevrolet, le Trax est petit, fort joli, maniable comme une voiture et... presque seul dans sa catégorie d'utilitaires sous-compacts. Voilà qui lui donne un net avantage, mais c'est en autant qu'on ne grimpe pas trop dans l'échelle de ses versions.

Fiche technique

MarqueChevrolet
ModelTrax
Année2013
Moteur4 cyl. Ecotec Turbo (1,4L)
TransmissionManuelle 6 vitesses, Automatique 6 rapports

Une bouille coquette et bien sympathique, que ce Chevrolet Trax, fabriqué au Mexique sur la plateforme de la soeurette sous-compacte Sonic. Les lignes arrondies et le court nez surmonté d'une calandre ramassée lui donnent des airs de jelly bean et, ma foi, c'est bien sympathique.

Le Trax est un peu le successeur du Chevrolet Tracker qui a "sévi" dans les années 1990. Dans la lignée Chevrolet, le nouveau-venu vient s'insérer sous le grand frère Equinox, avec un bon demi-mètre de moins en longueur.

De fait, avec ses 4,3 mètres, l'utilitaire sous-compact n'a pas de réelle concurrence dans le marché, sauf peut-être celle du duo Jeep Compass/Patriot et du Mitsubishi RVR. Mais de ce dernier, on ne veut même pas piper mot...

Au passage, mentionnons que les États-Unis, amoureux des grands et gros véhicules comme ils le sont, ont décidé de ne pas distribuer le Chevrolet Trax. Pour le moment, du moins.

Moteur turbo plus puissant qu'il n'y paraît

Le Chevrolet Trax ne partage pas que la plateforme avec la Sonic: il lui emprunte également son moteur quatre cylindres Ecotec turbo à injection directe (1,4 litre), qui développe ici 138 chevaux et 148 lb-pi de couple.

Wow, direz-vous: mais c'est donc bien peu de puissance, pour un utilitaire. Vrai que les chiffres laissent présager quelque chose de peu vigoureux, et vrai que le 0-100km/h ne s'effectue pas en deçà des 10 secondes.

Mais dans la vie de tous les jours, surprise: on a l'impression d'avoir affaire à au moins une vingtaine de chevaux de plus. C'est tout le contraire du Mazda CX-5, qui semble produire une vingtaine de chevaux de moins que ses 155 chevaux.

Pour ce, on doit assurément remercier la boîte automatique du Trax, qui passe ses six rapports de façon efficace et transparente. Si bien, en fait, que l'on ne songe même pas à utiliser son mode manuel. Et c'est une bonne chose, puisque la petite commande au levier nécessite alors une bien peu invitante contorsion du poignet.

Notez que la version toute de base du Trax est dotée d'une boîte manuelle six vitesses.

Principal avantage: maniabilité

Le comportement du Trax est plus intéressant qu'attendu, du moins de la part d'un court véhicule qui se fait plus ou moins haut sur patte. La tenue de route est solide (après tout, on est assemblé sur la plateforme d'une voiture), la direction (électrique, évidemment) est bien dosée et le freinage est convaincant.

La suspension, bien qu'elle fasse appel à une poutre de torsion à l'arrière (la plupart des utilitaires misent sur une architecture indépendante), est confortable et étonnement bien équilibrée: ni trop ferme, ni trop mollassonne.

La traction intégrale, qui peut être commandée sur toutes les variantes sauf celle de base, fait un boulot correct dans la tempête. Rien d'extraordinaire, mais lorsque les roues patinent, le système redistribue rapidement du couple aux roues arrière et nous permet de décoller... là où d'autres patinent encore.

Surtout, on aime la position de conduite plus élevée que pour une voiture et, par-dessus tout, on aime tout la maniabilité du court rayon de braquage (11,2 mètres) et du petit empattement (à 2555mm, c'est un bon 10cm de moins que la moyenne des utilitaires compacts).

Un seul problème: avec sa vitre de hayon mince et installée en hauteur, le Trax laisse peu voir de ce qui se passe derrière. La caméra de recul est donc une nécessité pour que les manoeuvres en stationnement ne finissent pas en catastrophe.

Consommation: levez le pied...

Une vilaine crevaison nous a obligés à rouler le Trax sur son pneu de secours, ce qui a impliqué une limite de 80km/h sur l'autoroute. Notre ordinateur de bord a alors enregistré un fantastique 5,9L/100km.

Mais... roulez à vitesse de circulation autoroutière et c'est plutôt un 9,2L/100km que vous verrez s'afficher au compteur. C'est moyen, comme consommation. Au printemps dernier, notre Honda CR-V d'essai nous a permis du 7,2L/100km sur l'autoroute...

Il faut donc retenir qu'à champignon trop enfoncé, le Chevrolet Trax perd substantiellement de sa frugalité et, donc, de son avantage versus les utilitaires plus grands et plus puissants.

Quand la nuit tombe...

L'habitacle, vous l'aimerez à la nuit tombé, avec cet éclairage bleuté tout zen. De jour, cependant, vous aurez conscience de certains plastiques qui sont durs, peu agréables au toucher. Si vous êtes de ceux que ça perturbe (comme nous), vous voudrez reluquer du côté du Buick Encore, la version endimanchée du Trax.

Toujours à l'intérieur du Chevrolet, la planche de bord, mince et s'étirant à la verticale, fait très moderne. Devant les yeux du conducteur, on retrouve cette instrumentation à la "Sonic" qui rappelle les motocyclettes. C'est différent de ce qui se fait ailleurs, tout en étant facile à consulter et on aime beaucoup.

Le Chevrolet Trax est tout disposé à offrir l'optionnel MyLink, qui vous met en contact avec vos essentiels comme le téléphone intelligent. Si le volet tactile de l'écran est pratique et efficace, la commande pour le mettre en fonction l'est beaucoup moins. Il faut s'y prendre à deux ou trois reprises (parfois quatre... cinq...) pour obtenir gain de cause. C'est dérangeant, voire frustrant.

Sinon, les sièges avant sont confortables et de bon support, l'espace intérieur est bien aménagé et, côté dégagement aux jambes et aux têtes, on est presque nez à nez avec des utilitaires plus grands. Tout au plus, on perd quelques centimètres aux genoux arrière et quelques litres de chargement sous le hayon.

Reste qu'avec ses 532 litres de cargo lorsque la banquette est relevée (et presque trois fois plus lorsqu'elle est rabattue), le Trax ne pourra jamais être considéré comme peu généreux.

Même qu'il est le "King" du rangement, avec ses compartiments disséminés dans des endroits où l'on ne s'y attend pas - sous le siège du passager et au centre de la planche de bord, notamment.

Avec modération...

La version de base du Trax, avec sa boîte manuelle et ses deux roues motrices, la communication Bluetooth, le groupe électrique et les commandes audio au volant (mais... pas la climatisation), s'affiche à un prix fort intéressant: 18 495$.

Non seulement très peu d'utilitaires s'affichent ainsi sous les 20 000$, mais on a des compactes moins équipées que ça pour ce prix-là...

De même, les variantes du Trax à traction intégrale débutent à 25 155$, alors que la plupart des autres utilitaires (plus grands, il faut toutefois le dire) s'offrent en AWD entre les 27 500$ et 30 000$.

Mais... montrez-vous un peu trop gourmand en termes d'équipements et le Chevrolet Trax vous le fera payer cher. Vous voulez les sièges chauffants? Dispos uniquement avec la variante à 27 400$ (29 400$ avec la traction intégrale).

Vous voulez la caméra de recul, que l'on disait nécessaire un peu plus tôt? Qu'à partir de 25 500$ - ajoutez un autre 2000$ pour l'AWD. Un conseil: magasinez le gizmo chez le marchand du coin et installez-le vous-même...

Le Trax devrait pourtant savoir qu'en jouant dans ces eaux-là, côté prix, il deviendra vite victime de la tentation d'aller vers plus grand, plus puissant et... pas nécessairement plus gourmand.

 

FICHE TECHNIQUE:

Chevrolet Trax 2013

Utilitaire sous-compact, cinq places

Moteur: quatre cylindres Ecotec turbo, 1,4 litre

Performances: 138 chevaux, 148 lb-pi

Boîtes: manuelle ou automatique six vitesses

Traction: avant ou intégrale

Consommation (ville-autoroute/100km):

Man: 7,8 - 5,7L

Auto: 8,1 - 5,9L

Auto AWD: 8,7L - 6,5L

Poids à vide: 1363 à 1476kg

Direction: électrique

Suspension: poutre de torsion (arrière)

Roues: 16 ou 18 pouces

Cargo: de 532 à 1370 litres

Fabrication: San Luis Potosi, Mexique

Concurrence: Jeep Compass/Patriot, Mitsubishi RVR, à la limite Mazda CX-5 (plus grand), Kia Soul (plus petit et sans AWD) et MINI Coutryman (pas mal plus chère).

 

POUR

Belle bouille sympathique

Très maniable dans les stationnements

Comportement routier plus intéressant qu'attendu

Bel habitacle, surtout à la nuit tombée

Bon prix de départ à 18 495$

Le "King" du rangement!

 

CONTRE

Consommation qui grimpe vite (attention aux pieds pesants)

Quelques plastiques durs, peu agréables au toucher

Oubliez le MyLink...

Échelle de versions qui fait vite monter la facture

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