Mitsubishi RVR: un turbo, peut-être?
lundi, 15 novembre 2010
Avec ses Lancer et Outlander, Mitsubishi nous a habitués à des véhicules simplement construits, mais combien plaisants à conduire. Le nouveau RVR vient malheureusement dénaturer l’expérience, mais espérons qu’une variante turbo n’est pas très loin dans les cartons…
Interieur
(7/20)
Technologie
(6/20)
Mécanique
(8/20)
Comportement
(9/20)
Conclusion
(8/20)

Fiche technique

MarqueMitsubishi
ModelRVR
Année2011
MoteurQuatre cyilndres (2,0L)
TransmissionManuelle 5 vitesses, CVT

Dedans comme dehors

Lunenburg, Nouvelle-Écosse. Mea culpa: en jetant un premier coup d’œil sur le RVR (pour Recreational Vehicle Runner), nous avons cru être en présence d’une Toyota Matrix. Surprise alors d’apprendre que Mitsubishi lance son nouveau petit véhicule contre les Hyundai Tucson, Kia Sportage et Nissan Juke.

D'autant que le cargo n’est pas le plus généreux en ville. Certes, une fois la banquette rabattue, il suffit au quotidien. Parlant banquette : celle-ci s’incline, mais ne s’avance ni ne se recule au gré des besoins passagers/chargement, comme le font pourtant beaucoup d’autres utilitaires. Dommage.

Aussi, l'habitacle manque d’insonorisation pour contrer les bruits du vent, que l’on entend exagérément siffler au pare-brise. Et le design du tableau de bord est simple et, disons-le, ennuyant, à peine parsemé qu’il est d’une touche de chrome ici et là. La finition est cependant soignée.

Les sièges, de mince rembourrage, sont recouverts d’un tissu synthétique peu agréable au toucher, mais qui aura certes le mérite d’être durable et facilement nettoyable.

Quelques gâteries, quand même: le Bluetooth vient de série, de même que les sièges chauffants – bien que ces derniers chauffent  irrégulièrement. Et sur la version GT, on a droit au gigantesque toit panoramique qui, la nuit, s’illumine latéralement de petits luminaires LED. C’est mignon…

Mécanique

Surprise, disions-nous donc plus haut, de voir le Mitsubishi RVR se mesurer à des utiltiaires compacts pourtant beaucoup plus longs et plus larges. Et surprise, parce qu’à 21 998$ dans sa variante de base, le RVR est 2000$ plus cher que le Nissan Juke – un Juke, faut-il le rappeler, de motorisation plus puissante et pas mal plus moderne, avec turbo et injection directe s’il vous plaît.

Le Mitsu RVR se contente, pour sa part, du moteur quatre cylindres de 2,0L de la Lancer, ce qui lui accorde à peine 148 chevaux et 145 lbs-pi. Le véhicule a beau se faire léger, côté poids, reste que 148 chevaux, ce n’est pas suffisant pour le propulser dynamiquement.

Comportement

Conséquence: les accélérations n’ont aucune profondeur, le 0-100km/h demande 11,5 secondes et les reprises 80-120km/h, 9,2 secondes. C’est essoufflant et ça influe sur la consommation en carburant: au lieu du combiné annoncé à 7,6L/100km, nous avons plutôt enregistré une moyenne de 9L/100km, en roulant pourtant principalement sur les autoroutes.

Nous n’avons pas eu le bonheur d’essayer la version manuelle à deux roues motrices, mais celle prêtée (GT, 28 498$) était équipée de la transmission à variation continue (CVT) et, heureusement, de commandes au volant. Heureusement, parce qu’il faut s’en servir régulièrement, de ces rapports virtuels, question de tirer tout le jus possible – ce qui se fait d’ailleurs dans une envolée bruyante et peu raffinée.

Cela dit, la tenue de route conserve les beaux attributs de Mitsubishi. Pour ce, on remercie la traction intégrale (optionnelle) qui fait coller le véhicule au bitume et qui propose le bienheureux mode verrouillé 50-50.

La direction a beau être électrique, on sent néanmoins une belle et bonne connexion avec la route. La suspension est ajustée plus sportivement que chez la concurrence, mais certains la trouveront trop ferme, ne serait-ce que pour le bruit d’amortisseurs qui résonne dans l’habitacle.

Conclusion

Que l’on triture l’équation de tous les bords, force est de constater que le Mitsubishi RVR n’a pas le panache, ni l’offre nécessaire pour supplanter ce qu’il dit être sa concurrence. C’est encore pire si l’on déborde de cette concurrence: pour pratiquement le même prix de base, pourquoi pas la Subaru Impreza familiale qui, elle, s’amène de série avec la traction intégrale? Et on ne vous parle même pas des Jeep Compass/Patriot qui débutent sous les 16 000$...

Nous sommes d’avis que pour relever la sauce, ça prendrait une variante turbo. Un Mitsubishi RVR Evo, ça vous dirait? Voilà qui permettrait au petit véhicule, somme toute joli mais de facture combien anonyme, de se démarquer dans le vaste paysage automobile.

POUR
- Les sièges chauffants sont de série
- Grand toit panoramique (GT)
- Silhouette agréable à regarder
- Bonne tenue de route

CONTRE
- Sous-motorisé
- Insonorisation déficiente
- Trop cher
- Espace cargo moyen

FICHE TECHNIQUE : Mitsubishi RVR 2011
Type : Utilitaire compact, cinq passagers
Moteur : quatre cylindres de 2,0L
Performances : 148 chevaux, 145 lbs-pi
Boîtes : manuelle cinq vitesses, CVT
Traction : avant ou intégrale
Pneus : 16 ou 18 pouces (GT)
Direction : électrique
Consommation : 7,6L/100km (combiné) (données du constructeur)
Cargo : 1402 litres (banquette rabattue)
Prix : 21 998$ (AWD : 24 998$)
Concurrence : Hyundai Tucson, Kia Sportage, Nissan Juke – et ajoutons Subaru Impreza, Jeep Compass/Patriot...

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