Subaru Forester: plus, mais pas encore assez
mardi, 22 décembre 2009
C’est toujours dommage de trouver assez de défauts à un véhicule pour écrire : «Mmmmh, z’êtes mieux de passer à un autre appel». Surtout quand l’on aime bien, ledit véhicule. Mais que voulez-vous: le Subaru Forester pêche par sa trop grande simplicité, dans un marché où l’évolution des technologies se fait à vitesse grand V.

Fiche technique

MarqueSubaru
ModelForester
Année2010
MoteurQuatre cylindres (2,5L, turbo ou pas)
TransmissionManuelle 5 vitesses, Automatique 4 rapports

Bon, si on commençait par les fleurs, pour le Forester? D’abord, l’utilitaire compact de Subaru a le mérite d’avoir réussi, lors de son dernier passage générationnel en 2009, sa cure de rajeunissement. Il s’est délesté de son design carré bien peu sexy, pour adopter une jolie silhouette plus moderne et passe-partout qui, définitivement, s’intègre mieux dans le paysage automobile.

Certes, le style est d’un conventionnel consommé, mais le Forester vient plaire à pas mal plus de monde qu’auparavant. Et ça paraît dans les statistiques: depuis sa 3e et nouvelle génération, le Forester a vu ses ventes bondir de 43%, dans un marché pourtant en difficulté – ce n’est pas rien, avouez.

Pour ne plus jamais pelleter…

Toujours du côté des bonnes nouvelles, rappelons que le Forester partage la nouvelle plateforme d’assemblage de sa petite sœur l’Impreza. Voilà qui le fait gagner en équilibre de comportement – équilibre rehaussé par une traction intégrale sûre et bien appréciée des automobilistes. D’ailleurs, vous entendrez souvent les propriétaires de Subaru dire qu’ils n’ont plus jamais eu à pelleter de leur vie…  

Ces mêmes propriétaires apprécient également le dispositif anti-recul qui permet, avec la boîte manuelle, des démarrages en pente beaucoup moins stressants. C’est même à se demander pourquoi un tel système ne se retrouve pas plus largement chez la compétition.

La garde au sol du Forester (220 mm) est suffisamment haute pour se rire de la plupart des obstacles de la route, sans pour autant compromettre la stabilité en route – à ce sujet, merci à un moteur disposé suffisamment bas pour qu’un bon centre de gravité soit conservé.

La direction est de bonne résistance et l’ajustement du volant, tant en hauteur qu’en profondeur, favorise la bonne position de conduite. Aussi, le court rayon de braquage (à peine 10,5 mètres) permet au véhicule de se faufiler aisément dans la circulation. La vision périphérique est excellente et dans l’ensemble, les petites dimensions du Forester facilitent les manœuvres en stationnement.

Bref, si l’on avait à qualifier en deux mots la conduite du Forester, on pourrait louanger son agilité et sa maniabilité.

Attention, voilà le pot…

Dans l’habitacle, on se fait gâter par des sièges chauffants de série, même en version de base. Sont également de série les commandes audio au volant et le système de stabilité – une bien bonne chose. Le conducteur apprivoise rapidement ce qui l’entoure et il apprécie les larges baies vitrées qui laissent abondamment entrer la lumière du jour dans la cabine.

Si l’ergonomie est au rendez-vous et que les commandes sont faciles à apprivoiser, l’ensemble – attention, le premier pot s’en vient – donne dans un rudimentaire qui peut avoir sa place dans une voiture compacte de 15 000$, mais qui détonne chez un utilitaire qui débute à 25 995$.

Ainsi, on déplore un revêtement des sièges trop rêche et une instrumentation qui ne se soucie guère d’être plus qu’un bloc ramassé au centre, sans artifice. L’insonorisation laisse pas mal trop passer les bruits de la route et les portières claquent sans l’intensité et la solidité qu’on leur voudrait.

Suspension : ça cogne et ça résonne

Les plus grandes réserves, cependant, c’est la suspension qui se les attire. La nouvelle architecture à triangulation, qui remplace la jambe de force, cogne et résonne sur les cahots de nos routes. C’est comme si, tout à coup, nos chemins étaient plus « maganés » que de coutume... Sur les beaux pavés, tout va comme sur des roulettes mais sinon, on dirait que l’arrière manque d’amortisseurs. C’est non seulement inconfortable, c’est aussi bruyant.

La contrepartie de cette suspension est qu’en étant compacte, elle libère un bon espace cargo à l’arrière, soit 949 litres (872 litres pour la version turbo) et ce, même lorsque la banquette est relevée. C’est très généreux, pour cette catégorie de véhicules.

Avec 170 chevaux sous le capot, le Forester n’est pas le plus puissant utilitaire en ville, on s’en doute. Ceci dit, le quatre cylindres Boxer de 2,5 litres fait relativement bonne figure lorsqu’il est jumelé à la boîte manuelle cinq vitesses. Cette dernière  se passe agréablement et de façon instinctive. Certes, les accélérations ne sont pas des plus doucereuses (elles sont même un brin rugueuses), mais elles profitent d’un second souffle qui est inattendu, pour la petite puissance.

Besoin d’un peu plus de vigueur? Tournez-vous vers la variante turbo, qui produit 224 chevaux – c’est plus dynamique, ça, c’est sûr.

Boîte automatique archaïque

Néanmoins, et c’est ici qu’on lance notre 2e pot, la seule boîte automatique offerte en option pour le Forester ne dispose que de quatre rapports. Même si elle offre le mode manuel, cette boîte est handicapante et souffre définitivement de l’absence d’un cinquième rapport. Allo! Ford propose une automatique à six rapports, Mercedes à sept et Lexus… à huit! À quand la mise à niveau?

Jusqu’à l’an dernier, on reprochait au Forester de ne pas proposer le système de navigation – alors que l’utilitaire pouvait en être muni chez nos voisins états-uniens. Mais voilà, l’option est désormais disponible (année-modèle 2010), quoique uniquement pour la version Limited.

Ceci dit, c’est à notre avis la variante Touring, un peu moins équipée que la Limited, qui offre le meilleur rapport équipements-prix. Elle inclut notamment le toit ouvrant, les phares antibrouillard et le dégivreur d’essuie-glace. Oh, et pour ceux qui assoient régulièrement des passagers à la banquette arrière, les dossiers de celle-ci acceptent alors de s’incliner.

Mais… ne cherchez pas, sur le Forester, les derniers gadgets de l’heure. Par exemple, pas de clé intelligente pour lui et donc, pas de déverrouillage et de démarrage lorsque le trousseau est resté au fond des poches ou de la sacoche. Dommage, on s’habitude si vite à ces petits luxes que même des voitures économiques comme la Toyota Corolla en sont venues à offrir…

PZEV ou marketing?

Un dernier pot, avant de vous laisser? Pour 2010, le Forester se targue d’une nouvelle version, la PZEV (pour partial zero-emission vehicle). Subaru soutient que les émissions polluantes sont réduites de 90% comparé à un Forester non-PZEV – ou à tout autre véhicule, d’ailleurs.

L’organisme environnemental Pollution Probe y va d’un bémol : vrai que les polluants qui contribuent au smog urbain sont réduits avec le PZEV. Mais les émissions de CO2 ne le sont pas. Ça serait trop beau… De fait, la seule façon de couper court à ces émanations qui contribuent au réchauffement de la planète, c’est de conduire un véhicule hybride. Ou de ne pas rouler du tout!


POUR

Design passe-partout qui plaît davantage

Sièges chauffants de série

Traction intégrale très efficace

Conduite très maniable

CONTRE

Suspension qui « cogne »

Insonorisation moyenne

Encore l’automatique quatre rapports!

À quand la « clé intelligente »?

Habitacle de conception rudimentaire

 

FICHE TECHNIQUE : Subaru Forester 2010

Type : Utilitaire compact, cinq places

Moteur 1 : quatre cylindres boxer 2,5L (version essayée)

Performances : 170 chevaux, 170 lbs-pi

Consommation (ville/autoroute) :

Boîte Manuelle : 10,5 - 7,6L/100km

Boîte automatique : 10,4 – 7,8L/100km

Moteur 2 : quatre cylindres boxer 2,5L turbo

Performances : 224 chevaux, 226 lbs-pi

Consommation (ville/autoroute) :

Boîte automatique : 11,0– 8,4L/100km

Boîte : manuelle cinq vitesses, automatique quatre rapports (avec mode manuel)

Roues : 16 et 17 pouces

Sécurité de série : ABS, six coussins gonflables, système de stabilité

Remorquage maximal : 1087 kg

Cargo : 949 litres (banquette rabattue : 1934 litres)

Prix : à partir de 25 995$

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