Toyota Matrix 2013: De moins en moins dans le coup
mardi, 1 janvier 2013
Statu quo pour la Toyota Matrix - pour le moment, du moins. Si on a commencé à voir à quoi ressemblera la 11e et prochaine génération de Toyota Corolla, on n'a toujours rien vu, ni entendu sur la prochaine génération de la consoeur à hayon. Même que l'an dernier, des rumeurs laissaient croire que la Matrix pourrait faire comme sa contrepartie américaine, la Pontiac Vibe: carrément disparaître du portefolio automobile.
Interieur
(13/20)
Technologie
(12/20)
Mécanique
(13/20)
Comportement
(10/20)
Conclusion
(13/20)

Fiche technique

MarqueToyota
ModelMatrix
Année2013
MoteurQuatre cylindres (1,8L et 2,4L)
TransmissionManuelle 5 vitesses, Automatique 4 et 5 rapports

C'est drôle, comment la vie change - et vite. Rappelez-vous il y a tout juste dix ans, quand les premières Matrix sont sorties de l'usine ontarienne de Cambridge. La demande était si forte que les acheteurs devaient patienter huit mois - huit mois! - avant de s'en procurer une. C'était du jamais vu dans le domaine des voitures compactes.

Aujourd'hui? Eh bien, la Matrix a toujours cette réputation de pratico-pratique à la fiabilité légendaire - et, avec son allure qui a su demeurer moderne, elle est certes plus agréable à regarder que sa comparse la berline. Mais son dernier passage générationnel remonte à plus de cinq ans et franchement, il est grand temps de lui accorder un vent de fraîcheur.

D'ailleurs, si vous jetez un oeil sur notre match comparatif en ligne "Quatre compactes AWD sous 25 000$", vous constaterez que la Matrix a terminé avant-dernière, allègrement supplantée par les Subaru Impreza et Mitsubishi Lancer de ce monde. Pauvre Matrix, que nos essayeurs ont affublée de termes aussi peu élogieux que "plate", "générique", "monotone" et "bof"...

Pourtant...

Pourtant, tout n'est pas à dénigrer chez celle qui offre un bon espace cargo derrière sa banquette - presque trois fois plus que la Suzuki SX-4. Cette banquette, justement, se replie complètement à plat, d'un seul et facile mouvement. Ailleurs dans l'habitacle, la qualité est au rendez-vous, autant dans l'assemblage que dans la finition. Et ce, en dépit de certains plastiques durs et décidément trop secs pour le bout des doigts. L'insonorisation est correcte, sauf pour ce bruit de caisse au hayon, mais c'est là le lot d'à peu près toutes les "hatchbacks" du marché. Enfin, la planche de bord est fonctionnelle et facile à apprivoiser - on ne peut en dire autant de la Ford Focus et de la Chevrolet Cruze...

Le plus gros avantage de la Matrix, versus les concurrentes à hayon Hyundai Elantra, Ford Focus, Mazda3 et Volkswagen Golf? Son rouage intégral. Doit-on rappeler que très peu de voitures compactes proposent l'AWD - d'ailleurs, nos conditions hivernales gagneraient certainement à en voir davantage circuler sur les routes. Mais pour avoir le bonheur d'une Matrix dont le couple se redistribue aux quatre roues lorsqu'il y a perte de traction, il faut sortir les bidous: plus de 24 000$. Et à ce prix-là, on n'a même pas droit à un dispositif aussi sophistiqué, élaboré et de réaction rapide comme l'est celui de la Subaru Impreza.

De respectable à dépassé

Sous le capot, c'est toujours un quatre cylindres de 1,8 litre qui équipe la Matrix de base, pour 132 chevaux. Au choix: la boîte manuelle cinq vitesses (d'un point de friction plutôt bas, ce qui rend les embrayages de départ moins instinctifs) ou, en option, une désuète automatique quatre rapports sans mode manuel.

Il y a cinq ans, le groupe motopropulseur nageait dans le domaine du raisonnable, bien qu'il s'essoufflait vitement. Mais aujourd'hui, c'est presque du sous-vitaminé. Après tout, la concurrence joue désormais dans les 140 chevaux, voire dans les 160 chevaux...

Qui plus est, cette variante de base de la Matrix mise sur la poutre de torsion en guise de suspension arrière, une architecture moins bien contrôlée qui se traduit par un comportement sautillant et des "résonnances" d'amortisseurs dans l'habitacle. Par contre, ne criez pas trop au scandale contre la boîte automatique quatre rapports en poste: elle assure une petite consommation en carburant, en plus d'être transparente et bien étagée. Bref, c'est antique, mais ça fait encore du bon boulot.

Reste que notre préférence va aux variantes dotées du quatre cylindres de 2,4 litres (moteur qui équipait il n'y a pas si longtemps la Camry) et qui produit 158 très respectables chevaux. Ceux-ci sont de surcroît transigés par une boîte automatique cinq rapports avec passage manuel (sauf pour la Matrix AWD qui, allez savoir pourquoi, conserve l'automatique quatre rapports). Surtout, pour ces Matrix plus "performantes", la suspension arrière monte en grade avec un double bras triangulaire, pour une tenue plus stable et plus intéressante à malmener en virage que la poutre de torsion.

Même en payant plus...

Si la Toyota Matrix reconnaissait être en fin de vie et s'offrait à un prix moindre que la concurrence, ça pourrait fonctionner. Mais bon, il lui en manque encore pas mal pour être considérée, à ses derniers jours, comme une bonne affaire. De série, on profite certes des commandes audio au volant et de rétroviseurs chauffants, mais on ne retrouve pas d'ordinateur de bord pour calculer sa consommation, ni de communication Bluetooth pour s'éviter les foutus dispositifs mains-libres à l'oreille. Et encore moins de prise USB pour brancher ses essentiels.

Ceux disposés à verser plus d'argent ne peuvent même pas se payer le revêtement de cuir, ni les sièges chauffants et surtout pas le démarrage sans clé. Bref, à moins d'avoir un super "deal" en main offert par son concessionnaire, la Toyota Matrix n'est plus dans le coup. Sauf pour sa toujours aussi impressionnante valeur de revente...


POUR

Plus pratique - et plus jolie - que la Corolla
Une des rares compactes "AWD"
Tableau de bord fonctionnel
Vaste cargo, même avec la banquette occupée

CONTRE

AWD pas aussi efficace qu'ailleurs (Subaru...)
Pas de démarrage sans clé, pas de sièges chauffants
Équipement de série qui souffre d'absents
Motorisation de base désuète

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