Nissan Sentra 2013: Le gros bon sens... vraiment?
lundi, 14 janvier 2013
On connaît tous quelqu'un pour qui l'intérêt d'un véhicule est de simplement le conduire du point A au point B. Eh bien, la Nissan Sentra de 7e génération est faite pour ce quelqu'un.
Interieur
(12/20)
Technologie
(11/20)
Mécanique
(10/20)
Comportement
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Conclusion
(12/20)

Fiche technique

MarqueNissan
ModelSentra
Année2013
MoteurQuatre cylindres (1,8L)
TransmissionManuelle 6 vitesses, CVT

L'ancienne génération de Nissan Sentra a tiré sa révérence après six longues années sur notre marché. Dans l'industrie automobile, c'est long, six ans. Et iInvariablement, lors des matchs comparatifs avec des concurrentes de plus en plus féroces - pensez Ford Focus, Hyundai Elantra, Volkswagen Jetta et même Chevrolet Cruze - la compacte de Nissan perdait au change de la nouveauté.

Certes, elle était une bonne routière, proposait un habitacle spacieux et de bons équipements pour le prix.

Si la 7e et nouvelle génération vient changer la donne? Pas vraiment: la Sentra reste... une bonne routière, d'habitacle spacieux et, si l'on opte pour la variante SV, elle est bien équipée pour le prix.

Certes, celle qui vient de célébrer ses 30 ans de carrière (quand même!) nous arrive avec un look moderne et plus racé. On a enfin fait disparaître la grossière calandre en nid d'abeille et les lignes tranchées au couteau cèdent le pas à des ondulations plus sensuelles. Tant les phares avant que ceux arrière n'ont plus l'air d'avoir été apposés après coup.

Bref, un séduisant look de... petite Altima. Est-ce suffisant pour battre la décidément très jolie Hyundai Elantra? À vous d'en juger.

Le hic...

Le hic, c'est qu'aujourd'hui, ça en prend plus qu'une jolie gueule pour faire un tabac. Ça prend des technologies modernes, des conduites relevées, des pratico-pratiques variantes à hayon (ce que la Sentra n'a toujours pas)... n'importe quoi qui donne du caractère pour se distinguer de la masse.

Et pour cause: dans cette catégorie des compactes, on bataille contre la Honda Civic, la voiture la plus vendue au pays depuis 15 ans; la Mazda3, l'une des conduites les plus pimentées chez les petites voitures; la Subaru Impreza avec sa légendaire traction intégrale; la Volkswagen Jetta qui s'offre en diesel et, nouvellement, en hybride...

Au contraire, la nouvelle Sentra a choisi l'épuration. Tellement que c'est à se demander si Nissan n'aurait pas mieux fait de continuer à pousser, à coups de grands rabais chez les concessionnaires, son ancienne génération...

Déception...

Première déception: la motorisation. Certes, il est difficile de jeter la pierre à un constructeur qui mise davantage sur l'économie en carburant que sur la performance.

Ainsi, la nouvelle Sentra s'amène avec un plus petit quatre cylindres (1,8 litre) qui, à 130 chevaux, développe 10 chevaux de moins que l'ancien 2,0 litres. Toujours pas d'injection directe au menu et, surtout, pas de moteur plus puissant, du moins pour le moment (oubliez ça, la variante SE-R).

À 130 chevaux, c'est de loin la plus petite vigueur offerte dans la catégorie, incluant la Toyota Corolla (pourtant sur le point d'être renouvelée). Juste pour comparer: la moyenne de la compétition tourne autour des 146 chevaux...

Vrai qu'avec une nouvelle Sentra qui a réduit son poids de 5% (quand même!), on n'est pas surpris d'entendre promettre la meilleure consommation en carburant, avec un combiné ville-autoroute de 5,8L/100km. C'est un impressionnant 13% de moins qu'auparavant. 

Mais tout ça... c'est fait à quel prix?

La pire CVT...

À quel prix? À celui d'une transmission à variation continue (CVT) qui ne cherche même pas à cacher ses origines. (Sachez que la manuelle six rapports, proposée uniquement sur les variantes de base, bouffe en combiné presque un litre de plus d'essence).

Nissan affirme qu'il s'agit d'une CVT améliorée avec, en tête, l'économie en carburant. On veut bien le croire.

Mais côté sensations, c'est malheureusement l'une des pires expériences "CVT" vécues ces derniers temps. Les accélérations non seulement lirantes et bruyantes, mais elles sont bien peu énergiques. Ne pensez pas au 0-100km/h en dessous de 10,5 secondes... et c'est alors non seulement dérangeant pour l'oreille, mais ça compromet les dépassements.

Nissan aurait été tout avisé de doter le levier (ou mieux encore, le volant) d'un mode manuel (après tout, les concurrentes à boîte automatique proposent bien la chose!), mais... non, on n'y a toujours pas droit.

Bonne routière... sans plus

La nouvelle Sentra est assemblée sur une nouvelle plateforme, celle utilisée par le Juke et l'électrique Leaf, et sur la route, elle mise sur le confort, pas sur le sport.

Certes, elle fait encore avec une poutre de torsion à l'arrière, mais c'est de bonne guerre puisque moitié des constructeurs font de même pour leur compacte. D'ailleurs, Nissan est parmi ceux qui réussissent le mieux à discipliner cette suspension non-indépendante. On l'entend certes cogner sur les cahots, mais le confort à bord n'est pas affecté pour autant et dans l'ensemble, la balade tient davantage d'une voiture plus grande, plus mature.

La direction électrique est évidemment reconduite, mais si elle a le bonheur de se préciser à vitesse d'autoroute, elle est beaucoup trop lâche à basse vitesse. C'est beau, de vouloir faciliter les manoeuvres en stationnement, mais faudrait quand même se garder un peu de contrôle...

De bons mots... enfin

Tout n'est pas catastrophique pour la nouvelle Sentra. Parce qu'elle s'amène avec l'un des empattements les plus longs (avec la Hyundai Elantra), elle accorde un excellent dégagement aux jambes arrière - presque digne d'une intermédiaire.

Elle profite également de la plus haute caisse du lot, pour un bon dégagement aux têtes. La 5e place au centre en est une vraie et, côté coffre, on parle du plus généreux de la catégorie, exception faite de la Volks Jetta (mais pas de beaucoup: 428 contre 440 litres).

Visuellement, l'habitacle n'a cependant pas le punch visuel d'un nouveau modèle. Oui, c'est différent versus la génération précédente, c'est ergonomique et bien agencé, mais les matériaux semblent... faux. Et il n'y a rien là pour provoquer un "waow" - contrairement aux habitacles des Focus, Elantra et même Chevrolet Cruze.

Pour 1000$ de moins

C'est le monde à l'envers. Auparavant, les Japonaises exigeaient les prix d'étiquette les plus élevés, pendant que les Coréennes s'affichaient à rabais.

Mais voilà que la nouvelle Sentra, à partir de 14 500$ (soit un gros 1000$ de moins que le prix suggéré à la génération précédente), est l'une des compactes les moins dispendieuses du marché.

Épurer une sous-compacte comme l'a fait Nissan avec sa berline Versa, c'est une chose. Mais épurer tout autant une compacte, dans une catégorie qui s'affine à la vitesse grand V... est-ce que quelqu'un aurait perdu le gros bon sens?

Une chose est sûre: la variante de base de la nouvelle Sentra est trop peu équipée. C'est plutôt la variante SV, à partir de 17 550$ (avec boîte manuelle), qui devrait faire mouche, puisqu'elle est livré avec le climatiseur, le régulateur de vitesse, les commandes audio au volant et le démarrage sans clé.

Entre autres.


POUR

Jolie silhouette

Économe en carburant

Habitacle parmi les plus spacieux

Coffre parmi les plus généreux

L'un des plus petits prix de base

CONTRE

La plus petite puissance de la catégorie

Une désastreuse CVT - et sans mode manuel

Le 0-100km/h en 10,5 secondes...

Direction trop relâchée (basse vitesse)

Habitacle peu "waow"

 

FICHE TECHNIQUE: Nissan Sentra 2013

Berline compacte, cinq places

Moteur: quatre cylindres de 1,8 litre

Performance: 130 chevaux, 128 lb-pi

Boîtes: manuelle six vitesses, CVT (sans mode manuel)

Consommation /100km (ville-autoroute):

Man: 7,5L - 5,5L (combinée: 6,6L)

CVT: 6,6L - 4,9L (combinée: 5,8L)

Poids: à partir de 1268 kilos

Coffre: 428 litres

Concurrence: Chevrolet Cruze, Ford Focus, Honad Civic, Hyundai Elantra, Kia Forte, Mazda3, Mitsubishi Lancer, Subaru Impreza, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta.

Prix: à partir de 14 484$

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