Fiat 500 Abarth: Toutes les Fiat devraient être Abarth
lundi, 19 novembre 2012
C’est simple: toutes les Fiat devraient être Abarth et arborer le scorpion noir. Et ce, même si ça signifie devoir débourser presque 10000$ de plus pour ce surcroît (bien nécessaire) de performance.
Interieur
(10/20)
Technologie
(10/20)
Mécanique
(13/20)
Comportement
(13/20)
Conclusion
(12/20)

Fiche technique

MarqueFiat
Model500 Abarth
Année2012
MoteurQuatre cylindres turbo (1,4L)
TransmissionManuelle 5 vitesses

La Fiat est avec de retour en Amérique du Nord depuis presque deux ans maintenant (après 28 ans d’absence, rappelons-le) et son style rétro en forme de poire fait encore craquer tout le

Mais… avec à peine 101 chevaux sous son capot, la petite italienne n’a pas la fougue pour être autre chose que « Oh, je la trouve tellement cute! ». Heureusement, la version Abarth vient épicer la sauce – pour le 0-100km/h en 2,5 secondes plus vite…

D'abord, un mot sur cette division Abarth : son fondateur, l’Autrichien Karl Abarth (devenu Carlo au fil de son implication avec le constructeur italien), a choisi son signe zodiaque - le scorpion –pour visuellement illustrer le venin qu’il injectait aux petites Fiat.  La recette a payé, puisque dès la première année (1958), six records internationaux étaient brisés.

Et du jour au lendemain, dans les bistros italiens, les clients qui souhaitaient un espresso bien tassé se sont mis à exiger un "caffè Abarth"...

Ça brasse le cocotier

Si vous avez lu notre critique de la Fiat 500 en février 2011, vous vous souviendrez qu’on lui reprochait de flagrants manques. Mais sous la thérapie Abarth, ces manques deviennent de franches qualités.

L’insonorisation est moyenne? Tant mieux, ça laisse davantage passer le son (plus guttural) qui s’extirpe des (deux) tuyaux d’échappement. L’embrayage est si haut qu’on se tord presque la cheville? Pas de complainte, on est là pour conduire, sinon on serait en train de relaxer au spa. La suspension est cogneuse? Cette fois, on se fait brasser le cocotier pour une sapré bonne raison, puisque les amortisseurs ont gagné 40% en fermeté.

Surtout, surtout… la puissance est rehaussée de 58% (!), à un bien nécessaire 160 chevaux (et 170 lb-pi de couple, en hausse de 73%), merci à la turbocompression du quatre cylindres MultiAir de 1,4 litre. Plus besoin d’être masochiste pour choisir la Fiat 500 : l’Abarth accomplit le 0-100km en 7,2 secondes et non plus en 9,7 secondes, comme pour la version non vitaminée (boîte manuelle ; c’est encore pire avec la boîte automatique).

Soulignons qu’il s’agit du même organe qui propulse la Dodge Dart, mais contrairement à l’impardonnable délai avec lequel il se met en branle dans la nouvelle compacte, il est ici tout ce qui est de plus réactif. Ça aurait été bien si on avait fait passer de cinq à six le nombre de vitesses à la boîte manuelle (la seule livrée avec l’Abarth), mais la bonne nouvelle, c’est que même au dernier rapport, on trouve encore du « jus » sous la pédale.

Pour presque 10 000$ de plus

Autres modifications, en rafale : la calandre a été retouchée pour avaler plus d’air, la garde au sol a été réduite de 15mm, des roues de 17 pouces peuvent être commandées, les disques de freins sont de plus grand diamètre, leurs étriers arborent le « rosso » italien, le système antipatinage peut être entièrement désactivé, des décalques Abarth sont disponibles, les bas de caisse sont plus marqués et l’aileron prolonge davantage la ligne de toit.

Dedans, on retrouve quelques écussons à l’effigie du scorpion, les traditionnelles pédales d'aluminium, un indicateur de suralimentation et, surtout, des sièges sport beaucoup plus enveloppants (donc, confortables) que les sièges « normaux ».

La facture aussi, évidemment, a été rehaussée : du prix d’étiquette sous les 15 000$, on rejoint les 24 000$, ce qui comprend, au-delà des ajouts de performance énumérés ci-haut, la communication Blue&Me, la climatisation, le régulateur de vitesse, un système audio haut de gamme et les phares antibrouillard. On peut allonger un peu plus de bidous pour les sièges chauffants (ahhhh), une nouveauté pour 2013.

Ce qui demeure? Les contrôles et infos cryptographiques (conservez le manuel du proprio à portée de main, vous en aurez besoin…) et l’aspect bien peu pratique d’une voiture deux portes. Mais dans l’Abarth, tout comme dans la Fiat 500, l’espace cargo derrière la banquette est plus généreux qu’attendu (suffisant pour deux petites valises, en tout cas) et si tout le monde y met du sien, les quatre passagers que peut accueillir l’habitacle ne souffriront pas (trop) de claustrophobie.

Pas la Mini, mais…

Même si elle est courte d’empattement, haute sur patte et qu’elle mise sur une poutre de torsion à l’arrière (une architecture plus sautillante qu’une suspension indépendante), la Fiat est capable d’en prendre. D’ailleurs, on a toujours dit que sa silhouette évasée lui permettait, versus les autres petites, de mieux résister aux vents latéraux.

Certes, la Fiat Abarth n’est pas encore une Mini Cooper S. Pour deux bonnes raisons : sa direction, même si elle s’est précisée de 10% versus la Fiat «normale », n’aura jamais l’onctuosité de l’autre icône, britannique celle-là. Et avec plus des deux tiers de son poids qui repose à l’avant, la Fiat marquée du scorpion réagit de façon trop imprévue pour être comparée à la solidité imperturbable de sa concurrente.

Reste que le régime Abarth accorde à la Fiat 500 un zest de passion qui fait disparaître cette neutralité, pour ne pas dire cette banalité de conduite qui n’allait pas du tout avec son allure impertinente. La petite n’est pas la plus stable en piste, mais en ville, elle est l’une des bonnes championnes dans la circulation pour s’y faufiler. Encore plus maintenant qu’elle a (enfin) du cœur au ventre…


Italo-mexico-américaine…

La Fiat500, en livrée Abarth ou non, est une italienne fabriquée… à l’usine mexicaine Toluca de Chrysler et propulsée par un quatre cylindres assemblé au Michigan. Ah, la mondialisation…

Fiat pour…

Fiat est un acronyme pour Fabbrica Italiana Automobili Torino. Les mauvaises langues, elles, ont plutôt déclaré que ces quatre lettres signifiaient: Fix It Again, Tony. Rappelons que le constructeur italien a quitté l’Amérique du Nord en 1983, sur fond de controverse quant à la qualité et la fiabilité de ses produits.

POUR

Ça brasse le cocotier pour quelque chose, au moins

Sièges sport plus confortables

Parfaite citadine – maintenant, avec du cœur au ventre

Style qui fait encore craquer

CONTRE

Suspension qui brasse le cocotier

Presque 10 000$ de plus que le prix de base

Contrôles cryptographiques

Deux portes : pas pratique

 

FICHE TECHNIQUE : Fiat 500 Abarth

Type : Sous-compacte deux portes, quatre places

Moteur : quatre cylindres 1,4L turbo (MultiAir)

Performances : 160 chevaux, 170 lb-pi

Boîte : manuelle cinq vitesses

0-100km/h : 7,2 secondes

Consommation (/100km) : 7,1L (ville), 5,7L (autoroute)

Direction : électrique

Suspension : poutre de torsion (arrière)

Cargo : 269 litres (759 litres banquette rabattue)

Roues : 16 ou 17 pouces

Concurrence : Mini Cooper S, mais aussi Focus ST et Volkwagen GTi.

Prix : à partir de 23 995$

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