Mitsubishi semble en avoir terminé, avec le design vieux jeu qui a affecté l’intérieur de trop de ses modèles. La Lancer profite d’un habitacle moderne et harmonieux, très « japonais » dans sa conception simple et fonctionnelle. Les matériaux sont de belle facture et le revêtement se fait caoutchouteux, pour un meilleur contact avec les épidermes sensibles. J’ai particulièrement apprécié le tissu de velours qui habille les sièges de la version GTS. Certes, il ramasse cheveux et moutons de poussière, mais il est doux au toucher et facile à brosser.

De série, l’on retrouve sept coussins gonflables – vous vous interrogez quant au 7e? Il se trouve au genou du conducteur… Aussi, rares sont les compactes qui offrent la clé intelligente; la Lancer le fait, bien qu’elle réserve la chose à sa variante la plus haut de gamme.

Une critique, cependant : la banquette arrière n’accepte pas de se rabattre dans la version de base. Aussi, l’insonorisation laisse à désirer – rien de très dramatique, mais on entend pas mal le bruit des pneus sur le bitume.

C’est le moteur « global » de Mitsubishi/Chrysler/Hyundai, le quatre cylindres de 2,0L, qui se glisse sous le capot de la Lancer. Les 152 chevaux sont très raisonnables, pour la catégorie. À la boîte manuelle cinq vitesses de série, Mitsubishi ajoute en option non pas l’automatique, mais plutôt une CVT. Attendez avant de crier au scandale : pour une fois, un constructeur réussira peut-être à nous faire avaler ces transmissions à variation continue, ne serait-ce que par la présence de palettes au volant.

Si j’avais à n’adresser qu’un reproche à la Lancer, je vous parlerais de ces systèmes d’antipatinage et d’antidérapage qui ne montent pas à bord, du moins pas pour l’instant. Heureusement, on chuchote à nos oreilles que ces aides à la conduite seront offertes sous peu.

Aussi à surveiller : une version GTS rehaussée d’un quatre cylindres de 2,4L (au moins 170 chevaux) et, un peu plus tard, une variante Ralliart.

Indéniablement très sportive, la Lancer. Surtout en version GTS, avec sa suspension encore plus ferme : de quoi brasser le petit bourrelet du ventre, mais sapristi que ça colle à la route! Le châssis est rigide, la direction est précise et des plus agréables à braquer, la tenue de route est solide même dans les virages les plus serrés et le freinage est convaincant. Dynamique et bien équilibrée, la Lancer est la compacte aux atouts nécessaires pour faire pas mal d’ombre à la populaire Mazda3.

Certes, l’on prendrait plus que 152 chevaux – on en veut toujours plus, pas vrai? N’empêche, cette puissance est agréablement livrée par la manuelle cinq vitesses, dotée d’un court levier et d’un embrayage sportif. Sur l’autoroute, il suffit de rétrograder en 4e vitesse pour toujours dénicher un petit extra bien apprécié.

Si vous optez pour la boîte CVT (après tout, elle consomme moins que la boîte manuelle!), ne manquez pas de vous offrir les palettes au volant (GTS). Elles vous permettront de manier à votre guise six rapports virtuels et d’approfondir vos accélérations. Les changements s’effectuent avec instantanéité, sans perte de régime.

Sans ces palettes, vous risquez de trouver que la CVT rugit inutilement, dans une envolée de révolutions bruyantes qui n’a pas toujours son équivalent en terme d’accélérations.

Jusqu’à présent, les acheteurs de Mistubishi invoquaient, comme principale raison d’achat, la garantie de dix ans, de loin la plus généreuse de l’industrie automobile au pays. Mais avec ce petit démon sur quatre roues qu’est la Lancer, les mœurs sont appelés à rapidement changer et l’excuse pratico-pratique pourra passer au second rang!

POUR:

Enfin jolie, la Lancer

Belle conduite sportive

CVT fort agréable à manier (palettes au volant)

Habitacle réussi

Sept coussins gonflables

Garantie 10 ans / 160 000km (groupe motopropulseur)

CONTRE:

Antidérapage et antipatinage non disponibles

Toit ouvrant, palettes au volant et clé intelligente que pour la GTS

Banquette arrière non rabattable (version de base)

Insonorisation qui laisse à désirer