Mercedes B250 4Matic: Vive l'AWD! Mais... en avait-on vraiment besoin?
mercredi, 11 février 2015
Depuis le mois de janvier dernier, la Mercedes-Benz B250 s'offre tout nouvellement en variante 4Matic. Mais est-ce que la petite "monospace" allemande avait vraiment besoin de ce mode quatre pattes?
Interieur
(14/20)
Technologie
(13/20)
Mécanique
(14/20)
Comportement
(14/20)
Conclusion
(14/20)

Fiche technique

MarqueMercedes-Benz
ModelClasse B (4Matic)
Année2015
MoteurQuatre cylindres turbo (2,0L)
TransmissionAutomatique 7 rapports

Dedans comme dehors

Avec son design fonctionnel à la limite de la minivan, la plus petite de nos Mercedes-Benz arbore certes la silhouette la moins sexy de la famille germanique. Tellement, que les États-Unis n'en veulent (et ne la distribuent) toujours pas chez eux.

Pourtant, la "sports tourer", comme se plaît à la désigner son constructeur, a le net avantage du pratico-pratique. Et désormais pour 2015, roulements de tambour: la B250 s'offre tout nouvellement avec la traction intégrale 4Matic.

Il s'agit d'une première pour la compacte cinq portes de luxe. Enfin, direz-vous? Nous répondrons plutôt que même sans l'option "AWD", la Mercedes-Benz Classe B se démène fort bien. Du coup, c'est à se demander si on a véritablement besoin de ce quatre pattes qui fait grimper la facture de 2200$.

HeapMedia315066

Avec nous depuis deux ans déjà, la seconde génération de la Mercedes-Benz Classe B profite, pour 2015, d'un léger lifting. Oh, d'un très, très léger lifting. Tout au plus les lignes transversales se sont épaissies à la calandre et la sous-grille a viré son "trapèze" de bord.

Dedans, le volant a pris une subtile rondeur en son centre (la belle affaire...) et l'optionnel système de navigation compte dorénavant sur un écran d'un pouce plus généreux - à 8 pouces.

Cela dit, la Classe B continue d'être la seule et unique Mercedes-Benz à proposer, de base, des sièges à ajustements manuels. Et c'est bien dommage. Non pas qu'ils soient inconfortables, ces fauteuils, bien au contraire. Mais la manette pour en incliner ou en redresser le dossier est impraticable, collée comme elle l'est sur la portière. Et après tout, on est dans une Mercedes, on veut donc un minimum de luxe, non? M'est avis que si l'on n'a qu'une option à s'offrir, on se payera d'abord l'ajustement électrique de siège conducteur, qui accorde également le soutien lombaire.

Bonne nouvelle: les sièges chauffants sont dorénavant de série. Voilà qui explique sans doute pourquoi la version de base de la B250, désormais à 31 300$, a grimpé de quelques centaines de dollars pour une deuxième fois en autant d'années.

HeapMedia315040

Qui dit compacte à hayon, dit généralement espace charitable - et c'est le cas ici, avec 1547 litres de chargement une fois la banquette rabattue. C'est presque autant que pour les utilitaires Audi Q3 et Mercedes GLK, c'est même plus que pour les Buick Encore et Ford C-Max.

Par ailleurs, la large embouchure de coffre accommode favorablement les grands paquets. Ce volet pratico-pratique est doublé d'un bon dégagement aux têtes, tant à l'avant qu'à l'arrière, merci à une bonne hauteur de pavillon. Les passagers de seconde rangée apprécieront la tablette de style "avion" qui s'abaisse du siège devant eux, avec porte-gobelet intégré s'il vous plaît.

Un bémol, quand même: l'insonorisation laisse davantage passer les bruits du vent et de la route qu'à bord de la Mercedes CLA, une berline compacte pourtant assemblée sur la même plateforme - et, de surcroît, animée par la même motorisation. Mais bon, c'est là une tare qui afflige pas mal toutes les voitures hatchback et on serait mal luné de vouloir tant d'espace habitacle sans payer la contrepartie "caisse de résonance".

HeapMedia315072

Technologie

Piton par-ci, commande par-là, flèche pour choisir ceci, clic pour OK cela... Les contrôles de la Mercedes-Benz B250 ne sont malheureusement pas des plus instinctifs. À commencer par ceux à droite sur le volant, qui nous ont fait passer une bonne partie de la balade à en démêler les différents menus.

De même, le petit bras non traditionnel de la boîte automatique (7 rapports), installé à la colonne de direction, demande un sérieux temps d'apprivoisement. Une fois qu'on a compris qu'il faille enfoncer le bout de la tige pour le mode "park", on tâtonne quand même pour dégoter le mode recul - en une manoeuvre peu spontanée vers le haut.

Ce qui a le mérite d'être instinctif sur la Classe B, cependant, c'est ce système de prévention des collisions, désormais de série. L'inattentif à la route n'a d'autre choix que de lever le pied de l'accélérateur lorsque résonne dans l'habitacle l'alerte à l'imminente collision. Si vous voulez notre avis, tous les véhicules du marché devraient proposer pareille techno de sécurité.

HeapMedia315041

Mécanique

Pour 2015, la Mercedes-Benz B250 compte toujours sur un quatre cylindres (2,0 litres) turbo à injection directe, qui développe un beau 208 chevaux et un très honorable 258 lb-pi de couple. Est-ce qu'on lui a fait quelque chose, à ce moteur, depuis son insertion sous le capot de la compacte en 2013? Non pas qu'il se montre plus onctueux, mais notre pied droit a quand même trouvé un turbo qui entre en scène de façon plus conciliante et des accélérations beaucoup plus progressives.

Venons-en à la grande nouveauté pour la B250: la traction intégrale. Développé "maison" (non, ce n'est ni du Haldex, ni du Torsen), ce dispositif n'est pas permanent, comme celui qui équipe toutes les autres Mercedes-Benz à propulsion. Au contraire, il est réactif, avec sa distribution variable de couple entre les deux essieux.

Les conditions sont normales? La compacte se comporte comme ce qu'elle est: une traction (aux roues avant). Les conditions se morpionnent? Jusqu'à moitié du couple (50-50) est retransmis aux roues arrières, question d'assurer une meilleure accolade avec la route.

Ce transfert s'effectue rapidement, sans même que le conducteur ne s'en aperçoive. Sur l'anneau de glace aménagé pour notre visite au Bassin olympique montréalais, on en a pu tester toute l'assurance, versus des dérapages impossibles à maîtriser une fois les systèmes de contrôle et de stabilité (en partie) désactivés.

De fait, avec la B250 4Matic, le 0-100km/h s'effectuerait, selon les données du constructeur, une fraction plus rapidement que pour la non-4Matic (6,7 secondes versus 6,8 secondes), notamment parce que l'AWD n'ajoute qu'un petit 40 kilos à l'équation. C'est de loin le système qui pénalise le moins les accélérations, voire la pesée, merci à une intégration de l'embrayage hydraulique multidisques à même le différentiel arrière.

Une fois toutes ces bonnes paroles énoncées, il faut quand même dire que sans traction intégrale, la Mercedes-Benz Classe B se démène étonnement bien en conditions hivernales. Une virée dans les chemins sinueux des Laurentides avec la B250 sans 4Matic, à la saison froide précédente, nous avait permis d'apprécier la solidité de la voiture, même en pleine tempête de neige.

HeapMedia315059

Conclusion

Voilà qui nous amène à nous interroger: est-ce que l'investissement AWD, qui se chiffre à lui seul à 2200$, vaut la peine? Oui, si l'intention derrière l'achat est de revendre la compacte allemande après quelques années d'usage. Après tout, presque neuf Mercedes-Benz neuves sur dix qui trouvent preneurs au Canada sont 4Matic.

Et bonne nouvelle: côté consommation en carburant, la pénalité sera d'à peine 7% sur l'autoroute. (Remarquez cependant que ça boit du Super, cette petite bête-là.)

Mais si l'intention est de conserver - et d'user jusqu'à la corde sa B250, il vaut peut-être mieux envisager d'autres options de confort, par exemple le groupe "Versatilité". Pour 1800$, celui-ci accorde le (presque) indispensable démarrage sans clé et l'ajustement électrique du siège conducteur dont nous parlions plus haut.

À moins que vous ne craquiez pour le groupe Premium (3800$), avec son graaaand toit panoramique, sa caméra de recul (nécessaire à moins que vos yeux bioniques ne puissent traverser la haute carrosserie de hayon), la climatisation automatique à deux zones et le système de navigation? Personnellement, nous ne bouderions pas le groupe Sport (1500$), avec suspension surbaissée et jantes 18 pouces exclusives qui accordent l'allure AMG à un ensemble au demeurant assez conventionnel.

Bref, vous nous voyez venir: si l'on s'offre la totale, cette Mercedes-Benz B250 4Matic dépasse les 40 000$. Plus les frais de transport. Plus les taxes. Et dans ces eaux-là, n'est-ce pas qu'on aurait tendance à magasiner autre chose que ce que les Français désignent par l'inintéressant vocable "monospace"?

HeapMedia315061

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits réservés.