Lincoln MKT: pas pour Pappy!
mardi, 6 avril 2010
Il n’y a pas si longtemps, les Lincoln étaient considérées comme des berlines ennuyantes et spongieuses – vous savez, cet archétype de la voiture que conduisait Pappy? Loin de moi l’idée de manquer de respect aux Pappy, mais reste que les ventes de Lincoln étaient en chute libre et que la marque a eu besoin de se secouer les puces. Eh bien, c’est fait!

Fiche technique

MarqueLincoln
ModelMKT
Année2010
MoteurV6 (3,5L) Ecoboost
TransmissionAutomatique 6 rapports

Bon, vrai que le style « corbillard » du Lincoln MKT frappe en grand. Et pas qu’au premier coup d’œil. Cette calandre chromée « mangeuse d’homme », cette longue silhouette racée et ce hayon bulbeux font définitivement leur effet : qu’on aime ou pas, assurément, on ne reste pas insensible. Personnellement, j’adore la diversité automobile et le fait que Lincoln ait osé pareille allure me fait sourire tout grand.

Au-delà de l’apparence extérieure, le MKT gagne les cœurs avec son intérieur hyper-luxueux. Notre variante misait sur le noir charbon, des découpes caramel « canyon » avec, imaginez-vous donc, des lignes de boiseries claires apposées ici et là. L’instrumentation est sobre, mais d’un grand chic – et c’est tout simplement superbe.

L’habitacle est à la fois mature et douillet, d’une grande qualité d’assemblage et il n’a rien, absolument rien à envier aux intérieurs germaniques, tout en froide techno. Qui plus est, il retient des véhicules japonais les sièges confortables aux multiples ajustements (pensez ajustement lombaire, sièges chauffants ET ventilés et ce, même en 2e rangée…), de même que des matériaux de qualité agréables au toucher et une top insonorisation.

À ce chapitre, sachez que même le passager assis en 3e rangée, tout à l’arrière, participe aux conversations menées à l’avant sans avoir à tendre l’oreille ou à hausser la voix. Impressionnant. Ce qui l’est un peu moins, cependant, c’est le dégagement en hauteur offert à cette banquette du fond. Au-delà de 5,5 pieds, l’occupant doit incliner la tête… sinon se la faire couper (!).

Par contre, encensons l’espace de chargement qui se dégage lorsque toutes les banquettes sont rabattues : 2149 litres, c’est monstre. Et félicitons ces sièges de type capitaine en seconde rangée (en option) qui accordent tellement d’espace aux jambes qu’on se croirait en classe affaires aérienne.

Avec, en prime, une console centrale qui s’étire tout du long et… un petit réfrigérateur. Avouez, c’est « hot » …

À la sauce Ecoboost
Le MKT est assemblé sur la plateforme du Ford Flex, mais s’étire d’un 15cm supplémentaires. Pour lui, comme pour le Flex, pas de conduite surassistée, pas de roulis au moindre virage, pas de suspension trop onctueuse. J’vous le dis : on est loin du « char de Pappy »!

Au contraire, les éléments suspenseurs se resserrent pour livrer une solide et rassurante balade, agréablement située entre le ferme et le pas trop baloune. La direction a beau être électrique, elle conserve une bonne connectivité avec la route et la manier est un charme – tout au plus doit-on composer avec un rayon de braquage de 12,2 mètres, mais que voulez-vous, c’est le prix à payer pour rouler sur des 20 pouces…

Ford nous en parle depuis un bon moment déjà, de son moteur turbo Ecoboost à injection directe. Il dit vouloir, avec lui, faire son bout de chemin en réduction de la consommation en carburant. Exit donc les V8 gloutons, bonjour le V6 de 3,5 litres Ecoboost qui, avec sa double turbocompression, trouve le tour de produire ici quelque 355 chevaux de puissance et 350 lbs-pi de couple.

0-100km/h : sept secondes... quand même!
Le constructeur nous promet, à la pompe, la consommation d’un V6, mais le véhicule essayé a plutôt enregistré au-delà des 14L/100km – sans doute nous sommes-nous montrés trop enthousiastes… Soulignons au passage qu’on aurait apprécié un son plus grondant. Si le MKT était le nôtre, nous lui refilerions un échappement plus agressif, question de coller avec ses capables performances et son air menaçant… Qui aurait pensé un jour dire ça d’un Lincoln!?

Car pas de soin, le véhicule décolle sans tergiversation de la part de ses turbos, dans un 0-100km/h en sept secondes et ce, malgré un poids loin d’être plume (2233 kilos, rouage intégral y compris). Les reprises sont athlétiques, même quand on laisse la boîte à six rapports se transiger d’elle-même – ce qu’elle fait en douceur, merci à un bon étagement.

Le mode manuel est offert, mais par le biais de palettes au volant qui ne sont pas des plus instinctives. Petites commandes de plastique peu agréables à manipuler, elles demandent, contrairement à l’instinct, à ce qu’on les pousse pour rétrograder et à ce qu’on les tire pour accélérer. Pour tout dire, on n’aimerait que tirer, la gauche pour rétrograder, la droite pour accélérer. Au lieu de quoi, on met fin à un déplaisant tataouinage en laissant tranquillement dormir le levier en mode automatique.

Facile d’apprivoisement
Cette transmission est le seul point à dénigrer, côté apprivoisement du véhicule. Pour tout le reste, on sent – que dis-je, on a toutes les preuves qu’un grand soin a été apporté ici et là pour que l’expérience soit accommodante (le mot du jour…) et concluante.

Dès les premiers instants à bord, on établit vite ses repères, qu’il s’agisse de la climatisation, des commandes audio ou du système de navigation – de loin, l’un des plus conviviaux de l’industrie.

Même si les derniers gadgets de l’heure montent à bord, tels l’avertisseur des angles morts ou encore le régulateur de vitesse intelligent, tous ont été développés de façon à être pragmatiques et, surtout, faciles à utiliser. Un gros bravo pour cette assistance au stationnement qui fait que le Lincoln se gare de lui-même en parallèle. Vous dites : « Inutile, si l’on sait conduire »? Peut-être, mais quel agrément de voir que ça fonctionne, et de belle façon de surcroît. 

Rajoutez le système MyKey, la communication Sync, le toit panoramique, les essuie-glace sensibles à la pluie, le démarrage sans clé et la caméra de recul (qui ne fait pas que montrer les environs, mais qui avertit aussi du passage d’un véhicule) et définitivement, vous voilà au volant d’un utilitaire de luxe moderne, hyper-équipé, des plus plaisants à conduire… La totale, quoi.

Un Lincoln? Nous disons : n’importe quand. Et peut-être que les Pappy à la mode diront comme nous, finalement…

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