Lincoln MKS 2009: Américainement contemporaine
lundi, 29 juin 2009
Si Ford avait toujours produit des véhicules comme la Lincoln MKS, le constructeur américain ne serait pas dans le trouble. Oh mais attendez : tout ne va pas mal pour lui, bien au contraire! Même que depuis le début de l’année, ses ventes (-7%) font mieux que le marché (-17%)… et même mieux que la plupart des constructeurs japonais!

Fiche technique

MarqueLincoln
ModelMKS
Année2009
MoteurV6 (3,7L)
TransmissionAutomatique 6 rapports

La grande berline Lincoln MKS constitue une belle représentation de ce qui permet à Ford de survivre, mieux que les ses comparses américains, à la crise financière. D’abord, la voiture est d’une belle élégance bien proportionnée, surtout en livrée noire avec appliqués extérieurs de chrome. Et sa calandre en impose, s’inspirant du prestige de la Continental 1941, ce qui lui procure une noble présence sur la route.

Dans l’habitacle, les matériaux sont bien choisis, bien assemblés, l’atmosphère est enveloppante et l’insonorisation est excellente. Les places sont spacieuses et si la banquette arrière ne se rabat pas, on se console avec un coffre grand comme une caverne.

On aime que les sièges chauffants et ventilés soient de série. Par contre, et malgré le volant télescopique et les multiples ajustements du siège conducteur, je n’ai personnellement jamais trouvé de position confortable pour le bas de mon dos. Le renflement du soutien lombaire est positionné beaucoup trop haut, ce qui fait qu’après 15 minutes de trajet, j’avais déjà envie de changer de position. Les plus grands et gros gabarits qui ont pris place à bord se sont cependant dits satisfaits du confort de leur siège.

Au lieu de tomber dans la surenchère clinquante des commandes qui fait qu’on doit se référer au manuel du propriétaire, la Lincoln a su adopter une planche de bord et des commandes au volant intelligentes et pratiques. D’ailleurs, un gros bravo pour son système de navigation, sans doute le plus complet et le plus facile à apprivoiser de toute l’industrie. Sur l’autoroute, il prévient des chantiers de construction, de la limite de vitesse, en plus d’afficher le poste audio syntonisé et la chanson qui y passe. Besoin de plus d’infos? L’écran tactile permet de trouver rapidement de ce que l’on cherche – on est loin des manettes qu’il faut pousser, tourner et triturer sur certains modèles concurrents!

L’écran de bord travaille de concert avec la caméra de recul, c’est-à-dire qu’il transmet ce qui passe derrière. Le hic : l’apparition des images demande de cinq à dix bonnes secondes, et la manœuvre est alors terminée. Dommage, parce qu’avec son coffre relevé qui handicape un brin la vision arrière, la caméra de recul est plutôt nécessaire.

Sans faire monter à bord trop de technologies d’avant-garde, la MKS adopte néanmoins le déverrouillage et le démarrage sans clé (on aime, on aime…). Aussi, le régulateur de vitesse intelligent (qui tient compte de la vitesse du véhicule qui précède) est ici de bon fonctionnement et facile à engager. Voilà qui rend la conduite sur autoroute beaucoup plus paisible. En option, on peut aussi se payer le toit ouvrant panoramique à deux panneaux.

Sous le capot, c’est un V6 de 3,7 litres qui mène la danse. Ce dérivé du Ford Edge produit ici 273 chevaux. On attend cet automne, pour la livrée 2010, un second moteur, un V6 à injection directe et double turbo de 355 chevaux de type Ecoboost, pour 355 chevaux.

L’actuel V6 fait très bien son boulot, livrant une puissance mature, linéaire et suffisante pour pas mal toutes les occasions, dépassements rapides y compris. Qui plus est, il accepte l’essence régulière.

La séquentielle à six rapports n’est pas toujours d’une douceur exemplaire en décélération, mais elle est bien étagée et n’impose presque jamais l’emploi de son mode manuel. Heureusement, parce que celui-ci n’est pas des plus réactifs.

La suspension indépendante, avec architecture repensée à l’arrière, fait preuve d’un bel équilibre entre la fermeté et le confort. On n’est pas dans le « sport », mais on n’est pas dans du « mon’oncle » non plus. La voiture tient bien la route, merci à la nouvelle plateforme consolidée de la Taurus. De surcroît, la direction, précise, bien dosée et surtout pas trop assistée, permet une bonne connexion avec la route.

Voilà qui accorde une belle personnalité à la voiture, un peu comme pour les Ford Edge et Ford Fusion/Lincoln MKZ : pas ultra-dynamique comme les modèles germaniques, pas légère comme certaines japonaises, mais bien… « américainement contemporaine. » Et ça lui va très bien.

             

FICHE TECHNIQUE :

Lincoln MKS 2009

Grande berline, cinq passagers

Moteur : V6 de 3,7L

Performances : 273 chevaux, 270 lbs-pi

Boîte : séquentielle six rapports

Roues : 19 ou 20 pouces

Consommation (ville – autoroute) :

            Avant : 12,5L – 8,4L/100km

            Intégrale : 12,9L – 8,8L/100km

Cargo : 521 litres

Traction : avant, intégrale (en option)

Sécurité de série : ABS, système de stabilité, six coussins gonflables

Construction : Chicago, Illinois

Concurrence : Cadillac STS, Infiniti M35, Lexus GS350,

Prix : à partir de 46 099$ (AWD : 48 299$)

 

POUR

Système de navigation très convivial

Belle personnalité – dedans, dehors et sur la route

Sièges chauffants et ventilés de série

Bravo pour le régulateur de vitesse intelligent

 

CONTRE

La banquette arrière ne se replie pas

Sièges qui manquent de confort pour les petits gabarits

Caméra de recul inefficace

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