BMW Série 1: entre perfection et arrogance
lundi, 1 décembre 2008
Pas pour tous les jours. La BMW Série 1, je n’en voudrais pas pour la vie de tous les jours. De fait, avec son prix d’étiquette qui, même dans la version la plus haut de gamme, n’inclut ni les sièges électriques, ni la connectivité Bluetooth, je n’en voudrais pas du tout, de la BMW Série 1!

Fiche technique

MarqueBMW
ModelSérie 1
Année2009
Moteur6 cylindres (3.0L)
TransmissionManuelle 6 vitesses, automatique 6 rapports

 

 

Personnellement, je ne la trouve pas jolie, jolie, la petite sportive. Ce style ramassé et ces lignes tranchantes conviennent à la majorité des modèles du constructeur allemand, mais sur une voiture de petit format, je trouve l’ensemble nettement moins heureux. Suis-je la seule? Peut-être, si j’en crois mon voisin qui s’est immobilisé au beau milieu de la rue, béat d’admiration, à la vue de mon cabrio rouge 135i…

Certes, une petite voiture sport reste une petite voiture sport. C’est-à-dire qu’elle souffre d’une absence de rangements qui se respectent, son habitacle est réduit et ses entrées/sorties se compliquent par une basse garde au sol. Et évidement, en version décapotable, la vision latérale-arrière est handicapée par le toit lorsque ce dernier est remonté. C’est donc le lot de la BMW Série 1 et, comme pour toute autre de son espèce, il ne faut donc pas lui en tenir rigueur.

Par contre, je lui reproche son manque de convivialité. Le maniement de ses sièges est sans doute le plus difficile de toute l’industrie – idem pour ses commandes. Imaginez : le dispositif de démarrage sans clé demande…à ce qu’on insère quand même la télécommande dans le tableau de bord. La manœuvre est bien inutile, surtout que des voitures comme la Mazda6 et la Toyota Corolla acceptent, elles, le démarrage avec la télécommande restée au fond des poches.

L’instinctif n’est donc pas au rendez-vous, à bord de la Série1. À mon avis, il serait grand temps que BMW modernise l’ergonomie et le style de ses intérieurs, au demeurant froids et obscurs. D’autres constructeurs réussissent très bien à faire preuve d’une belle familiarité, sans pour autant entacher leur image de luxe.

Côté conduite, c’est d’abord le sentiment de perfection qui prévaut. La direction est d’une précision et d’une réactivité jouissive, n’ayons pas peur des mots. La même expression s’applique à la boîte manuelle, dont le levier passe les six vitesses dans une élasticité magique.

Dire que la tenue de route est solide est un euphémisme et l’expérience, dans son ensemble, dégage une sportivité qui donne envie de répudier les limites de vitesse.

Certes, la version la plus puissante, la 135i avec moteur six cylindres (3,0L) turbo pour 300 chevaux, déménage sans demander son reste – le 0-100km/h n’exige que 5,4 secondes (version coupé). Soulignons que cette motorisation a remporté son lot de prix internationaux, devant la concurrence des Audi, Mercedes et autres.

La variante sans turbo, la 128i de 230 chevaux, n’est pas piquée des vers pour autant – elle n’exige qu’une seconde de plus pour réaliser le 0-100km/h, soit largement sous les sept secondes. Ses reprises sont dynamiques et sans cesse, le conducteur retrouve du « jus » sous la pédale, même en sixième vitesse.

J’aimerais vous dire que la suspension est un charme de fermeté, mais si la fermeté est présente, le charme l’est moins. Un tel réglage d’éléments suspenseurs est parfait pour les belles routes californiennes, mais sur nos routes défoncées, il est trop rigide et se traduit par un brasse-camarade désagréable, faisant ressentir même les toutes petites aspérités du bitume.

Il n’y a rien de confortable là-dedans, même que ça en devient dérangeant et que ça ternit le plaisir de conduire. Encore là, rappelons que d’autres marques ont réussi à concilier sportivité et confort, comme Mercedes avec sa Classe C.

Autre aspect qui vient altérer l’expérience : le prix d’étiquette. Certes, à partir de 33 900$, la Série 1 vient s’insérer tout juste en haut de peloton des autres petites de son genre – l’Audi A3 débute à 31 800$ et la Volvo C30 T5 demande 32 195$. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de l’équipement. Même dans la version la plus haut de gamme (Cabrio 135i à 47 200$), les sièges électriques sont optionnels…

Peut-être BMW devrait-il penser à s’ajuster au marché? Après tout, ses ventes canadiennes sont en baisse de 1,4% depuis le début de l’année, alors que les concurrents germaniques Audi et Mercedes enregistrent des hausses de 13%, voire de 29% au pays!

 

 

POUR

Puissantes motorisations

Direction parfaite

Tenue de route solide – un euphémisme!

Meilleure voiture de performance 2009 (moins de 55 000$), selon l’AJAC

 

CONTRE      

Équipement de confort déficient

Habitacle peu convivial

Suspension trop ferme qui handicape le plaisir de conduire

 

 

FICHE TECHNIQUE

BMW Série 1

Coupé et cabriolet quatre places

Moteur 1 : six cylindres en ligne, 3,0L

Performances : 230 chevaux, 200 lbs-pi

Moteur 2 : six cylindres en ligne turbo, 3,0L

Performances : 300 chevaux, 300 lbs-pi

Boîtes : manuelle six vitesses, séquentielle six rapports

Cargo : 370 litres (305 litres pour le Cabrio)

Réservoir d’essence : 53 litres

Prix : à partir de 33 900$ (Cabriolet : 39 900$)

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