Mercedes Classe C: quand la modération a bien meilleur goût
lundi, 23 juin 2008
Elle n’est plus le «bébé» de la famille, cette Classe C. Sa nouvelle génération lui apporte définitivement une élégance et un raffinement qui lui font prendre sa place dans la famille haut de gamme. Les lignes extérieures sont plus élancées et plus expressives, de sorte que la berline quatre portes montre plus de présence en route. Une bien belle présence, d’ailleurs.

Fiche technique

MarqueMercedes
ModelClasse C
Année2008
MoteurV6 (2,5L), V6 (3,0L), V6 (3,5L)
TransmissionManuelle 6 vitesses, Automatique 7 rapports

N’allez cependant pas lui chercher de l’exotisme ou de grandes palpitations cardiaques. Si l’on exclut la version de performance C63 AMG et son V8 de 451 chevaux (pour un 0-100km/h en 4,5 secondes!), la Classe C mise sur la sobriété, d’abord et avant tout.

Tant mieux, parce que ça lui va bien. Dans l’habitacle, les matériaux sont bien choisis, la finition et l’insonorisation sont de qualité et les commandes tombent sous la main – sauf celles de la climatisation, reléguées trop bas à la console et obstruées par le levier de vitesse. Oh, et ce levier du régulateur de vitesse que l’on confond sempiternellement avec celui des clignotants.

De la modération donc, et d’agréables touches de luxe ici et là, qui nous rappellent qu’on est à bord d’une Mercedes. Notamment cet ordinateur central, surnommé le « contrôleur électronique », qui gère d’une molette à peu près tout ce qu’il y a à gérer à bord. Si ces machins semblent parler chinois chez Audi et BMW, celui de Mercedes réussit à se faire simple d’utilisation. Bravo.

Le Canada distribue, en exclusivité pour notre continent, une version C230. Sous le capot de cette « canadienne » se loge un V6 de 2,5 litres qui, entre vous et moi, ne déplace pas suffisamment d’air. Certes, il est doux et raffiné, mais il livre des accélérations alourdies, surtout pour la berline équipée de la traction intégrale 4Matic. C’est à se demander où sont passés les 201 chevaux promis.

Cela dit, la voiture à propulsion se fait apprécier pour ses autres attributs, même en version la plus ‘de base’ qui soit. D’abord, sa suspension est l’une des mieux réussies de tout le marché, bien équilibrée qu’elle est entre la sportivité et le confort. Sur mon chemin « test » défoncé à l’extrême, les amortisseurs se sont replacés fermement, sans secouer pour autant. Indéniablement, la Classe C et son châssis ultra-solide s’en tirent mieux que d’autres véhicules, toutes catégories confondues.

Aussi, on a beau critiquer le dynamisme de la C230, reste que d’enfoncer l’accélérateur et de tourner la direction est un charme. La pédale propose une élasticité ferme qui plaît, pendant que la direction fait montre d’une résistance et d’une communion avec la route qui nous met en plein contrôle. La tenue de route est toute germanique, c'est-à-dire assurée, merci à un centre de gravité qui a décru au dernier passage générationnel.

Et que dire de la boîte séquentielle sept (sept!) vitesses : bien étagée, elle se passe de façon si transparente qu’elle ne donne même pas envie de se mêler manuellement de sa course.

Mais la C230 a ses limites et pour plus de vent dans le toupet, il faut se tourner vers les autres variantes de la Classe C.

Le hic, c’est que la facture grimpe alors aussi rapidement que ne diminue le temps requis pour un 0-100km/h. Si la C230 débute à 35 800$, la C300 (V6 de 228 chevaux) exige 41 000$.

Besoin d’encore plus de vigueur? La C350, avec son V6 de 3,5L, accepte de développer 268 chevaux, une puissance nécessaire pour secouer une voiture bien équipée et, par conséquent, lourde à ébranler. Mais l’addition, même si elle inclut le toit ouvrant, la climatisation automatique deux zones et les phares au xénon, s’élève à plus de 47 900$, voire 50 100$ pour la version 4Matic.

À ce prix, l’on tombe dans un haut de pavé où le choix est tellement varié que la berline compacte risque de passer dans le tordeur, aussi « Mercedes » soit-elle. Dommage, parce que malgré ses exigences financières, la Classe C plaît par son assurance, son équilibre, son confort et sa modération.

 

FICHE TECHNIQUE

Mercedes Classe C 2008

Berline à propulsion quatre portes, cinq places

Moteur (1) : V6 de 2,5L (C230)

Performances : 201 chevaux, 181 lbs-pi

0-100km/h : 8,4 secondes

Moteur 2 : V6 de 3,0L (C300)

Performances : 228 chevaux, 221 lbs-pi

0-100km/h : 7,2 secondes

Moteur 3 : V6 de 3,5L (C350)

Performances : 268 chevaux, 258 lbs-pi

0-100km/h : 6,4 secondes

Transmission : deux ou quatre roues motrices

Boîtes : manuelle six vitesses (certaines versions seulement), séquentielle sept rapports

Roues : 16 ou 17 pouces

Cargo : 354 litres

Prix : de 35 800$ à 50 100$ (63 500$ pour la C63 AMG)

 

POUR

L’une des meilleures suspensions, toutes catégories confondues

Tenue de route germanique, voiture très plaisante à conduire

Qualité Mercedes

« Contrôleur électronique » facile à apprivoiser

 

CONTRE

Banquette arrière non rabattable dans la C230

Une version de base qui manque de dynamisme

Facture qui grimpe vite

Commandes de climatisation mal situées

Pas de variante familiale ou cinq portes de la Classe C pour le Canada

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