Acura TSX 2004: Un anonymat qui surprend
jeudi, 1 janvier 2004
Bon, soyons honnête: en lançant sa nouvelle berline sport TSX contre les BMW de Série 3 et les Audi A4, Acura se trompe sans doute de cible. Il y a peu de chances que l’on retrouve chez les concessionnaires Acura ceux qui envisagent faire l’acquisition d’une sportive allemande. On les verra plutôt dans les salles d’exposition de la compétition japonaise en train de reluquer l’Infiniti G35 ou encore la Lexus IS300. Mais reste que celui ou celle qui optera pour la nouvelle TSX sera sûr(e) d’une chose: il ou elle aura entre les mains l’un des meilleurs rapports «qualité-prix» de la catégorie, allemandes et japonaises confondues.

Fiche technique

MarqueAcura
ModelTSX
Année2004
Moteur4 Cylindres (2,4L)
TransmissionMan. 6 vitesses, Aut. 5 rapports

En s’insérant entre le coupé sport RSX et la berline TL3.2., la nouvelle TSX quatre portes d’Acura vient compléter la gamme du constructeur japonais. Elle présente un air de famille certain avec la RSX, au point que sur Sunset Boulevard, à Hollywood, où nous en avons fait l’essai, un automobiliste nous a lancé, interrogateur : « Est-ce la nouvelle RSX quatre portes? »

La réponse est non. En fait, la TSX est issue de la Honda Accord vendue en Europe. Elle est assemblée sur une plateforme tout à fait autre que celle de « notre » Accord et ne partage aucun panneau de carrosserie avec elle.

Remarquez bien les lignes extérieures de la nouvelle berline : elles se retrouveront chez les prochains véhicules Acura. C’est presque dommage : très sobre, ce style ne laisse guère présager du comportement fougueux que peut livrer la voiture…

La Acura TSX ne s’amène qu’en une seule version, dotée d’un moteur quatre cylindres de 2,4 litres développant 200 chevaux de puissance et 166 livres-pied de couple. Pas de moteur V6 en vue, même si chez Honda, la Accord en reçoit un qui produise 240 chevaux. Pas de traction intégrale non plus, contrairement à la concurrence allemande visée qui, d’ailleurs, mise sur la propulsion plutôt que sur la traction. Tout au plus, la TSX dispose, de série, des freins ABS, du programme d’assistance à la stabilité (VSA) et du système de contrôle de traction (TCS), histoire cimenter la relation entre la voiture et le bitume. La suspension est indépendante aux quatre roues, ajustée à la mode « sport ». À prix égal, vous avez le choix entre la boîte manuelle six vitesses ou celle automatique, à cinq rapports avec mode SportShift.

Surprise : sous des atours physiques plutôt austères se cache un comportement routier surprenant, presque infaillible. La TSX ne craint pas les routes sinueuses, qu’elle attaque au contraire solidement et avec vigueur. Prévisible, à la fois stable et agile, elle colle bien ses pneus 17 pouces au chemin, laissant au conducteur tout le loisir de manier avec enthousiasme le court levier de vitesse (modèle essayé). Cette boîte manuelle à gradation serrée se fait souple et précise, proposant une réponse instantanée, sans à-coup. Un vrai charme.

En situation paisible, le moteur se fait silencieux. Lorsque pressé de livrer la marchandise, il fait entendre une belle sonorité qui a ravi nos oreilles. Parce qu’il renferme quelques éléments de magnésium, un matériau plus léger que l’acier et l’aluminium, le quatre cylindres permet à la voiture de se faire plus légère, plus athlétique en fait que ce qu’elle laisse paraître. Parlant d’apparence, même si elle n’en a pas l’air, la TSX bénéficie d’un petit coefficient de traînée de 0,27 cx. C’est moins que tous les concurrents japonais et allemands réunis, à l’exception de la Infiniti G35 lorsque celle-ci porte l’aileron arrière.

Si l’extérieur de la berline en laisse plusieurs froids, son intérieur nous fait dire qu’elle mérite un deuxième, voire un troisième regard. En fait, la voiture montre davantage son luxe lorsque vue de près. À une qualité d’assemblage légendaire et une fiabilité presque indéfectible, se joint un équipement de série difficile à battre. Nous l’avons dit plus tôt, le catalogue Acura ne propose qu’une seule version de la TSX, mais celle-ci comprend de série les sièges de cuir chauffants à l’avant – très confortables, soit dit en passant –, le toit ouvrant, les rétroviseurs extérieurs chauffants, le régulateur de vitesses, les commandes audio au volant, la climatisation bi-zone, ainsi que les coussins gonflables et les rideaux latéraux (voilà qui est une première chez Acura au Canada).

Ne cherchez pas le système de navigation, cependant : celui-ci n’est offert qu’aux États-Unis. Et pas un mot encore des dirigeants canadiens d’Acura sur son éventuelle traversée des frontières vers le nord.

À l’arrière, la banquette se rabat 60/40, à plat si vous vous donnez la peine de retirer les appuie-tête. Le coffre arrière, à lui seul, peut héberger jusqu’à 368 litres de marchandises, soit autant que la Audi A4 et davantage que la BMW de Série 3 et la Lexus IS300.

Un peu comme si elle s’était assise entre deux chaises, la nouvelle TSX d’Acura, à 34 800$, se montre moins dispendieuse que ses concurrentes japonaises, mais plus équipée que la compétition allemande de prix semblable. Malgré des lignes presque anonymes, elle n’en mérite pas moins d’être considérée dans le lot comme une berline sport. Ne dit-on pas qu’il ne faut jamais se fier aux apparences?

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