Prius V: les hybrides Toyota perdent leur suprématie
lundi, 27 février 2012
Deux ans. Il n'aura fallu que deux ans à la dernière génération de l'hybride Prius de Toyota pour perdre sa suprématie. Vrai que la version familiale qui s'amène n'est pas mal, mais la concurrence a rattrapé. Et c'est bien tant mieux.
Interieur
(12/20)
Technologie
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Mécanique
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Comportement
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Conclusion
(11/20)

Fiche technique

MarqueToyota
ModelPrius V
Année2012
MoteurQuatre cylindres (1,8L) Atkinson
TransmissionCVT

Tant mieux, parce que c'est dire que d'autres véhicules parviennent eux aussi à une frugale consommation en carburant - que ce soit par la propulsion essence-électricité ou celle 100% électrique (comme pour la Chevrolet Volt), mais aussi par les traditionnels moteurs à combustion interne qui s'assagissent année après année.

Pour Toyota, la réponse corporative continue de résider dans l'hybride - le constructeur planifie d'ailleurs une variante hybride de TOUS ses modèles d'ici la fin de la décennie.

Soit: on ne peut blâmer la vertu.

Le hic, c'est qu'autant avons-nous apprécié la 3e génération de la Prius, qui  nous est débarquée il y a deux ans avec ses panneaux solaires et sa petite consommation en ville (nous avions alors réussi un impressionnant 2,9L/100km), autant sa nouvelle grande soeur familiale nous laisse sur notre appétit.

Et c'est très humain: on s'habitue à tout... et on veut plus. Ainsi, la silhouette de la Prius V n'est pas reconnaissable entre mille (on peut même la confondre avec une Mazda5), le tableau de bord disposé au centre a perdu de sa saveur futuriste et après dix ans d'hybrides, on ne s'extasie plus sur le silence qui règne à bord aux arrêts.

Et parce qu'on ne s'extasie plus, eh bien les mauvais côtés prennent de l'emphase. L'habitacle est sec, de par ses matériaux sans grand éclat (quoique bien assemblés) et son insonorisation moyenne (le lot de la plupart des voitures à hayon, soit dit en passant).

Sous le capot, on retrouve le même quatre cylindres de 1,8 litre (de cycle Atkinson) que pour la Prius, jumelé à la même transmission à variation continue (CVT) et développant 134 chevaux. Mais ici, le groupe propulseur trouve moins grâce à nos yeux. Est-ce le fait que la "V" est plus lourde (105 kilos), plus longue (15cm) ou que son aérodynamisme est moindre (de 0,29 à 0,25cx)?

Toujours est-il qu'on trouve la tenue de route peu agile, les accélérations laborieuses (le 0-100km demande plus de 10 secondes) et les rugissements du moteur bruyants, voire peu sophistiqués. Qui plus est, la direction (électrique, évidemment) ne transmet aucun retour - conséquence: on oublie vite qu'on conduit.

La consommation? Pas de grandes extases là non plus - mais c'est un peu de notre faute. Car au lieu d'essayer de battre des records de consommation comme avec la Prius, nous avons simplement conduit la "V" comme nous le ferions avec n'importe quelle autre bagnole.

De surcroît, nous l'avons roulé davantage sur autoroute qu'en ville (alors que c'est en situation urbaine que l'hybride prend tout son sens). Résultat enregistré pour la semaine: 5,8L/100km, ce qui n'est pas si loin des 4,6L/100km annoncés, mais ce qui rend néanmoins peu intéressante la dépense supplémentaire hybride (27 200$ pour la Prius V).   

Les bons côtés de cette addition familiale? Jusqu'à deux fois plus d'espace de cargo que pour la Prius - pour un peu et Toyota aurait pu installer une 3e rangée, là-dedans. D'ailleurs, le constructeur l'a fait pour d'autres marchés - une option qui devrait être envisagée pour notre continent, si vous voulez notre avis.

On aime aussi que la seconde rangée, généreuse en dégagement aux têtes et aux jambes, s'avance, se recule et même s'incline. Bravo pour que montent, de série, les commandes audio au volant, le démarrage sans clé, la climatisation automatique (quoique difficile à ajuster; il faut toujours trop froid ou trop chaud). Et en option, on peut même se payer le régulateur intelligent (on aime beaucoup).

Mais reste que la concurrence a voix au chapitre avec, notamment, la Chevrolet Volt (lisez notre chronique du 14 novembre dernier). Et c'est bien tant mieux, parce qu'avec l'arrivée de telles hybrides branchées, ça signifie que les choses évoluent au rythme... "V".


POUR

Deux fois plus de cargo que pour la Prius

Bon équipement de série

Pourrait accueillir une 3e rangée

5,8L/100km, c'est bien - mais la concurrence rattrape

CONTRE

A vraiment l'air d'une familiale - et c'est peu sexy

Habitacle "sec", insonorisation moyenne

Économie d'essence qui ne vaut pas l'investissement supplémentaire (sur autoroute)

Antipatinage qui ne se désactive pas (ouch dans les tempêtes de neige...)

 

FICHE TECHNIQUE: Toyota Prius V (hybride)

Familiale cinq places, cinq portes

Moteur: quatre cylindres Atkinson 1,8 litre, moteurs électriques

Batterie: nickel-hydrure métallique, 1,3kWh

Performance: 134 chevaux, 105 lb-pi

Boîte: CVT

Consommation (L/100km): 4,3L (ville), 4,8L (autoroute)

Prix: à partir de 27 200$

Construction: Toyota City, Japon

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