Mercedes-Benz Bionic Car : comme un poisson dans l’eau!

La nature nous entoure, abondante dans les leçons qu’elle nous donne. Mercedes-Benz s’est dit qu’il suffisait de l’observer pour en tirer les meilleurs enseignements. Plus précisément, les ingénieurs du Centre de recherche en technologie du constructeur germanique ont décidé d’examiner ce qui nageait au fond des mers. Et c’est sur le poisson-coffre que leur intérêt s’est porté.

Le poisson-coffre ou, si vous préférez, l’ostracion cubicus, n’aurait pu trouver meilleure appellation: sa silhouette est carrée, définitivement carrée. En fait, l’étrange poisson dispose d’un corps entièrement rigide composé de plaques soudées, en une carapace où seules les nageoires se meuvent.

Corps rigide… Plaques soudées… Est-ce pour ces raisons que les techniciens de Mercedes-Benz ont vu des similarités entre le poisson-coffre et l’automobile? L’histoire ne le dit pas.

Une chose est sûre, cependant : le « Bionic Car » est aussi laid que l’espèce aquatique dont il s’inspire. Ne trouvez-vous d’ailleurs pas qu’il constitue une mauvaise alliance entre la Honda Insight et feu le Pontiac Aztek?

En direct de la nature

Surprise : malgré son allure hexagonale soufflée, le « Bionic Car », long de 4,24 mètres, propose l’un des plus bas coefficients de traînée de toute l’industrie : 0,19cx. À titre de comparaison, sachez que le Hummer H2 enregistre 0,57cx et la Porsche Boxster, 0,29cx.

Parmi les voitures les plus aérodynamiques actuellement sur le marché, on note la Toyota Prius (0,26cx) et la Honda Insight (0,25cx), mais ces véhicules doivent subir la résistance de rétroviseurs latéraux, alors que le prototype de Mercedes règle le problème en utilisant des caméras…

Qui dit meilleur aérodynamisme, dit nécessairement meilleure consommation en carburant. Il y a toutefois moyen de réduire encore davantage cette consommation en diminuant le poids de la masse à faire rouler.

Pour ce faire, les ingénieurs de Mercedes-Benz se sont encore une fois penchés sur les exemples livrés par la nature et ont analysé… la formation des os.

Résultat : un châssis dont la densité varie au gré des besoins structurels du « squelette », pour une réduction de 30% de la masse du véhicule.

Maintenant, combinez ce régime minceur et un aérodynamisme exceptionnel avec un moteur diesel quatre cylindres à injection directe de nouvelle génération. Puis, ajoutez-y une transmission à variation continue qui recherche constamment le meilleur régime.

Du coup, vous voilà au volant, promettent les gens de Mercedes-Benz, d’un véhicule qui consomme à peine 2,8L/100km. Vous avez bien lu : 2,8L/100km et ce, à une vitesse constante de 90 km/h.

Imaginez : avec son réservoir de 54 litres, le Bionic Car vous laisse parcourir bien au-delà de 1500 kilomètres! C’est de deux à trois fois plus que les véhicules hybrides.

80% moins d’émissions

Là où le Bionic Car se différencie du poisson-coffre, c’est au niveau de sa nocivité. En effet, si l’épiderme du poisson-coffre est toxique, constituant son principal moyen de défense, le prototype de Mercedes entend au contraire se montrer peu nuisible à l’égard de l’atmosphère, en y rejetant 80% moins d’émissions polluantes qu’un véhicule à propulsion diesel conventionnel.

Pour ce faire, le prototype est équipé d’une nouvelle technologie mise au point par la division «camionnage» de DaimlerChrysler, soit un catalyseur de réduction sélective. Le dispositif utilise une solution aqueuse qui convertit l’oxyde d’azote (NOx) en émissions d’azote et d’eau, inoffensives pour l’environnement. Le constructeur s’est engagé à déployer cette avancée dans ses véhicules diesel de tourisme.

Avec les points noirs?

Malgré sa faible consommation en carburant, les performances du « Bionic Car » ne sont pas reléguées au second rang pour autant. Avec 140 chevaux sous le capot, le prototype permet d’effectuer le 0-100km/h en huit secondes.

Il se fait donc trois fois plus puissant que la Smart (40 chevaux), aussi du constructeur Mercedes, en plus d’accueillir deux fois plus de passagers (quatre contre deux). Malgré tout, il consomme deux fois moins de diesel (2,8L/100km contre 4,6L/100km).

Trop beau pour être vrai, le «Bionic Car»? Peut-être. Il démontre cependant que si certains constructeurs tels que Toyota et Honda misent sur les véhicules hybrides, d’autres comme DaimlerChrysler continuent de penser que le diesel fait partie de la solution environnementale.

Rien n’indique que le prototype verra un jour la production de série. S’il le fait, par contre, nous le voulons avec les points noirs du poisson-coffre sur la carrosserie…

FICHE TECHNIQUE : Prototype Bionic Car
Prototype de Mercedes-Benz
Moteur : quatre cylindres diesel de 2,0 litres
Performances : 140 chevaux
Transmission : à variation continue (CVT)
0-100km/h : 8 secondes
Consommation : 2,8L/100km (à 90km/h)
Réservoir : 54 litres