Vous avez bien lu: le moteur optionnel du Lincoln MKC 2015 serait nul autre que le tout nouveau quatre cylindres Ecoboost de 2,3 litres, que l’on promet à la prochaine génération de la Ford Mustang.

Pour la nouvelle addition dans la famille Lincoln, ce seront donc 275 chevaux et 300 lb-pi de couple, distribués aux quatre roues par chez nous, puisque la traction intégrale sera de série au Canada (elle sera toutefois optionnelle aux États-Unis).

Non, pas de V6 au menu – et pas de motopropulsion hybride non plus.

De base, c’est plutôt le plus puissant quatre cylindres turbo du Ford Escape (l’Ecoboost de 2,0 litres) qui se glissera sous le capot du Lincoln MKC, pour 240 chevaux et 270 lb-pi.

Doit-on rappeler que cette mécanique propulse également le Land Rover Range Rover Evoque?

Y’a de la Mustang là-dedans

Ça paraît excitant, pour le nouveau multisegment compact de luxe de Lincoln, d’adopter le même quatre cylindres turbo promis à l’une des sportives les plus populaires de la planète.

Mais quand même: 275 chevaux, ce n’est pas la mer à boire. Car dans la catégorie, qui regroupe les Acura RDX, Audi Q3/Q5, BMW X1/X3, Mercedes GLK (et, éventuellement, le Lexus LF-NX), les concurrents allemands produisent, dans leurs versions les plus performantes, plus ou moins 300 chevaux.

Par contre, le couple du Lincoln MKC, à 300 lb-pi, promet d’être intéressant.

Petite déception “technologique”: on accole au Lincoln MKC une boîte automatique à six rapports, alors que l’actuelle compétition supplante avec des boîtes à sept, voire à huit rapports.

Duplication évitée

Ceci dit, que des louanges pour l’élégance du design extérieur. Certes, les gens de Lincoln font tout un plat avec ce hayon “enveloppant”, un panneau hydro-formé par une compagnie ontarienne (Amino), mais nous notons surtout le bel effet de ce feu arrière qui court sur toute la largeur.

Un autre bravo pour cette calandre divisée au style “aéronautique”, la signature visuelle de la marque. Aussi, les proportions sont des plus harmonieuses, à défaut d’être innovantes.

Surtout, le studio de design dédié à Lincoln, et implanté à Dearborn (Michigan) il y a moins d’un an, a réussi sa principale mission: éviter la duplication du Ford Escape.

De fait, si le Lincoln MKC emploie la même plateforme d’assemblage que pour son cousin de la fesse gauche (et que pour la Ford Focus… et que pour la Ford C-Max…), n’en demeure pas moins qu’en élargissant la voie (de 23mm) et en abaissant le pavillon de toit, Lincoln en est arrivé à diminuer le centre de gravité.

Du coup, il a fallu repenser la géométrie des éléments suspenseurs. On a également revisité le système de freinage. Et, technologies avancées obligent, l’architecture électrique est tout à fait différente de celle du Ford Escape.

Besoin d’une différenciation de plus? Voici la plus importante: l’organe turbo de 2,3 litres ne sera pas proposé dans le Ford Escape.

Retour des “pitons”!

Nous avons pu prendre place à bord du Lincoln MKC cet après-midi, à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’auto de Los Angeles (aux médias).

Au-delà du constat d’élégance, on note que Lincoln mise, comme pour la Lincoln MKZ, sur le sélecteur à bouton-pressoir en guise de levier de transmission.

But de l’opération: sauver de l’espace, entre les deux sièges avant. Et ça marche.

Aussi, les critiques ont été entendues quant aux commandes tactiles ayant trop gagné de terrain et à la planche de bord, on renoue avec des commandes physiques pour contrôler le système audio et la climatisation.

Si les Lincoln MKC américains seront livrés de base avec le revêtement de vinyle (à partir de 34 000$US), les versions canadiennes s’amèneront, elles, de série avec le cuir et ses boiseries.

Ajoutez, comme mentionné plus haut, la traction intégrale, automatiquement jumelée avec la suspension adaptative en trois modes (confort, normal et sport) et voilà que “notre” Lincoln MKC exigera du portefeuille, lorsqu’il fera son entrée chez les concessionnaires canadiens à l’été prochain, un prix d’étiquette à partir de 39 940$.

À première vue, c’est là l’un des rares multisegments compacts de luxe à se pointer la calandre sous les 40 000$…