Si je vous disais :

  • Coupé “hatchback” au duo de teintes mélangeant le gris-vert “storm” métallisé et l’orange foncé;
  • Pavillon de toit qui semble flotter sur une silhouette musclée, guère plus longue (avec ses 3,88 mètres) qu’une Fiat 500 ou qu’une Chevrolet Spark;
  • Portières (au nombre de deux) si concaves qu’elles laissent apercevoir le seuil – un excellent marche-pied, soit dit en passant;
  • Porte-à-faux si courts qu’ils sont presque inexistants;
  • Et museau bourru, sans vraiment de grille, mais avec des phares qui semblent débarquer tout droit de l’espace…

… vous nous diriez: “Eurk, quossé ça!”

Eh bien, non: sachez que tous ces éléments réunis dans la Kia Provo – et plus encore – font du prototype l’un des véhicules-concepts les plus intéressants de la dernière année.

Genève, Paris… et maintenant Toronto

La Kia Provo, dessinée par l’équipe européenne de design de Kia, a d’abord été vue en grand lancement mondial au 83e salon de Genève, au printemps dernier (2013).

Elle a ensuite été entraperçue à la fin janvier à Paris, à l’occasion du Festival automobile international – moment où Peter Schreyer, le grand patron du design chez Kia (et chez Hyundai, il faut bien le dire) était couronné du Grand Prix du Design.

À l’occasion de cette sortie publique, la Kia Provo a fait dire à nos cousins les Français que la “citadine musclée” avait un look ““bodybuildé de bombinette(Bombinette)”:http://news.autoplus.fr/news/1479255/Festival-Automobile-International-Exposition-Concept-car-Kia-Provo”.

Traduction libre: ils ont bien aimé cette pocket rocket.

Et voilà que la Kia Provo choisit Toronto pour pointer, pour la toute première fois en Amérique du Nord, le bout de sa calandre.

Une allure “gangster”

En fait de calandre, il faut le dire vite: la devanture du prototype n’a pas de grille au-dessus de sa grande trappe d’air logée dans sa – très basse – partie inférieure.

Qu’une mince ligne de phares, protégée par un panneau de verre, traverse à l’horizontale ce museau à l’air bourru. Mais quels phares: dits de type “Schreyer”, ils sont composés de 850 minuscules lampes DEL programmables. Éclairage de jour, de nuit, de course… à vous le choix.

À l’arrière, la mince ligne de verre est reprises pour les feux, au-dessus d’un double échappement qui se glisse dans un sombre panneau de fibre de carbone – lui aussi, fixé très bas.

Ajoutez ce hayon bombé qui s’accole à de larges hanches; ces étroites surfaces vitrées qui s’enroulent autour de la haute ceinture de caisse; le tout sur des jantes de 19 pouces retenues chacune par un unique boulon central, et vous obtenez une allure “gangster” ma foi fort réussie.

Même que si vous êtes comme nous, vous reluquerez la bête encore et encore, dégotant toujours, au gré des angles de vision, un nouveau détail, un nouveau trait de caractère. On ne se tanne pas de l’admirer, cette Kia Provo.

L’un des plus beaux intérieurs?

Dedans, c’est encore plus punché, mélangeant le rétro d’antan (tiens, le rétro serait-il encore à la mode?) au modernisme de demain. De fait, on a peut-être là l’un des plus beaux intérieurs de l’année.

Car une fois que nos yeux se sont habitués à cet intérieur tout noir (je ne me souviens pas d’un habitacle aussi sombre), on note les manettes, buses d’aération et interrupteurs de chrome tirés d’une autre époque, puis les pédales d’aluminium, le volant recouvert de suède et, surtout, le cuir superbement piqué en diamant qui ondule sur les sièges avant, d’un bout à l’autre de la cabine.

Vous avez bien compris: ici, les sièges sont fixes. Pour accéder aux deux places arrière “occasionnelles”, dit Kia (une façon politically correct de dire qu’elles sont très restreintes), ce sont les dossiers qui… non, pas qu’ils s’inclinent: ils pivotent vers le centre, de façon à libérer l’accès.

C’est une hybride qui se cache là-dessous!

Ceux qui croient qu’il s’agit là d’une réplique “Kia” du Hyundai Veloster se trompent: on a affaire ici non pas à une compacte sportive, mais à une sous-compacte sportive.

De fait, la Kia Provo fait en longueur un bon tiers de mètre (et son empattement, une douzaine de centimètres) de moins que sa cousine de la fesse gauche.

Dimensions pour dimensions, ce sont davantage les MINI Cooper de ce monde qui pourraient craindre la compétition de la Kia Provo. Mais si cette dernière venait en production, la comparaison s’arrêterait là.

Car ce que le prototype de Kia annonce, c’est un dispositif hybride qui permet pour non seulement une circulation à basse vitesse en 100% électrique, mais également le quatre roues motrices.

Au menu de ce que Kia appelle la technologie hybride Smart-4WD: un moteur à essence quatre cylindres turbo (bien sûr…) de 1,6 litre et à injection directe qui propulse les roues avant, jumelé à des organes électriques propulsant les roues arrière, de façon automatique et lorsque nécessaire (lire: en virage ou en forte accélération).

Au total: 201 chevaux peuvent ainsi être appelés à la rescousse, transigés par une boîte automatique à double embrayage à sept rapports – une première chez Kia, notez bien.

Avant de vous exciter le poil des jambes…

Avant de vous exciter le poil des jambes, sachez qu’aucun “calendrier de production précis” n’a été confirmé pour la Kia Provo.

Quand même: le constructeur soutient que le prototype “laisse entrevoir les projets d’expansion future de Kia dans la catégorie des sous-compactes.”

Et entre vous et nous et la boîte à beurre, dites-vous que Kia n’a sûrement pas fait débarquer son concept de ce côté-ci de l’Atlantique juste pour “le fun”…