Détroit 2016: Les grandes berlines font un (grand) retour
Détroit est généralement l’antre de l’utilitaire, de la camionnette et autres véhicules multisegments de tous genres. Pas cette année: le North American International Auto Show a plutôt célébré:
- le retour – marquant – après 13 ans d’absence de la Lincoln Continental, à temps pour célébrer les 100 ans de la division de luxe de Ford;
- l’entrée officielle de Hyundai dans le monde du luxe avec la nouvelle Genesis G90, sa première mouture dans le segment;
- la résurrection de Volvo entamée depuis deux ans et qui se poursuit avec la Volvo S90;
- et même si elle est de format intermédiaire, la 2e génération de la berline Ford Fusion mérite de figurer à notre palmarès, ne serait-ce parce qu’elle s’est montrée, du coup, à toutes les sauces: motorisation conventionnelle, hybride, électrique… et même en tenue Nascar.
Lincoln Continental 2017: pour rester au sommet
La Lincoln Continental 2017 marque le retour de la division de Ford là où elle aurait toujours dû rester: au sommet.
Le constructeur américain n’a pas mis longtemps, après le dévoilement-surprise de son prototype au salon de New York, au printemps dernier, à montrer la version de production, attendue chez les concessionnaires canadiens, états-uniens, mais aussi chinois, dès cet automne.
Techniquement, il s’agirait d’une 10e génération de la presque limousine…
Du concept, la grande berline retient la grille de calandre tressée en hommage au logo Lincoln et qui devient la nouvelle signature visuelle de la division. Elle affirme retenir le superbe intérieur «Rhapsodie» tout de bleu feutré montré à New York, mais il faudra croire sur parole, puisque l’habitacle de production montré ici, à Détroit, se fait plus conventionnel.
Comme prévu, c’est un V6 (3,0L) bi-turbo qui propulsera aux quatre roues (AWD), de ses 400 chevaux et 400 lb-pi, la variante la plus haut de gamme.
Voilà qui n’est pas la plus performante des propositions de la catégorie, mais Lincoln discoure plutôt de confort, ce qui passe par la suspension adaptative, un intense système de réduction des bruits parasites et des sièges avant ajustables en 30 positions – y compris de façon individuelle à la cuisse gauche et à la cuisse droite. Du jamais vu, ça.
Ce qui manque de manière flagrante à celle qui sera le porte-étendard de la marque sur le point de célébrer ses 100 ans (en août de l’an prochain)?
Certes, on pourrait regretter la disparition des portières à ouverture en papillon qui s’étaient montrées avec le prototype, mais bon, c’était attendu.
Non, les plus grands absents à la liste de spécifications de la Lincoln Continental 2017 sont ces dispositifs de conduite autonome dont à peu près tous les constructeurs automobiles se sont gargarisés, en ce Détroit 2016.
À ce chapitre, Lincoln se fait silencieux, mais la Volvo S90 entend bien y faire…
Volvo S90 2017: pour se faire conduire – sans chauffeur
On vous en avait parlé en début décembre : la Volvo S90 2017, remplaçante de la mal-aimée Volvo S80, mise sur la conduite autonome pour faire sa place sous le soleil nord-américain – et mondial, par le fait même.
Après le dévoilement officiel qui a eu lieu il y a un mois à Göteborg, le fief suédois de Volvo, voilà que la présentation en ce salon de Détroit 2016 vient préciser les détails de celle qui est prévue nous arriver en deuxième moitié d’année.
Double surprise: le Pilot Assist qui équipe déjà le Volvo XC90, se fait encore plus sophistiqué – et s’offrira de série. Oui, oui, même au Canada!
Par plus sophistiqué, on veut dire que là où le pilotage semi-automatique du Volvo XC90 n’est fonctionnel que sous les 50 km/h et uniquement lorsqu’un véhicule roule devant, le dispositif amélioré de la grande berline Volvo S90 pourra s’exécuter sans chauffeur jusqu’à 130 km/h (rappelons que nos limites sont à 100km/h…).
Et, de surcroît, en solitaire sur la route (en autant que les lignes de signalisation soient visibles, évidemment).
Pareille technologie vous impressionne? Elle a aussi impressionné les juges du North American Car and Truck of the Year, la récompense nord-américaine par excellence, et c’est pourquoi ils ont décerné au Volvo XC90 le titre de Meilleur camion de l’année 2016 – devant le Honda Pilot et même la camionnette Nissan Titan.
En trois décennies d’histoire, ce n’est que la seconde fois que Volvo s’illustre à ce qui est communément appelé NACOTY – la première a été 2003, avec la… première itération de son XC90.
Voilà qui augure bien pour la nouvelle grande berline quatre portes aux allures de coupé, à la grille concave en réminiscence de l’historique Volvo P1800 et qui entend faire concurrence aux Mercedes-Benz Classe E et BMW Série 5 d’aujourd’hui.
Elle le fera entre autres avec sa variante hybride rechargeable (plug-in): la Volvo S90 T8 Twin Engine reprend de son cousin l’utilitaire le doublé de moteur électrique (65 kW) aux roues arrière et le quatre cylindres (2,0L) rehaussé d’un turbo et d’un suralimenteur.
Transigée par une boîte automatique à huit rapports, la puissance totale de 410 chevaux pourra être 100% électrique (pour plus ou moins 25 kilomètres), 100% essence ou encore moitié-moitié.
Hyundai – pardon Genesis G90: la grande classe… mondiale
Elle était Hyundai Equus de 2011 jusqu’à maintenant, elle devient Genesis G90 2017 à temps pour sa 2e génération.
Comme on vous l’avait annoncé en décembre dernier, le constructeur coréen Hyundai s’est doté d’une division de luxe, qu’il compte meubler d’au moins six véhicules d’ici 2020.
La grande berline Genesis 90 est donc le premier modèle à s’inscrire au catalogue – et c’est pourquoi elle le fait en grand, utilisant le lâcher des noms (name-dropping) pour s’assurer qu’on la prenne bien au sérieux:
- les revêtements sont de cuir italien (Conceria Pasubio);
- les tests de performance ont été réalisés au Nürburgring – où les 420 chevaux de la variante V8 à aspiration naturelle (5,0L) a réussi le 0-100km/h en 5,7 secondes. (Les 365 chevaux de la variante V6 bi-turbo (3,3L) l’ont exécuté en 6,2 secondes.);
- les sièges avant, qui proposent 22 positionnements (soit… huit de moins que pour la Lincoln Continental), ont été conçus par les Norvégiens (Kornes);
- non seulement ces fauteuils sont-ils d’origine scandinave, mais ils ont été approuvés par des spécialistes allemands de la santé du dos (Aktion Gesunder Rücken – eh oui, ça existe…);
La Genesis G90 parviendra d’ici la fin de l’année chez les concessionnaires canadiens de Hyundai (pas de salles de montre exclusives pour l’instant) en variantes exclusivement AWD.
Selon cette traction intégrale H-Trac déjà connue, jusqu’à 90% de la puissance rejoint les roues arrière en conditions d’accélération, pour livrer de prime abord le comportement d’une voiture à propulsion.
On dit que la suspension adaptative sera une première pour le constructeur, mais c’est oublier que l’actuelle berline Hyundai Equus offre, bien qu’en moins sophistiqué, un contrôle pneumatique du genre.
Jolie, la Genesis G90? Oui, mais avec ses airs frontaux qui rappellent une certaine Chrysler 300 et ceux arrière qui font écho à feue la limousine Maybach, la voiture de 5,2 mètres (quand même!) risque de se fondre dans la masse plus originale des Lincoln Continental et Volvo S90 du moment.
Par contre, et des tests ultérieurs viendront peut-être le prouver: c’est à son bord qu’une fois les portières fermées, nous avons perçu le plus grand – et fort impressionnant, d’ailleurs – silence. Ce qui n’est pas peu dire, considérant le brouhaha qui règne à Détroit…
Ford Fusion 2017: nouvelles versions Sport et Platinum
Dans la catégorie des voitures intermédiaires, à peu près toutes les berlines d’entrée de gamme d’importance ont soit été revues, soit complètement transformées. Pensez Honda Accord, Toyota Camry, Hyundai Sonata, Chevrolet Malibu…
Bref, ne restait plus que la Ford Fusion, avec nous depuis l’année-modèle 2013, et c’est pourquoi on lui sert un passage mi-générationnel.
Cela dit, la Ford Fusion 2017 n’exhibe que quelques petites modifications visuelles, ici et là. À l’extérieur, les grilles se modifient au gré des variantes et le hayon récolte une strie de chrome. À l’intérieur, les porte-gobelets prennent de l’envergure à la console, maintenant que le levier de vitesse a été remplacé par un sélecteur rotatif.
Ford a choisi de montrer d’un seul coup les versions conventionnelles de son intermédiaire, dotées de l’un ou l’autre des trois moteurs à essence proposés, mais aussi celles hybrides – rechargeable ou pas.
Pas de grand nouveau du côté de ces Ford Fusion Hybrid et Ford Fusion Energi. Plutôt, la surprise réside dans l’ajout de deux variantes aux Ford Fusion dites «régulières».
Ainsi, et se basant sur le succès de la variante Titanium, Ford accorde à sa Fusion 2017 une variante encore mieux nantie, la Ford Fusion Platinum (avec quatre cylindres Ecoboost de 2,0L).
Et pour les amoureux de la puissance, le constructeur américain fait débarquer le «Sport» dans sa berline intermédiaire avec un V6 bi-turbo (2,7L) de 325 chevaux. La traction intégrale sera livrée de série.
Le tout chez votre concessionnaire Ford quelque part cet été.