La croisière... se repose!

Blog Live
dimanche, 29 novembre 2009
Si je pouvais arrêter le temps, c'est maintenant que je le ferais. Il est 20h et nous nous trouvons sur d'anciennes barges qui transportaient le riz et qui, depuis, ont été transformées en hôtels flottants. Nous venons de nous faire servir le repas sur le pont et nous y prenons maintenant le frais (bon, disons le chaud et l'humide), au son des grillons qui chantent dans les rizières. Le bonheur...

Tout l'après-midi, nous avons vogué sur les "backwaters", c'est-à-dire ces quelque 900 kilomètres de canaux qui, à partir d'Alleppey, se perdent dans les terres, les rizières et les petits hameaux colorés. C'est dimanche et les femmes font la lessive sur la berge, pendant que les hommes réparent leurs filets. À notre passage, les jeunes nous envoient la main d'un bel enthousiasme. Si j'étais à leur place, j'en aurais marre de voir passer devant chez moi des touristes et encore des touristes, mais pas eux. Et ici encore, nous rencontrons les plus beaux sourires du monde.

Dans cette région située sous le niveau de la mer, le moyen de transport par excellence est la petite barge ou la péniche, que les locaux poussent à l'aide de grandes perches de bambou. Comparés à leurs embarcations presque miniatures, nos "hôtels flottants" (au nombre de quatre pour notre groupe) sont des géants. Chacun de nos kettuvallam comporte deux ou trois chambres, avec salle de bains privée et climatisation s'il vous plaît. Bon, on a bien aperçu ici, une coquerelle et là, quelques lézards, mais nous essayons de ne pas trop y penser, à ces bibittes grouillantes...

À l'arrière de notre gros "houseboat" se trouve la cuisine où s'affairent nos trois cuistots. Et ça sent bon, pendant que grille le poisson servi à l'heure du lunch, puis le poulet offert à la tombée de la nuit. À l'avant, nous profitons d'une grande table pour six personnes et d'un confortable boudoir à aire ouverte. À la proue, le capitaine manie le gouvernail pendant que, tels des chats paresseux, nous nous étirons au soleil sur un grand coussin blanc, un collier embaumant la fleur de jasmin à notre cou. Il fait plus de 35 degrés à l'ombre, c'est la grosse-grosse-grosse vie sale et nous redécouvrons avec bonheur que l'humain peut très bien passer une demi-journée sans rien faire...

Un splendide coucher du soleil rougeoyant sur l'eau disparaît derrière les palmiers. Nos barques en profitent pour s'arrêter... quelque part, on ne sait trop où et sincèrement, on s'en fout. Tout ce qui importe, c'est que c'est beau, calme et très exotique. Nous rigolons du fait que nous l'obtenons enfin, notre Été des Indiens - et qu'il n'y a pas plus vrai Été des Indiens que ça!

Une fois le soleil caché derrière les cocotiers, l'obscurité nous enveloppe rapidement. Toujours réunis sur le pont à l'avant, nous discourons à bâtons rompus de nos voyages, à la lumière des chandelles et à l'odeur de l'encens - parfait pour chasser les moustiques. Tout à l'heure, nous retrouverons chacun nos quartiers généraux pour nous endormir au léger clapotis de l'eau sur la coque.

Oh, une petite anecdote avant de conclure : tout juste avant de monter à bord de nos "houseboats", nous sommes tombés sur... une Tata Nano! Si l'on oublie celle que j'ai conduite à Pune il y a trois jours, c'est la toute, toute première Nano que nous aperçevons. Les Québécois en ont fait le tour et ont convenu que l'espace est plus généreux qu'escompté et que l'habitacle fait beaucoup moins "cheap" que ne le laisse supposer son mini-prix (2500$US). Je nomme donc la Tata Nano notre... Vedette du Jour!

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