Sécurité: Parfois utile, le "mauvais pressentiment"...

Trucs et astuces
mercredi, 15 décembre 2010
Il est tard le soir et vous marchez seul(e) dans la rue vers votre voiture, stationnée là-bas dans un endroit bien peu éclairé. Vous êtes inquiet(e), mais vous choisissez de hausser les épaules et de faire le (la) brave. À bas la paranoïa, vous répétez-vous. Eh bien, sachez que les victimes d’agression se disaient à peu près la même chose, avant d’être attaquées…

Pourtant, les quelques règles de prudence qui s’imposent dans ce type de situations sont si faciles à respecter. En voici les grandes lignes.

Dans un stationnement souterrain, optez pour un endroit éclairé, si possible là où le va-et-vient est plus animé – près des ascenseurs ou des escaliers, par exemple. Remarquez où se trouvent les dispositifs de sécurité tels le téléphone d’urgence, les caméras de surveillance et le poste des agents de surveillance. Il n’y a rien de tout ça?

N’hésitez pas à en faire la demande au propriétaire du stationnement... ou changez d’endroit.

S’il s’agit d’un stationnement extérieur, optez pour les cases situées près d’endroits achalandés tels un restaurant ou une station-service. Mémorisez bien l’emplacement pour ne pas avoir à le chercher à votre retour.

Ne laissez rien à la vue dans le véhicule, pas même un disque compact ou de la monnaie dans le porte-gobelet.

Pour vous, ces items peuvent sembler insignifiants, mais ils pourraient en intéresser d’autres…

Une fois le soir venu, retournez à votre véhicule en évitant les raccourcis par les petites ruelles sombres et ce, même s’il vous faut allonger votre trajet. Marchez rapidement, avec l’air de quelqu’un qui sait où il s’en va – vous attirerez beaucoup moins l’attention que si vous semblez hésitant(e), peu sûr(e) de vous.

Conservez votre téléphone cellulaire dans une main, vos clés de voiture dans l’autre. De cette façon, une fois à destination, vous n’aurez pas à fouiller nerveusement vos poches ou votre sacoche à la recherche du fameux trousseau perdu. Sachez aussi qu’une clé glissée entre deux doigts peut, en dernier recours, constituer une arme.

Vous vous sentez suivi(e)? « Accélérez le pas, changez de trottoir et dirigez-vous vers un endroit achalandé, » dit Ian Lafrenière, sergent à la SPVM (Montréal). Si, malgré tout, vous vous sentez encore en danger, criez à l’aide et composez le 9-1-1, en indiquant rapidement votre position. Voilà qui devrait faire fuir les malfaiteurs.

Ce n’était qu’une fausse alerte? Tant mieux! « J’aime mieux un appel non fondé que l’inaction », dit le policier montréalais.

Le Sergent Claude Denis, de la Sûreté du Québec, recommande aux femmes de porter le sac à main en bandoulière. Mais : « Si on veut vous l’arracher, ne vous battez pas avec l’agresseur. » Mieux vaut perdre son sac que sa vie.

Besoin de transporter des boîtes ou un ordinateur portable? Laissez-les au bureau et revenez récupérer le tout en voiture. De un, vous ne tenterez pas le diable en déambulant à pieds avec des objets pouvant attirer la convoitise et de deux, vous aurez les mains libres pour vous défendre en cas d’agression.

Comme on n’est jamais trop prudent, pourquoi ne pas demandez à un collègue de vous accompagner jusqu’au stationnement? Tous deux profiterez d’un petit moment de détente, le temps de quelques pas, avant que vous ne reconduisiez votre partenaire en voiture, au point de départ. Pas de collègue en vue? À la limite, prenez un taxi et demandez au chauffeur d’attendre, avant qu’il ne quitte les lieux, que vous ayez démarré.

En approchant de votre véhicule, observez attentivement les environs. Repérez les mouvements suspects, évitez les coins sombres. « Faites confiance à votre instinct, dit le sergent Denis. S’il y a quoi que ce soit de louche, n’hésitez pas : composez le 9-1-1. » Mieux vaut avoir l’air fou… que mort.

Ceux qui sont tentés par les répulsifs à ours ou chiens enragés (rappelons que le poivre de Cayenne est interdit), le sergent Denis fait une mise en garde : « Ces vaporisateurs peuvent se retourner contre vous si vous ne savez pas les utiliser convenablement ou si le vent souffle dans votre direction. »

Le policier suggère plutôt le port d’un sifflet pour alerter les environs et faire fuir les malfaiteurs. Si l’on se trouve à proximité de son véhicule, la touche « panique » sur la télécommande de déverrouillage remplit les mêmes fonctions.

Une fois aux abords de votre automobile, jetez un œil dans son habitacle afin de vous assurer que personne ne s’y dissimule. Ces scénarios cauchemardesques, ça n’arrive pas que dans les films d’horreur… Si vous roulez en Volvo, vous aurez l’avantage du système de sécurité personnel : la télécommande avise le propriétaire qui s’approche si l’alarme a été activée en son absence.

Le dispositif peut même déterminer la présence d’un intrus à bord, grâce à un microphone ultra sensible qui enregistre les battements de cœur…

Enfin, une fois en sécurité dans votre véhicule, n’ouvrez ni la portière ni la fenêtre à un individu qui s’approche. Il y a toujours moyen de se parler au travers d’une glace et si l’inconnu vous demande de l’aide, vous pouvez la lui accorder en communiquant pour lui avec les services d’urgence, une fois que vous serez en route.

Les sergents Denis et Lafrenière insistent : si davantage de gens lançaient un appel au secours quand ils se sentent menacés, beaucoup moins d’agressions physiques surviendraient.

« Écoutez-vous, conclut le sergent Lafrenière. Souvent, lorsqu’on intervient comme policier dans des situations de ce genre, la première chose que les gens nous disent, c’est : ‘J’avais un mauvais feeling’… »

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