Rouler en tout confort: Oui, mais...

Trucs et astuces
jeudi, 15 juillet 2010
La route s’annonce longue? Comment se rendre à destination en tout confort, mais aussi en toute sécurité et non pas au détriment de l’économie d’essence?

Premier conseil à suivre : le conducteur doit d’abord trouver sa position optimale derrière le volant. Certes, il lui serait peut-être plus confortable d’incliner le dossier de son siège comme pour le Lazy-Boy de son salon, de poser une main nonchalante sur le volant et de laisser l’autre bras reposer sur le rebord de la fenêtre.

Mais advenant une situation d’urgence, ce même conducteur devra d’abord se redresser, empoigner fermement le volant puis… régir. Et souvent, il sera trop tard.

La position sécuritaire de conduite se résume donc à un dossier presque à la verticale et les deux mains sur le volant.

L’idéal est d’avoir son épaule bien adossée au siège, pendant que le dessous de son poignet rejoint sur le volant. S’il faut virer brusquement ou éviter un obstacle soudain, le volant demeurera un instrument de contrôle – et ne deviendra pas un appui, comme ce sera le cas pour celui qui n’est pas solidement ancré dans son siège.

Pas trop loin, mais pas trop près non plus…

Un peu pour les mêmes raisons, le genou du conducteur, lorsque le pied de celui-ci effleure le frein, doit demeurer légèrement plié. Il s’agit, lors d’un freinage énergique, de pouvoir effectuer la manœuvre sans être au bout de ses ressources.

Attention, cependant : mis à part quelques vieux véhicules, tous les volants renferment, de nos jours, un coussin gonflable. Cet équipement de sécurité se déploie, lorsque nécessaire, à plus de 300km/h.
Voilà de quoi sérieusement blesser l’automobiliste qui n’est pas attaché ou qui conduit trop près de son volant. C’est pourquoi il faut laisser au moins 25 centimètres (10 pouces) d’espace entre son sternum et le volant.

À 9h-3h, les mains

Le volant doit être empoigné selon la configuration 9h-3h, c’est-à-dire la main droite à l’est et la main gauche à l’ouest. La raison en est simple : en cas d’urgence, l’automobiliste profite alors d’un plus grand mouvement rotatif que s’il avait laissé ses mains à 10h-2h. Autrement dit, il bénéficiera d’une marge de manœuvre de 180 degrés plutôt que de 120 degrés et ce, en un seul mouvement.

À ceux qui doutent du confort de cette position, sachez qu’elle nécessite effectivement quelques jours d’adaptation. Mais une fois conquise, elle a l’avantage de laisser au repos les bras et les épaules. Tant pis pour ceux la trouvent « pépère »…

Bouclez-la tous!

Au Canada, où la grande majorité des automobilistes conduisent « attachés », il n’y a sans doute pas lieu de répéter que le port de la ceinture de sécurité réduit jusqu’à six fois les risques de décéder dans un accident routier.

Il faut cependant savoir qu’une ceinture de sécurité est plus efficace lorsqu’elle est bien portée. Ainsi, la sangle inférieure doit être glissée sur les hanches et non sur l’estomac, là où elle pourrait causer de sérieuses blessures internes.

De même, la courroie supérieure ne devrait jamais être passée sous le bras, parce qu’en cas de collision, elle viendra appuyer sur les côtes, ce qui peut notamment provoquer une rupture de l’artère principale du cœur.

Il est aussi dit que la femme enceinte qui veut protéger son bébé doit commencer à le faire en demeurant en vie : il lui faut donc, elle aussi, la boucler.

Le poids d’un éléphant

La ceinture n’est pas que pour les occupants qui prennent place à l’avant d’un véhicule : ceux assis à l’arrière doivent également la porter.

Parce qu’en cas de collision, toute personne ou objet qui n’est pas attaché à bord acquiert subitement, à 50km/h, une force d’impact représentant 35 fois son poids.

À 100km/h, on ne fait pas que doubler cette conséquence, on la quadruple. Ainsi, un adolescent de 45 kilos aurait alors la force d’impact… d’un éléphant de plus de six tonnes.

Les passagers non sanglés à l’arrière peuvent non seulement s’envoler comme des boulets de canon, ils peuvent aussi venir frapper ceux qui sont attachés à l’avant. Ces derniers, maintenus par leur ceinture, se transforment alors en de véritables coussins gonflables humains, risquant l’asphyxie, une fracture de la moelle épinière ou carrément la mort.

Pour les bêtes à poil, aussi

Il n’y a pas que les occupants à deux pattes qui doivent s’attacher : ceux à quatre pattes ont tout intérêt à le faire eux aussi.

Parce qu’en cas de collision, eux aussi seront blessés, et eux aussi deviendront de funestes projectiles. Par exemple, lors d’un impact à 80km/h, un chat de 10 kilos qui roupille sur la banquette arrière sera catapulté vers l’avant comme s’il tombait d’un cinquième étage.

Si à la maison, l’animal domestique est souvent considéré comme un membre de la famille, il en est malheureusement tout autrement en voiture. Pour l’amour de ces bêtes à poil, la sécurité automobile passe pourtant avant le confort et la liberté d’action à bord.

C’est pourquoi il est primordial de leur trouver, dans toute bonne animalerie, le harnais de voyage qui leur convient.

Et de s’en servir…

Technologie à la rescousse

Rouler en tout confort, c’est aussi faire usage de ces dispositifs censés nous rendre la vie plus facile. Avancées technologiques obligent, ils sont de plus en plus nombreux sur le marché et certains valent la peine d’être sérieusement considérés lors d’un prochain achat automobile.

Il y a évidemment ces systèmes de navigation qui guident en route, mais aussi la radio satellite (avec abonnement) qui assure son style musical préféré en tout temps, sans pause publicitaire et ce, partout en Amérique du Nord.

Les commandes audio au volant sont quant à elles si pratiques, en plus d’assurer une conduite en sécurité, qu’elles gagneraient à être déclarées un jour « équipement de série ». Heureusement, on les retrouve dans un grand nombre de modèles, y compris dans des voitures compactes.

Le bon ajustement

Sur plusieurs véhicules, les sièges avant s’ajustent en hauteur. Voilà qui aide l’automobiliste à trouver la bonne position de conduite, position optimisée si, de surcroît, le volant se fait télescopique.

Les modèles les plus luxueux proposent des assises de siège avant avec extension, pour un meilleur appui des cuisses. Et les ajustements de soutien lombaire sont devenus si sophistiqués que certains sièges permettent non seulement l’ajustement au niveau du dos, mais aussi des oreillettes latérales qui enveloppent le corps.

Autre percée en sécurité : les appui-tête actifs. Ceux-ci sont conçus de façon à réduire les risques de « coup de lapin » et autres blessures cervicales en cas de collision. Encore faut-il les placer convenablement, c’est-à-dire suffisamment en hauteur pour protéger l’ensemble de la tête.

Idéalement, la crête de l’appui-tête devrait se trouver à sept centimètres au-dessus des yeux, ce qui place son centre à la hauteur des oreilles. Par ailleurs, moins de cinq centimètres de distance devrait séparer l’appui du derrière de la tête.

Coûteuses douceurs

Bien sûr, la climatisation automatique, le toit ouvrant, les sièges à ajustement électrique, ceux chauffants (certains sont même climatisés), voire le volant chauffant sont autant d’équipements automobiles qui agrément le confort en route.

Il faut cependant savoir que ces systèmes opèrent au détriment de l’économie en carburant. Non seulement ajoutent-ils du poids au véhicule, mais ils exigent une puissance additionnelle.

Le Guide du Bon Sens au Volant publié par l’Office de l’efficacité énergétique (Ressources naturelles Canada) soutient que « les sièges à commande électrique peuvent ajouter de 40 à 60 kg à un véhicule de 1 200 kg, ce qui peut entraîner une augmentation de consommation de carburant à vie de 2% à 3%. »

De l’air!

Le Guide affirme également que « la climatisation peut augmenter la consommation en carburant de plus de 20% dans la conduite en ville. »

En milieu urbain, où les vitesses sont moins élevées, ouvrir les fenêtres et le toit ouvrant s’avère donc un choix plus économique que la climatisation.

Par contre, à vitesse d’autoroute, ce choix fait augmenter la résistance aérodynamique et, par conséquent, la consommation en carburant. Mieux vaut alors fermer les glaces et compter sur le simple ventilateur pour remplacer l’air dans l’habitacle.

Au mieux, le toit ouvrant qui s’incline légèrement sur certains véhicules peut laisser passer l’air avec un impact minimal sur l’aérodynamisme. Au pire, on peut engager le climatiseur en alternance avec le ventilateur, lorsque nécessaire.

La Toyota Prius de nouvelle génération dispose d’un nouveau système fort intéressant : des panneaux de toit récupèrent l’énergie solaire pour faire fonctionner un ventilateur lorsque le véhicule est à l’arrêt, ce qui permet d’évacuer l’air chaud et d’y fait entrer de l’air frais. Voilà une belle façon écologique de réduire ses besoins en climatisation lors des départs effectués par temps chaud.

Le repos du guerrier

Le régulateur de vitesse est non seulement un bon moyen d’économiser du carburant (Touring, édition Printemps 2007), mais il permet également le repos du… pied guerrier.

Encore faut-il que ce pied guerrier demeure en poste près de la pédale de frein, prêt à rapidement passer à l’attaque en cas de besoin.

La main qui se repose sur le levier de vitesse est par contre un très mauvais assaut contre les fourchettes de la transmission manuelle. Car cette pression superflue entraîne une usure prématurée.

Même chose pour la pédale d’embrayage : elle ne constitue pas un repose-pied et s’en servir comme tel provoque une détérioration aussi rapide qu’inutile. Voilà pourquoi il faut aussi s’assurer, entre chaque passage de vitesse, de complètement relâcher la pédale.


Pour le bel âge

Les conducteurs qui prennent de l’âge ont des besoins en confort plus grands que la moyenne. Pour eux, diverses solutions existent afin de rendre leur expérience de conduite plus agréable.

Il y a ces couvre-volant qui améliorent la prise en main, puis ces coussins de siège qui accroissent non seulement le bien-être, mais qui peuvent aussi améliorer la vision en accordant au petit conducteur quelques centimètres de plus en hauteur.

Parlant vision, il y a ces rallonges de pare-soleil qui protègent de l’éblouissement ou encore ces rétroviseurs additionnels qui réduisent les angles morts – il vaut mieux cependant faire installer ces derniers par un professionnel.

Sur plusieurs modèles, notamment chez les véhicules Ford, les pédales ajustables peuvent être commandées en option. Les personnes de petite taille les trouvent très pratiques pour dénicher la position de conduite sécuritaire.

Quelques rares véhicules, entre autres chez GM, offrent un système de vision nocturne qui fait s’illuminer la vitesse de croisière au bas du pare-brise, tel un reflet plus facile à consulter que l’instrumentation de bord.

Enfin, un ergothérapeute peut aider les personnes en perte de mobilité à trouver et à faire installer d’autres dispositifs destinés à rehausser leur confort et leur sécurité à bord. Il ne faut pas hésiter à faire appel à des professionnels – pourquoi se priver de ce qui peut rendre la conduite plus aisée?

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