Épargner sur le carburant : de l’entretien régulier à la conduite zen

Trucs et astuces
mercredi, 5 mai 2004
L’économie d’essence peut – devrait – être au cœur des préoccupations lors de l’achat d’une automobile. Un outil pour effectuer un choix éclairé : les prix Énerguide, qui récompensent les véhicules les moins gourmands. Mais même au volant de la voiture la plus économique en carburant qui soit, un automobiliste peut gaspiller plusieurs litres d’essence s’il néglige l’entretien de son véhicule ou adopte une conduite agressive. Voici donc quelques trucs pour sauver annuellement des dizaines de dollars à la pompe. Le portefeuille, mais aussi l’environnement vous diront ‘merci’...

Sachez gonfler ce pneu…

Un pneu sous gonflé de 40 kPa entraîne une surconsommation de carburant pouvant aller jusqu’à 3%, dit l’Office de l’efficacité énergétique (OEE) de Ressources naturelles Canada. Les automobilistes canadiens gaspilleraient ainsi quelque 400 millions de litres de carburant par année, soit 340 millions de dollars (à 0,85$ le litre), ou près de 19$ par automobiliste.

Voilà pourquoi il convient de vérifier régulièrement la pression des pneus de son véhicule – tous les pneus, y compris celui de secours, puisqu’on ne sait jamais à quel moment ce dernier sera utile. L’OEE suggère rien de moins qu’une vérification mensuelle.

Celle-ci doit tenir compte des recommandations du constructeur et être effectuée ‘à froid’, c’est-à-dire lorsque le véhicule n’a pas roulé depuis au moins trois heures ou qu’il a parcouru moins de deux kilomètres.

Au passage, il est bon de vérifier toute usure inégale des pneus, qui pourrait alors signifier un déréglage du parallélisme des roues et, par conséquent, une surconsommation de carburant.

Tout automobiliste devrait également procéder à la rotation des pneus à tous les 10 000 kilomètres, soit généralement deux fois par an. Si le conducteur sent un tiraillement ou une vibration, mieux vaut remédier rapidement à la situation, sans quoi du carburant sera brûlé plus que nécessaire, les pneumatiques s’useront prématurément et la maniabilité du véhicule sera affectée.

Il est temps de procéder à l’achat de nouveaux pneus? Opter pour un modèle qui présente 10% moins de résistance au roulement, donc qui sollicite moins le moteur, peut réduire la consommation de carburant de 2%.

La bonne forme mécanique, gage d’économies

Conserver son véhicule en bon état rehausse la valeur de revente d’un véhicule. À plus court terme cependant, une mise au point régulière peut rapporter de substantielles économies d’essence : jusqu'à 50% dans certains cas.

Par exemple, un filtre à air bouché peut augmenter la consommation de carburant de 10%. Ce filtre devrait d’ailleurs être inspecté tous les ans et remplacé en moyenne aux 48 000 kilomètres.

Une inspection régulière permet également de vérifier l’état du filtre à carburant, du système de refroidissement et du dispositif d’allumage – des bougies usées ou qui fonctionnent mal se traduisent par une mauvaise combustion du carburant.

Un simple coup d’œil sous le capot peut révéler des fils de bougie fendus, des canaux qui fuient ou encore des attaches desserrées.

Le manuel du propriétaire informe sur la fréquence des changements d’huile requis par le véhicule et le type de lubrifiant qu’il convient d’utiliser. Les huiles à rendement énergétique peuvent réduire la consommation de carburant de près de 3% comparativement aux autres huiles.

Le niveau des liquides - de refroidissement, de transmission, de servo-direction et de freins – doit aussi être vérifié à intervalles réguliers. Une fuite sous le véhicule? Il faut y voir rapidement. Il est possible d’en connaître la provenance en se rappelant ce qui suit : l’huile est noire, le réfrigérant est jaune-vert luisant, le liquide à transmission automatique est rose, alors que ceux de la servo-direction et des freins sont clairs, arborant une légère teinte brunâtre.

Enfin, les freins qui font entendre frottements ou sifflements signifient une perte de pouvoir de freinage, mais aussi que les plaquettes collent au disque ou au tambour. Voilà qui produit une résistance exigeant davantage du moteur, au détriment de l’économie d’essence.

La conduite zen

Le feu vire au vert? Le conducteur démarre en vitesse, pour freiner brusquement au prochain feu de circulation, rouge celui-là. Selon une étude européenne de la CADDET (Centre pour l’étude et la diffusion des opérations exemplaires de technologies énergétiques), ce conducteur aura sauvé deux minutes et demi sur un déplacement de 60 minutes, soit 4%.

Par contre, il aura brûlé 39% plus de carburant et pollué cinq fois plus que s’il avait piloté sa voiture de manière plus zen. Non seulement les démarrages et les freinages brusques consomment-ils plus de carburant que nécessaire, ils usent prématurément les composantes automobiles tels les freins et les pneus.

En situation urbaine, la règle d’or est donc de maintenir une vitesse constante. Le Guide du Bon $ens au volant, publié par l’Office de l’efficacité énergétique, ne ménage pas ses mots : « Se précipiter vers un feu rouge pour ensuite freiner à la dernière minute est un exemple d’une habitude futile et coûteuse qui gaspille le carburant. »

Le prochain feu est rouge? Pourquoi ne pas relâcher l’accélérateur et se laisser rouler jusqu’à l’intersection? Peut-être même que les freins n’auront pas à être sollicités, puisque le feu aura viré au vert…

Sur l’autoroute, le mot d’ordre est : progressif. Rien de mieux que des accélérations graduelles pour atteindre sa vitesse de croisière. Lorsque fixée à 100 km/h, celle-ci entraîne une diminution de la consommation d’essence de 20% par rapport à une vitesse de croisière établie à 120 km/h.

Le bon vieux régulateur de vitesses aide à maintenir sa vitesse – et peut-être à se préserver d’un pied trop lourd menant tout droit à la contravention. Attention cependant : en région montagneuse où la chaussée s’amuse à monter et à descendre, le régulateur de vitesses n’est pas la solution. Il est préférable de diminuer sa vitesse en montée pour mieux la reprendre en descendant, plutôt que de laisser le régulateur s’échiner à conserver une vitesse constante.

Autre conseil zen: garder une distance raisonnable avec le véhicule qui précède. Voilà qui évite non seulement le freinage inutile – chaque ralentissement constitue une perte d’énergie – mais aussi des reprises superflues qui demandent une surconsommation d’essence.

Regrouper et planifier

Les enfants attendent à la garderie, les vêtements sont chez le nettoyeur et encore faut-il passer à l’épicerie en prévision du dîner… Les courses s’accumulent? Les combiner peut faire sauver temps et argent.

Regrouper et planifier sorties et déplacements permet une utilisation efficace de son véhicule et, par conséquent, se traduit par une économie de carburant. Rien de mieux que de faire la guerre au kilométrage inutile et aux parcours qui reviennent sur leurs pas.

Aussi, les trajets plus longs effectués sur une route où une vitesse constante peut être maintenue sont moins gourmands en essence que les trajets plus courts, jonchés d’intersections occasionnant de fréquents arrêts et redémarrages.

Dans la foulée de la conduite zen dont il était question plus tôt, il convient de s’accorder suffisamment de temps pour accomplir ce qui figure sur la liste des « choses à faire ». Un conducteur qui n’est pas pressé aura moins tendance à accélérer rapidement ou à freiner brusquement.

Enfin, personne n’aime être fait prisonnier d’un bouchon de circulation – y être immobilisé fait perdre non seulement du temps, mais brûle inutilement du carburant et pollue tout aussi inutilement l’atmosphère.

Pour éviter les ralentissements, rien de mieux que de syntoniser les bulletins radio faisant état de la situation sur le réseau routier.

Le ralenti, un gaspillage énorme

En plus de polluer, un moteur qui tourne au ralenti ne mène absolument nulle part. Si chaque Canadien faisait sa part et laissait tourner son moteur au ralenti en moyenne cinq minutes de moins par jour, l’environnement serait annuellement épargné de 1,4 million de tonnes de dioxyde de carbone (ou le C02, principal gaz à effet de serre).

L’Office de l’efficacité énergétique est formel : mieux vaut arrêter son moteur si l’on estime devoir le laisser tourner au ralenti plus de dix secondes. La manœuvre produit un impact limité sur la batterie et le démarreur, impact largement compensé par le fait que chaque période de dix minutes de ralenti gaspille au moins un dixième de litre d’essence – jusqu’à quatre dixièmes de litre pour un moteur huit cylindres. À 80 cents le litre, voilà qui constitue une dépense inutile de près de 2,00$ la minute!

Il fait chaud!

Un dernier conseil : l’utilisation du climatiseur par temps chaud entraîne une hausse de consommation du carburant pouvant aller jusqu’à 20%. Si le mercure ne connaît pas des sommets intolérables, le toit ouvrant et des vitres teintées représentent des alternatives beaucoup plus écono-logiques.

Pour plus d’informations : Le Guide du Bon $ens au Volant, par l’Office de l’efficacité énergétique, Ressources naturelles du Canada (www.oee.rncan.gc.ca).

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