Éco-conduisez: Sauver 20% à la pompe

Trucs et astuces
jeudi, 1 janvier 2009
Il y en a qui s’amusent à battre des records de vitesse – et sans doute ceux-là battent-ils aussi des records de contraventions. Heureusement, il y en a qui s’amusent à battre des records… de faible consommation en carburant. L’éco-conduite, voilà un jeu tout simple qui fait du bien à la planète et auquel devrait se livrer pas mal plus de monde!

Nous pourrions vous divulguer statistiques sur statistiques afin de vous convaincre que l’éco-conduite épargne du carburant et, par le fait même, l’environnement. Nous pourrions aussi vous dire qu’à long terme, la conduite écologique augmente la durée de vie de vos freins et de vos pneus, voire de votre véhicule en général.

Mais nous allons plutôt vous laissez le soin de vous convaincre vous–mêmes. Voici comment.

L’ABC du plein d’essence

La prochaine fois que vous visiterez votre station-service, remettez le compteur kilométrique à zéro et cessez le ravitaillement au premier déclic de la pompe – déclic qui vous annonce que votre réservoir est plein. La fois suivante, faites de même : vous vous assurez ainsi que votre « plein » se ressemblera d’une fois à l’autre.

Ce premier plein d’essence, consommez-le comme vous le faites généralement et ne changez rien dans vos habitudes de conduite. Lorsque le réservoir sera presque à sec, remplissez-le, notez le nombre de kilomètres que vous avez parcourus et faites le calcul : le nombre de litres achetés, divisé par le nombre de kilomètres parcourus, multiplié par 100. Vous obtiendrez votre consommation moyenne en litres aux 100km.

Maintenant, avec un nouveau plein tout neuf, adoptez les techniques d’éco-conduite qui suivent. Et préparez-vous non seulement à économiser gros, mais également à voir certains mythes en prendre pour leur rhume…

Vitesse stable et anticipation

Mythe : il faut accélérer doucement pour diminuer sa consommation en carburant.
Faux : plus vous accélérez doucement, plus vous étirez la demande en énergie avant d’atteindre votre vitesse de croisière. Mieux vaut accélérer franchement, mais pas trop non plus; par exemple, avec la pédale aux deux tiers enfoncés.

Une fois votre vitesse de croisière atteinte, il vous faut la conserver stable le plus longtemps possible. En effet, il n’y a rien de pire pour accroître la consommation en carburant que les freinages brusques et les ré-accélérations intempestives. À preuve : votre voiture est beaucoup plus gourmande à petite vitesse variable en ville, qu’à grande vitesse constante sur l’autoroute.

Pour en arriver à une vélocité la plus stable possible, il vous faut conserver vos distances avec les autres véhicules. Les experts vous disent de compter deux ou trois secondes d’écart avec l’automobile devant?

Comptez en six. Voilà qui vous laissera amplement le temps d’appliquer la règle d’or de l’éco-conduite: anticiper les mouvements de la circulation. Ça freine devant? Vous aurez le temps de simplement lever le pied, voir venir et peut-être n’aurez-vous même pas à freiner.

Tout au contraire, si vous êtes à quelques centimètres du pare-choc qui précède, vous devrez freiner... pour ré-accélérer de nouveau. Vous ne contrôlerez pas votre conduite, c’est plutôt la circulation qui le fera pour vous – et certainement pas de la meilleure façon qui soit.

Sur l’autoroute, le régulateur de vitesse est un excellent moyen de maintenir sa vitesse. Et notez que si vous adoptez l’éco-conduite à long terme, vos freins et vos pneus vous remercieront en longévité.
 
À bas les bouchons

En autant que possible, évitez les bouchons de la circulation en empruntant les transports en commun, en choisissant d’autres routes moins encombrées ou en reportant votre déplacement à un moment moins achalandé de la journée.

Les bouchons de circulation sont meurtriers pour l’éco-conduite. Si votre véhicule est muni d’un ordinateur de bord indiquant la consommation en carburant, vous constaterez que la moyenne que vous avez réussi à maintenir est anéantie par le sur-place. « Une consommation moyenne de 8L/100km peut facilement s’élever, après cinq minutes de bouchon, à 9L/100km, » soutient Yvon Lapointe, directeur de la sécurité routière et recherche automobile chez CAA-Québec.

Oh, pensez aussi à regrouper vos courses : sortir la voiture pour un simple carton de lait n’est pas digne de l’éco-conducteur que vous souhaitez devenir…

Le mythe du point mort

Mythe : se laisser aller au point mort épargne du carburant.

Faux : depuis une quinzaine d’années, les véhicules sont conçus pour que l’alimentation en carburant soit coupée en décélération. Nul besoin, donc, de passer au « neutre ».

Au contraire, rouler au point mort consomme un peu de carburant, alors que la consommation est nulle en se laissant aller avec une vitesse engagée. Idéalement, on choisira le rapport de vitesse le plus élevé afin de limiter les frottements de la compression.

En accélération, si votre véhicule est équipé d’une boîte manuelle ou d’une transmission automatique avec mode manuel, évitez de faire révolutionner votre moteur. Pour ce faire, grimpez rapidement les vitesses.

En effet, contrairement à ce que l’on peut croire, la consommation est plus faible lorsque le régime-moteur est à son plus bas. « La première vitesse ne devrait servir qu’à vous mettre en mouvement, recommande M. Lapointe.

Lorsque c’est possible, n’hésitez pas à sauter des rapports, entre autres à passer de la 2e à la 4e vitesse. » Avec une boîte automatique, le passage à un rapport supérieur s’obtient en retirant brièvement le pied de l’accélérateur.

Certes, il faut alors dire adieu aux tonalités excitantes des moteurs qui rugissent, mais on dit alors un beau bonjour aux économies à la pompe!

L’exception qui confirme la règle

Idéalement, l’éco-conduite passe par une route plane et sans arrêt. S’il faut diminuer sa vitesse, mieux vaut ralentir progressivement, de façon à rendre l’élan le plus long et le plus profitable possible.

Sur une route toute en dénivellation, on peut évidemment profiter des descentes pour se laisser aller. La sécurité – et la loi! – commande cependant qu’on ne dépasse pas les limites de vitesse. En montée, il faut résister à la tentation d’enfoncer l’accélérateur. Même qu’il vaut mieux légèrement relâcher la pédale afin de conserver le plus bas régime-moteur possible, quitte à atteindre le sommet avec une vélocité moins grande. Il y aura toujours lieu de se reprendre à la descente suivante…


En vrac

Évidemment, l’éco-conducteur qui s’immobilise pour un temps (sauf dans les bouchons de circulation) ne laisse jamais tourner son moteur au ralenti plus de dix secondes – au-delà de cette période, il l’éteint. Il commence à faire froid dans l’habitacle? Deux choix s’offrent à lui : redémarrer quelques instants pour réchauffer l’intérieur ou, mieux, entrer dans le resto voisin et y boire un bon café.

Le parfait éco-conducteur, c’est au volant d’une voiture à faible consommation d’essence qu’on le retrouve. Voitures sous-compactes, véhicules hybrides, motorisations diesel, le choix ne manque pas. L’éco-conducteur fait aussi bonne utilisation des transports en commun et, à la belle saison, du vélo.

On dit souvent que conduire les vitres ouvertes entraîne une résistance, mais celle-ci est infime comparé à l’augmentation de la consommation (jusqu’à 20%) occasionnée par la climatisation.

Aussi, l’éco-conducteur sait que tout poids supplémentaire à bord de son véhicule et toute entrave à l’aérodynamisme viennent affecter ses prouesses écologiques. Il sort donc tout ce qui est inutile du coffre et il retire la boîte de toit qui ne sert pas.

Sur l’autoroute, l’éco-conducteur respecte les limites de vitesse. Parce que c’est la loi bien sûr, mais aussi parce qu’il sait que conduire à 100km/h plutôt qu’à 120km/h lui fait économiser 20% en carburant.

Parce qu’il sait que des pneus sous-gonflés entraînent plus de résistance et, par conséquent, font augmenter la consommation en carburant, l’éco-conducteur en vérifie mensuellement la pression. Il le fait encore plus souvent en hiver, lorsque le mercure qui joue au yoyo fait perdre plusieurs livres de pression du coup.

Enfin, dans ces mêmes pages Touring, le parfait éco-conducteur aura lu tous les avantages du chauffe-moteur en hiver et il branche donc sa voiture trois heures par nuit, chaque fois que le mercure menace plonger sous le zéro.


Gagnant à tout coup

Si vous jouez le jeu de l’éco-conduite avec sérieux et discipline, vous ferez partie de ceux et celles qui ont réussi, sans changer de véhicule, à réduire jusqu’à 20% leur consommation en carburant – et d’autant leurs émissions polluantes.

C’est dire que si vous roulez 20 000 kilomètres par année dans une voiture compacte, vous pourriez sauver jusqu’à 300$ par année, soit plus ou moins un paiement mensuel. Les économies sont encore plus criantes pour les grosses cylindrées et ceux qui doivent conduire davantage que 20 000 kilomètres par année.

Surtout, vous constaterez que votre nouvelle conduite « zen » ne vous fera pas arriver bien, bien plus tard à destination. Comme quoi tout vient à point à qui sait… éco-conduire!

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits r�serv�s.