Reculons d’une décennie et demie, si vous le voulez bien, et rappelons-nous l’arrivée de ces premières hybrides. La Toyota Prius a été la première à s’offrir au marché japonais en 1997, mais c’est la Honda Insight qui l’a battue en débarquant la première en sol américain, six mois avant le tournant du nouveau millénaire.
Cela dit, c’est indéniablement Toyota qui a remporté la bataille “propulsion essence-électricité”, avec le plus grand nombre d’unités vendues à travers le monde – plus de six millions.
Un deuxième affrontement se dessine, cette fois avec la technologie des piles à combustible (autrement dit, les voitures à hydrogène, dont les émissions zéro pollution ne sont constituées que de vapeur d’eau).
Les derniers jours ont d’ailleurs été le théâtre de deux grandes annonces qui, disent leurs auteurs Toyota et Honda, vont révolutionner l’industrie.
Entre la Toyota Mirai…
Toyota, d’abord, vient de confirmer que sa berline quatre portes à hydrogène portera officiellement la désignation de Toyota Mirai – qui signifierait “futur”, en japonais.
Le président Akio Toyoda vient d’en faire l’annonce à Los Angeles, à quelques heures de l’ouverture du grand salon automobile.
La voiture n’est pas une nouveauté en soi, puisqu’elle a déjà été montrée sous sa robe de FCV Concept il y a un an, au salon de Tokyo. On savait donc que pareille voiture-prototype, avec son autonomie de 500 km, allait un jour ou l’autre rejoindre les chaînes de montage.
Mais voilà: au lieu d’une production limitée à quelques dizaines d’exemplaires loués à une clientèle californienne triée sur le volet, comme c’est actuellement le cas pour la Honda FCX Clarity, Toyota annonce que sa Toyota Mirai sera partie prenante de la grande famille nipponne et ce, dès l’été prochain (à temps pour une année-modèle 2016).
Pensez à un prix d’étiquette tournant autour des 50 000$US.
… et la Honda qui n’a toujours pas de (vrai) nom
Honda n’allait pas laisser Toyota s’en tirer comme ça et, hier, son président Takanobu Ito a dévoilé à… Tokyo une autre itération prototype d’une berline à hydrogène. Celle-ci hérite encore d’une très sérieuse désignation: FCV Concept (pour fuel cell vehicle).
Mais contrairement à la FCEV Concept montrée l’an dernier au salon de Los Angeles (géographiquement, on ne vous a pas perdus, j’espère?), elle compte cinq places – soit une place de plus que pour la Toyota Mirai, a évidemment fait valoir le président Ito.
Qui plus est, le groupe motopropulseur de la berline à hydrogène de Honda a pu être réduit en taille d’un tiers, mais sa puissance accrue des deux tiers, pour une autonomie de… 500km.
Tiens donc, quelle coïncidence.
L’hydrogène, pied de nez à l’électrique
Là où l’un parle d’une commercialisation dès l’été prochain pour sa Toyota Mirai, l’autre met la pédale douce et parle plutôt de 2016. C’est que Honda, aux prises avec une série inconvenante de rappels, dit vouloir prendre le temps de bien faire les choses.
Reste que, mine de rien, on est en train d’assister à un retour en force de l’hydrogène. Car avec leur annonce presque simultanée, les deux grands rivaux japonais de toujours indiquent qu’ils n’ont pas l’intention de passer de l’ère hybride à l’ère 100% électrique, comme les Nissan et Ford de ce monde, mais plutôt de miser sur la technologie des piles à combustible.