Nos prochaines Buick seront-elles... made in China?
Bon, cette affirmation n’est pas tout à fait vraie; en 2012, les Honda Fit de la génération qui allait tirer sa révérence étaient, pour le marché canadien (mais non américain) momentanément fabriquées en Chine. Avez-vous vu la différence? Nous, pas. Et la troisième génération nous est maintenant acheminée… du Mexique.
Vous êtes de ceux qui croyez encore que les voitures de marques chinoises vont un jour prochain nous «envahir»? Que non. Semble que ce soit plutôt des marques bien de chez nous qui reluquent un assemblage dans l’Empire du Milieu.
Déjà, au dernier salon de Détroit en janvier, Volvo, qui est passé aux mains chinoises de Geely en 2010, annonçait que de ses véhicules fabriqués en Chine seraient prochainement offerts en Amérique. Les bonzes de Volvo Canada nous assuraient d’ailleurs que la nouvelle usine érigée de l’autre côté de la planète était, sur le plan de la modernité, à des années-lumière des installations scandinaves.
La prochaine marque d’importance à vouloir nous proposer des véhicules made in China sera-t-elle Buick? C’est du moins ce que la rumeur de plus en plus insistante veut nous faire croire.
Si l’on en croit l’exclusivité de Reuters, la famille Buick s’éparpillerait sous peu de la façon qui suit, non seulement en Chine, mais aussi en Europe:
- La compacte Buick Verano, actuellement construite à Orion au Michigan, traverserait le globe pour rejoindre les chaînes de montage où l’on assemble déjà la version chinoise de la Chevrolet Cruze;
- La Buick Regal quitterait ses quartiers canadiens d’Oshawa, en Ontario, pour un assemblage soit européen, soit chinois;
- La Buick Cascada, une décapotable promise l’année prochaine aux États-Unis, mais toujours pas au Canada, est déjà assurée d’une production en Pologne, dans l’antre d’Opel;
- Le petit utilitaire Buick Encore est – et restera un indigène de la Corée du Sud;
- Enfin, s’il débarque sur notre continent, l’utilitaire intermédiaire Buick Envision, déjà assemblé et vendu en Chine, maintiendrait sa fabrication asiatique.
Seuls deux modèles Buick conserveraient le sceau américain: l’utilitaire Buick Enclave garderait pignon sur rue à Lansing au Michigan et la Buick LaCrosse, qui doit subir très prochainement un passage générationnel, quitterait le Kansas pour se rapprocher du coeur automobile, plus précisément à l’usine de Hamtramck, en banlieue de Détroit.
Que les deux tiers des véhicules Buick prennent le large n’est certes pas pour rassurer le syndicat des United Auto Workers (UAW), en négociations jusqu’à la mi-septembre pour un nouveau contrat de travail.
De fait, peut-être s’agit-il là d’une tactique de GM pour alarmer ces salariés qui, rapporte le Center for Automotive Research Data, gagnent entre 16$ et 28$US de l’heure – versus plus ou moins 4$US de l’heure en Chine?
D’un autre côté, quoi de plus logique que de transférer une grande partie de la production non seulement là où la main-d’œuvre est moins coûteuses, mais également là où le Yuan vient d’être dévalué. Voilà qui rendrait les opérations plus profitables… dans des usines qui risquent, récession oblige, de voir leur cadence ralentir.
Saviez-vous que…
… la Chine vit une véritable histoire d’amour avec Buick depuis les années 1920, alors que l’empereur Sun Yat-Sen, le père de la Révolution chinoise, ne jurait que par cette marque américaine. Même que depuis une décennie, Buick vend plus d’unités dans l’Empire du Milieu qu’en Amérique; l’an dernier, la division y a écoulé un million d’exemplaires, soit quatre fois plus que sur notre continent…