Une voiture flexible qui s’adapte à n’importe quel environnement urbain, mêmes les plus encombrés, ça vous dit?

Vous serez content: toute la polyvalence du monde se réunit dans la EO2 (apparemment que EO, en latin, ça voudrait dire I Go – je vais) smart connecting car, une petite deux places développée par la branche d’innovation robotique du Centre de Recherche en intelligence artificielle (DFKI), à Bremen en Allemagne.

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D’abord, la EO2 est toute courte, comme l’est la référence en la matière – et nous nommons la smart fortwo. Même qu’à 2,5 mètres, la EO2 fait 20 centimètres de moins que la comparse commercialisée.

Mais… parfois, les cases de stationnement sont si petites que même une smart fortwo ne peut s’y insérer. Avec la EO2, pas de problème: suffit de la transformer en crabe. On fait pivoter les quatre roues à 90 degrés pour que pareille position perpendiculaire à la carrosserie permette les manoeuvres latérales.

Finis, les «parkings parallèles»…

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Si on voulait vraiment faire les fous, on pourrait totalement pivoter les roues, d’un beau 360 degrés. De quoi (encore) narguer la smart, qui se vante actuellement du plus petit rayon de braquage de l’industrie.

Bon, dites-vous, ces roues qui pirouettent, ce n’est pas nouveau. Et vrai que des prototypes comme le Jeep Hurricane (2005) et le Nissan Pivot (2007) ont déjà montré la chose (voyez notre galerie-photos).

Mais ce que ces voitures concept ne faisaient pas, c’est de… rétrécir.

Avec la EO2, si l’espace où se garer est décidément trop petit, y’a toujours pas de problème: la suspension indépendante élève l’arrière du châssis, laissant les quatre pneumatiques reposer bien au sol (même «repliée», la voiture peut donc encore rouler), pendant que les panneaux arrière de carrosserie coulissent sur ceux du devant.

Pareille aptitude modulaire permet à la citadine de rétrécir de 40% (comme au lavage!) et avec son mètre en moins (à 1,5m), elle n’est alors guère plus longue qu’un scooter.

Allez, avouez: plus flexible que ça, tu meurs!

Évidemment, la EO2 smart connecting car (qui n’est qu’à l’état de prototype, sans aucune ambition de production, du moins pour l’instant) est 100% électrique avec, promet-on, une autonomie de 70 kilomètres après chaque recharge de quatre heures.

Là encore, vous dites que quatre moteurs électriques installés aux roues, c’est du déjà vu – et même très, très près de nous?

Et vous avez raison.

Là où la EO2 a cependant un petit quelque chose d’exclusif, c’est qu’elle ne se réserve pas qu’aux villes congestionnées ou aux stationnements déjà pleins: elle peut s’appareiller à d’autres de ses comparses, pour former un train autonome autoroutier.

Ce concept de convoi électronique a été désigné «Platoon» par l’équipe d’une dizaine d’ingénieurs allemands impliqués dans le projet depuis plus de trois ans.

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Du coup, la EO2 fait passer le co-voiturage à un niveau supérieur, en plus d’offrir la conduite sans pilote… sans les problèmes.

Bon, pour le moment, la petite voiture n’accepte pas de dépasser les 65km/h, mais… on peut rêver, non?

Imaginez le Montréal-Québec au volant de l’un de ces pods à deux places, à lire son journal ou à texter sans restriction…

Oh, mais attendez: GM a déjà pensé à quelque chose du genre en… 1956, comme en fait foi ce court métrage présenté à l’exposition Motorama de l’époque.

Déjà, on discourait – ou plutôt, on chantait contre la circulation dense, lorsqu’une parfaite petite famille à bord de sa Firebird – une voiture à… bi-turbine! – a été propulsée 20 ans plus tard.

La vision Technicolor du futur entremêle alors la conduite automatique sur des voies réservées (la Safety Autoway) à la liaison vocale avec Mister Tower (Monsieur Tour de Contrôle) qui suggère, en fin de trajet, l’hôtel «où l’on cuisine à l’infrarouge».

Trop drôle de voir qu’il y a 60 ans, on imaginait déjà la Firebird (la Pontiac Firebird n’allait pourtant voir le jour qu’une décennie plus tard), les écrans tactiles, l’exemplaire humanoïde des Siri et autres commandes vocales d’aujourd’hui, sans oublier l’auto-navigation (ancêtre des Google Maps et On Star), les fours à micro-ondes et la conduite autonome.

Bon, vrai que pour cette dernière, il faudra patienter encore quelques années… mais fort heureusement, il est maintenant très mal vu de fumer la cigarette, encore plus le cigare dans un habitacle automobile partagé avec d’autres…