Une 2e vie pour les batteries: bonnes jusqu'à la dernière goutte!

Dossiers
vendredi, 19 juin 2015
Vous savez pourquoi les voitures électriques sont si chères? Parce que leurs batteries coûtent des milliers de dollars - jusqu'à 8500$ pour la Chevrolet Volt. Que faire d'elles en fin de vie? GM et Nissan veulent les recycler pour éclairer leurs édifices.

Lorsque les premières voitures électriques se sont pointées sur le marché, il y a quatre ans, on s’inquiétait de la durée de vie de leurs batteries. Après tout, ces accumulateurs au lithium-ion coûtent cher: même si les prix ont depuis diminué, le kilowatt/heure demande encore entre 300$ et 500$, disent les experts.

Voilà qui représente une belle facture variant entre les 5000$ et les 8500$ pour la Chevrolet Volt et son groupe de 17 kWh.

Heureusement, l’inquiétude «durée de vie» aura été nulle. D’abord, les piles sont garanties par les constructeurs pendant huit ans / 160 000km. C’est dire qu’on est à peu près sûr qu’elles vont conserver leur rendement au moins pour cette période.

Surtout, on est en train d’envisager une deuxième vie pour ces batteries. Après 10 ou 12 ans, elles auront perdu 20 ou 30% de leur capacité et ne suffiront plus à propulser une voiture? Qu’à cela ne tienne: elles peuvent être récupérées et mises à contribution pour des tâches plus «légères».

Comme, alliées à des panneaux solaires et/ou à des turbines éoliennes, le stockage d’énergie pour alimenter des édifices. C’est ce que vient d’annoncer GM: son nouveau centre Enterprise Data, qu’il vient d’ériger à Milford au Michigan, sera éclairé par les accumulateurs en fin de vie de cinq Chevrolet Volt.

Non seulement les besoins en électricité de l’édifice (et de son stationnement) y seront annuellement nuls, mais en cas de panne, les installations de 40 000 pieds carrés construites au coût de 258$ millions US, et qui représentent l’équivalent de 12 maisonnées, seront autosuffisantes pendant quatre heures.

GM n’est pas seul: Nissan et Tesla y pensent aussi

Nissan, autre grand joueur sur la scène automobile électrique avec sa Leaf, a lui aussi procédé à une annonce du genre cette semaine: en partenariat avec la firme californienne Green Charge Networks, il entend donner une seconde vie commerciale aux batteries de ses voitures électriques – UPS et Walgreens, entre autres, ont déjà signifié leur intérêt.

Tesla a évidemment pris les devants à ce sujet en annonçant son PoweWall en avril dernier, un stockage stationnaire de même principe, mais cette fois résidentiel. La firme Freewire estime que lorsque chargées et déchargées deux fois par jour, les piles automobiles ainsi recyclées peuvent durer un autre cinq ans.

Il y a quelques années, il aurait été fou de penser qu’il y aurait suffisamment de piles automobiles sur le marché pour concocter pareil plan d’affaire.

Mais voilà: Nissan a déjà écoulé mondialement presque 200 000 unités de sa Leaf, alors que GM s’apprête à lancer une seconde génération de sa Chevrolet Volt – ainsi qu’une deuxième voiture 100% électrique, la Chevrolet Bolt.

Pas surprenant donc de voir émerger un marché de la batterie usagée – et que les constructeurs automobiles soient parmi les premiers à vouloir le capitaliser. Est-ce qu’on peut rêver du jour où tous les bureaux – et même nos domiciles seront fournis en électricité par des batteries automobiles de seconde main?

Oui, mais… non. Certes, la chose peut être avantageuse là où l’électricité n’est pas de nature hydraulique.

Reste que dans la Belle Province, il faudra voir si, même d’occasion – et donc jusqu’à six moins coûteuses que lorsque neuves – les batteries livreront un courant économiquement viable, versus les actuels tarifs d’Hydro.

 

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