Trucs pour mieux affronter l'hiver: Automobilistes, n'ayez pas froid aux yeux!

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dimanche, 25 novembre 2012
Si nous vivions au sud du 33e parallèle, nous n'écririons pas - et vous ne liriez pas ce qui suit. Mais que voulez-vous, notre pays, c'est l'hiver. Et avec l'hiver, se pointent ces pépins reliés au gel, à la neige, aux tempêtes. Petit ABC de l'automobiliste qui... n'a pas froid aux yeux.

Portières gelées: ne tirez pas!

On fait tout un plat avec les serrures gelées d'une voiture, mais il arrive aussi que ce soit les portières qui gèlent - surtout après une bonne tempête de verglas.

Mais contrairement aux serrures, il n'existe pas de petit flacon dégivreur pour déjouer le gel des portières en deux temps, trois mouvements. Vous pensez qu'il suffit de tirer de toute vos forces sur la poignée pour parvenir à vos fins?

Tst-tst-tst: une telle vigueur pourrait la briser (c'est fragile, une poignée). Si, par bonheur, vous pouvez glisser vos doigts entre la portière et le cadre du véhicule, tirer trop fort pourrait endommager le caoutchouc protecteur et entraîner des pépins plus importants encore - des fuites d'eau à l'été, par exemple.

Avec les portières gelées, il faut prendre son mal en patience. On peut essayer de tirer un peu, puis encore un peu, mais quand ça ne vient décidément pas, on essaie le truc de l'eau chaude.

Verser de l'eau chaude sur une portière gelée est sans doute la méthode la plus facile et la plus rapide qui soit pour venir à bout de la glace infiltrée. Mais encore faut-il s'assurer d'ensuite bien assécher la carrosserie, dedans comme dehors. Sinon, le pépin se reproduira dans le temps de crier "tempête".

Autre truc: celui du séchoir à cheveux. Encore faut-il avoir accès à une prise électrique et à une rallonge suffisamment longue pour pouvoir diriger la chaleur de l'appareil sur le cadre de la portière. Et ça peut être long avant d'avoir fait fondre le tour de glace. Attention aux dangers d'électrocution.

Un bon tuyau pour diminuer le risque de gel aux portières? À l'automne, lorsque vous préparez votre voiture pour affronter la froide saison, enduisez vos caoutchoucs (aux portières, mais aussi au coffre) d'un lubrifiant conçu spécialement pour eux - vous le trouverez dans les magasins à grandes surfaces.

Vitres gelées: n'y touchez pas

En vous glissant derrière le volant, vous constatez que vos vitres sont elles aussi gelées? N'y touchez pas, qu'elles soient à manivelle ou à ouverture électrique. Sinon, vous risquez d'endommager le mécanisme. Attendez que votre véhicule soit réchauffé pour les actionner. Si le problème persiste pendant l'hiver, visitez votre garagiste: celui-ci diagnostiquera peut-être un problème d'usure ou de mauvais alignement.

Un rappel "serrures"

Les serrures gelées, on s'y attaque avec le flacon de dégivreur - qu'on n'aura évidemment pas laissé dormir dans la boîte à gants, à l'intérieur de l'automobile. Zut, c'est là que se niche le produit? Vous en êtes quitte pour le séchoir à cheveux. Ou encore le briquet, mais attention de ne pas vous brûler les doigts ou d'endommager la peinture de la voiture.

Les essuie-glace: au garde-à-vous!

Miss Météo annonce une bonne tempête pour la nuit prochaine? Prévoyez le coup et, lorsque vous immobilisez votre voiture le soir précédent, assurez-vous que l'interrupteur de vos essuie-glace soit à la position fermée ('off'). De cette manière, lorsque vous redémarrerez le lendemain matin, vos balais n'essayeront pas de se battre contre l'amas qui ensevelit le pare-brise - ce qui en briserait rapidement les pivots et pourrait même en brûler le mécanisme.

Mieux encore: relevez manuellement vos essuie-glace en position verticale.

Si la tempête survient sans crier gare et que vos essuie-glace sont collés au pare-brise, déblayez-les soigneusement sans en abîmer les balais, puis décollez-les à la main, tout doucement.

Démarrage par temps froid: pas de 'zigonnage'

Le mercure descend? Tout le monde l'entend: c'est la cacophonie des moteurs qui tentent de s'ébranler au petit matin.

Ce qu'à peu près tout le monde ignore cependant, c'est que le manuel du propriétaire qui traîne dans la boîte à gants de leur véhicule renferme de  précieuses indications lorsque celui-ci ne veut pas démarrer.

Ainsi, sous les -10 ou -20 degrés Celsius, on demande pour certains véhicules à ce que l'accélérateur soit enfoncé aux trois-quarts, d'autres à ce qu'il soit enfoncé à fond. Sachez au passage qu'à moins de rouler un vieux bazou à carburateur, il ne sert absolument à rien de 'pomper' l'accélérateur.

Si après une tentative, le véhicule ne démarre pas, on recommande de simplement relâcher la clé, non pas de la ramener en position fermée. Cette dernière action entraînerait une autre injection d'essence et, éventuellement, la 'noyade' du moteur.

Un autre essai, puis un autre essai et peut-être même encore un autre essai peuvent être nécessaires afin que le moteur démarre enfin. À chaque fois, il ne faut pas s'éterniser à faire tourner le démarreur, sous peine de l'endommager: au maximum dix ou quinze secondes. Et toujours, il faut laisser un temps de pause (environ un quart de seconde) entre les tentatives.

Ça ne démarre décidément pas? Ne rêvez plus en couleurs: ça n'ira pas mieux après la sixième, la septième ou la huitième tentative. Faites plutôt appel aux services de dépannage de CAA, empruntez les transports en commun, sautez dans un taxi. Ou prenez congé...

Histoire de prévenir cette fâcheuse situation, assurez-vous dès le début de l'hiver du bon état de votre batterie automobile. Profitez-en pour en nettoyer les bornes afin que les connexions s'effectuent de façon optimale.

Dans la congénère: ce n'est pas un 'swing'!

Pris dans une congénère de neige? Vous avez l'impression qu'il vous faut battre le fer pendant qu'il est chaud et vous y allez donc de manoeuvres rapides vers l'avant, puis vers l'arrière, encore vers l'avant et encore vers l'arrière...

Erreur: cette danse du 'swing automobile' peut faire mal à votre transmission. Afin d'épargner cet important (et coûteux) organe mécanique, mieux vaut respecter un temps de repos entre chaque mouvement, au moins jusqu'à ce que les roues s'arrêtent de tourner.

À ce sujet, consultez (encore) votre manuel du propriétaire, il devrait vous donner quelques bons conseils. Notamment celui de d'abord tourner le volant à droite, puis à gauche, histoire de dégager ce qui se trouve autour des roues avant.

Contrôle de traction: vous n'en voudrez pas

Si vous êtes pris dans la neige et que votre véhicule est équipé d'une commande qui désactive son contrôle de traction, vous voudrez que ce dispositif soit désactivé. Sans quoi, l'ordinateur de bord détectera de l'intense patinage et redistribuera (et/ou réduira) la puissance du moteur d'une façon qui vous nuira bien plus qu'elle ne vous aidera.

Petit détail: lorsque vous enfoncez la commande pour désactiver l'antipatinage, prenez note de le remettre en service, une fois sorti de votre pétrin.

Si votre véhicule n'est pas muni d'une telle désactivation, vous aurez encore bien plus besoin d'un coup de pelle (ne pensez même pas dégager une voiture dont le poids repose sur un amas de neige et non sur ses pneus) et de plaques antidérapantes.

Petit rappel: ces bonnes vieilles 'traction aids' doivent être positionnées sous les roues qui propulsent le véhicule, soit à l'avant s'il s'agit d'une traction, à l'arrière s'il s'agit d'une propulsion.

Veillez à ce que les pics s'agrippent face contre sol - et non aux pneus, qui risquent alors l'éclatement.

Attention aux objets volants et aux vibrations

Lorsque vous tentez d'extirper votre véhicule d'une congénère, attention de ne pas trop en faire. Sinon, vous risquez de faire voler des cailloux qui viendraient blesser ceux tout autour, tout comme vous pourriez endommager le différentiel de la transmission si les roues tournent à des vitesses très différentes.

Ça y est? Vous avez réussi à vous sortir de là? Surveillez, au cours des prochains kilomètres, si des vibrations se font sentir dans le volant. Si c'est le cas, de la neige peut s'être amoncelée dans les roues. Il faut rapidement veiller à la dégager, au risque d'affecter le parallélisme de ses pneumatiques.

L'idéal est évidemment de laisser sa voiture reposer quelques heures dans un garage chauffé, mais si c'est impossible, utilisez votre balai à neige pour détruire le bloc de neige durcie. Si cette dernière est récalcitrante malgré tous vos efforts, versez-y de l'eau chaude. Peut-être devrez-vous même retirer les enjoliveurs afin de vous assurer que tout est bien nettoyé.

Le manuel du proprio: un trésor de trucs

Mine de rien, le manuel du propriétaire renferme des trésors de trucs (parfois étonnants) qui sont spécifiques à son véhicule et qui vous permettront de passer un hiver sans trop de pépins. C'est fou ce qu'on peut retrouver comme conseils dans cette bible automobile trop souvent négligée. Jetez-y un oeil.

Un dernier tuyau: ne roulez pas, été comme hiver, sans une bonne trousse d'urgence sanglée dans votre coffre.

Merci à Sylvain Légaré, analyste en consommation automobile chez CAA-Québec pour sa précieuse collaboration.

 

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