Smart fortwo: à son meilleur en électrique

Dossiers
mardi, 19 juin 2012
Dans l'industrie, une génération "automobile" durecinq ou six ans. Oh, il y a bien des modifications à mi-parcours - un "refresh", comme on dit dans le jargon. Sinon, la sauce reste passablement la même tout ce temps. Mais pas pour la smart fortwo electric drive.

En cinq ans, la citadine a connu trois passages générationnels. Le dernier vient tout juste de lui accorder plus de puissance.

Lancée à Londres en 2007, la smart fortwo électrique a connu une transformation majeure tout juste deux ans plus tard. Nous en faisions d'ailleurs l'essai à New York (me semble que c'était hier...) alors qu'on annonçait que la petite électrique allait être offerte à des clients triés sur le volet. Comprendre : des gens ou des entreprises qui acceptaient de participer à des échanges avec le constructeur sur leur conduite et leur expérience "électrique".

Et voilà qu'à nouveau, l'urbaine à propulsion 100% électrique subit une transformation majeure, qui passe par une augmentation de son autonomie, mais surtout de sa puissance et de sa vitesse maximale.

Du coup, on annonce une mise en marché officielle et à grande échelle: cet automne en Europe et, dès le printemps prochain (2013), au Canada et aux États-Unis. En tout, 30 pays recevront la smart fortwo electric drive (bordel, qu'on ne s'habitue pas à cette épellation sans majuscule...).

Une bonne - et moins bonne nouvelle

La bonne nouvelle: avec un prix de départ de 26 990$ (de 29 990$ pour la cabrio), la smart fortwo devient l'électrique la moins chère du marché canadien.

Mieux encore: soustrayez les 8000$ de remboursement que le gouvernement provincial accorde en mesure incitative (soit le maximum prévu au Plan d'action sur les véhicules électriques) et voilà que l'électrique s'illustre sous les 19 000$ - à peine 4600$ de plus que pour une fortwo de base.

Ça, c'était la bonne nouvelle. La moins bonne? Pour l'heure, on annonce une garantie de tout juste deux ans sur les batteries. Comparez et vous verrez que celles de la Nissan Leaf sont garanties pour huit ans / 160 000km...

Gageons cependant que ça va changer. Et peut-être même qu'un jour, on aura droit au programme de location offert, comme projet-pilote, dans une douzaine de pays européens.

En vertu de ce programme "Sale&Care", les automobilistes du Vieux Continent peuvent louer les batteries de leur smart électrique et ce, pendant un max de dix ans.

L'avantage? En cas de détérioration ou de bris des batteries, le constructeur les remplace sans frais. C'est que ça coûte, des batteries: entre 7000$ et 9000$ pour celles de la smart d'aujourd'hui.

L'inconvénient? Une telle location demandera 65 euros par mois - soit plus ou moins 1000$ canadiens par année. Ça revient cher la "garantie de performance", vous ne trouvez pas? C'est pourquoi smart Canada se contentera d'offrir la smart fortwo électrique "en un seul morceau".

Plus de puissance sous les fesses

Visuellement, la smart fortwo electric drive n'a guère changé depuis qu'on l'a testée à New York en juin 2010. Il faut avoir un oeil de lynx pour reconnaître les bas de caisse élargis, les feux DEL qui se sont rajoutés pour donner du "punch" au bas de la calandre, cette dernière désormais ornée du logo smart.

Mais ne vous y trompez pas, l'autonomie électrique a augmenté... de 135 à 145 kilomètres. Ce n'est pas la mer à boire, dites-vous? Surtout qu'en hiver au Québec, on risque de devoir couper la poire en deux...

C'est pourquoi il faut plutôt chercher la nouveauté du côté de l'augmentation de puissance et de la capacité des batteries. Le constructeur est d'ailleurs tout fier de dire que ce ne sont plus les batteries lithium-ion empruntées à Tesla qui se logent sous les fesses des occupants, et qui détenaient une espérance de vie de seulement quatre ans, mais bien celles concoctées "in-house" dans le cadre d'un joint venture impliquant la firme Evonik et qui auraient été conçues pour durer une décennie.

Non seulement leur capacité passe de 16,5 à 17,6 kW, mais elles se rechargent en une heure de moins - soit 7 heures à la prise de 240 volts. (À la prise de 120 volts? N'y pensez même pas, ça prendrait jusqu'à 17 heures...)

Grâce au moteur électrique EM-Motive, premier produit du genre développé en collaboration avec Bosch et qui fait passer la vigueur maximale de 30 à 55kW, la smart fortwo electric drive développe désormais l'équivalent de 75 chevaux et 96 lb-pi de couple.

C'est non seulement plus que les 41 chevaux et 88 lb-pi d'à la génération précédente, mais c'est même plus que l'actuelle smart fortwo à carburant (70 chevaux et 68 lb-pi)!

Conséquence: la petite électrique peut désormais dépasser les 100km/h - et même atteindre les 125km/h, ce qui l'avantage nettement sur l'autoroute. Les reprises sont nettement supérieures et, du coup, l'Autobahn ne lui est plus interdite...

Certes, le 0-100km/h s'effectue maintenant deux fois plus vite, soit en... 11,5 secondes. Ne riez pas: c'est non seulement très sérieux, c'est également plus rapide que les 13,3 secondes qu'exigent la smart conventionnelle pour accomplir le même exploit. Plus sérieux encore est ce 0-60km/h, que l'on a réduit de 6,5 secondes à 4,8 secondes - car c'est à ce chapitre que les clients-testeurs des dernières années se sont plaints.

Elle est à son meilleur en électrique

Reste que comme toutes les électriques, la smart propose une transmission en mode direct de sa puissance qui, même si elle est toute petite, se fait étonnamment spontanée. Rien à voir avec l’effet ‘chaise berçante’ de la Smart à boîte séquentielle.

De toutes les électriques actuellement sur le marché, la smart fortwo electric drive est même l'une des plus intéressantes à conduire. Non seulement parce que celle qui se faufile (et se stationne) partout nous est familière dans sa variante à moteur à combustion, mais aussi parce que ce surplus de poids attribuable aux batteries (175 kilos, quand même!) la fait mieux s'asseoir sur la route.

Le freinage de la génération précédente, dur et peu réactif, a pris du galon pour offrir une sensation plus linéaire et offrant plus d'amplitude. À qui le mérite? Au fait qu'on est revenu à l'architecture traditionnelle (à laquelle on a ajouté une pompe électrique "vacuum" intégrée) et c'est réussi. Tout comme l'est l'ajustement de la direction électrique, de résistance juste assez substantielle. Mais ça, c'était l'ajustement européen; espérons que l'ajustement américain gardera cette consistance...

Finie, la station-service

Dedans, peu de différences physiques, sauf pour ces deux cadrans « yeux de grenouille » qui trônent au sommet de la planche de bord et qui indiquent non pas les révolutions et l’heure, comme pour la smart traditionnelle, mais plutôt la charge restante et le monitorage de l’énergie.

L'application iPhone a cependant pris du galon, permettant entre autres de pré-climatiser ou de pré-chauffer l'habitacle avant de prendre la route ou encore de calculer l'autonomie restante à même une carte géographique.

Le principal avantage de la smart fortwo electric drive demeure: pas d’émissions polluantes. Zéro, niet, nada. Pas de visite à la station-service, pas de changement d’huile, pratiquement pas d’entretien mécanique. Que des freins à changer - et, sûrement un jour, des batteries à remplacer.

Il y a deux ans, on en était à environ 1000 euros le kW installé. Aujourd'hui, on en est à moitié moins. Dans deux ou trois ans, peut-être qu'on pourra rêver d'un "pack" de batteries pour la smart qui ne coûtera, à remplacer si besoin est, que 3500$.

Soit le prix du vélo smart ebike qui est lancé simultanément avec la 3e génération de smart fortwo electric drive. À ce sujet, lisez ici notre essai.

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits r�serv�s.