Quelques millions à dépenser pour une Ferrari F1 usagée?

Dossiers
dimanche, 5 juin 2011
Un petit million ou deux à dépenser? Pourquoi ne pas vous acheter une Ferrari F1 usagée? C’est très sérieux, cette histoire - mais sachez que le portefeuille doit l’être tout autant.

C’est que l’écurie italienne au cheval cambré accepte depuis les années 1970 de se départir, deux ans après leur participation au championnat mondial de F1, de ses bolides monoplaces. Avant ça, ça serait risqué de livrer quelques secrets technologiques.

Depuis quatre décennies donc, quelque 220 Ferrari F1 «usagées», ayant pris part un jour ou l’autre à un Grand Prix quelque part sur la planète, ont trouvé preneurs chez les riches ‘gentlemen drivers’. La moitié de ce bastion de prestige est, soit dit en passant, toujours en état de rouler.

Au départ, l’entente était claire : les Ferrari F1 retraitées devaient être, comme la toile d’un célèbre artiste, mises en collection. Au musée, au garage, au salon… qu’importe, tant qu’elles ne prenaient pas la route.

Petit problème, a cependant découvert Ferrari : plusieurs riches passionnés de course automobile passaient allègrement outre l’interdiction. Même qu’à l’occasion, ces pilotes en herbe, pas toujours aussi talentueux que Michael Schumacher, perdraient le contrôle de leur bolide, l’endommageant sérieusement. Ils faisaient alors appel… au constructeur italien pour des pièces de rechange.

Galoper avec les flots

Devant ces transgressions, Ferrari s’est demandé : pourquoi ramer à contre-courant, quand on peut galoper avec les flots? C’est pourquoi la marque a créé, en 2003, le programme F1 Clienti.

«En gros, dit le responsable Andrea Galleti, ce programme s’occupe d’initier les propriétaires d’ex-F1 à la conduite en piste – uniquement en piste.» Et, pour se pratiquer, rien de mieux que des rendez-vous sur d’illustres circuits d’Europe, d’Amérique et d’Asie - les prochains auront lieu le 15 juin à Imola, en Espagne, de même que du 22 au 24 juillet à Shanghaï, en Chine.

Pour chaque rendez-vous, Ferrari se charge, moyennant quelques sous supplémentaires, du transport international des monoplaces, du soutien logistique, de l’assistance technique, de l’approvisionnement en pièces et en pneus.

Mais ne se pointe pas à la ligne de départ qui veut.

D’abord, ces ‘gentlemen drivers’ sont parmi les mieux nantis de la terre. Et pour cause : la F2004 avec laquelle Michael Schumacher a remporté sept victoires a été cédée pour… 2,6 millions d’euros (3,7$ millions canadiens). C’est la plus grosse somme jamais demandée pour une ex-F1 de Ferrari. Aussi, ils sont triés sur le volet. Car plus que leur chéquier, ceux qui sont intéressés par une F1 retraitée doivent montrer patte blanche.

«Nous les rencontrons et discutons avec eux de leur expérience en course automobile, conclut Galleti. S’il n’en ont aucune, nous leur suggérons fortement de prendre quelques cours.» Après tout, on ne traite pas une ex-F1 comme n’importe quel autre bolide de course, n’est-ce pas?

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