Profession : nomade californien

Dossiers
dimanche, 16 octobre 2011
Voyages égalent rencontres. Certaines de ces rencontres sont plus marquantes que d’autres. Comme l’a été celle avec ce nomade californien qui parle d’amour universel et qui vit depuis 15 ans dans un Dodge 1976 englouti sous les figurines.

« On est un! » « Une planète, un peuple! » « Dieu vous aime! »

Le messager qui discoure ainsi porte la barbe grise et touffue; ses cheveux longs sont ébouriffés, malgré la queue de cheval et la casquette; sa panse dépasse d’un T-shirt vantant le Machu Picchu… et les plants péruviens de coca.

Mais derrière les verres fumés, les yeux sont d’un bleu le plus délavé qui soit; le regard est perçant, rieur.

Faites la connaissance de Brother Feather One, qui se targue d’être un hippie californien professionnel. Et il vit comme ça depuis…? « Quinze ans, dont les huit dernières à Santa Barbara. »

Toutes ces années passées au bord du Pacifique, à inciter passants et curieux à le photographier… puis à faire une « offrande de l’amour » dans son globe-terrestre, disposé bien en vue sur piédestal.

Le « Temple de l’Amour »

Brother Feather One, vraiment? Mais ne cherchez pas son véritable nom; il ne vous le confiera pas. Par contre, il vous parlera volontiers de son Dodge Sportsman 1976, acheté il y a un quart de siècle et qui en est à son deuxième moteur.

Combien de kilomètres engrangés par la fourgonnette? « J’sais pas ». D’ailleurs, est-ce important? Ce qui compte pour lui, ce sont plutôt les milliers de figurines qui saturent la carrosserie de son « Temple de l’Amour ».

Personnages de bandes dessinées, aimants décoratifs commémorant villages et pays, vedettes de cinéma et de musique…

Ici, les Beatles. Là, les personnages d’Avatar côtoyant ceux de Star Wars. Bien installé au volant, un Scoo-bi-doo presque grandeur nature. Et au-dessus du pare-choc arrière, bien sanglé, un réservoir de « Sustainable Hemp » (traduction libre : Chanvre durable).

Un message d’espoir par ici, une ode au cannabis par là… et la Joconde avec son sempiternel sourire, peut-être attribuable cette fois à ce qu’elle tient à la main.

De l’« inspirational art expressions », soutient Brother Feather One.

Mais quand même, ça roule toujours, ce Sportsman? « Bien sûr! Chaque année, je traverse le continent pour participer au rendez-vous Peace and Love. »

Me semblait bien…

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits r�serv�s.