Pas de retraite pour les Ferrari F1!

Dossiers
dimanche, 10 juin 2007
Un peu comme Michael Schumacher, les ex-F1 de Ferrari ne prennent jamais vraiment leur retraite. Encore aujourd’hui, plusieurs des monoplaces italiennes qui ont pris part, un jour ou l’autre, à un Grand Prix de F1 gravitent autour des paddocks et se retrouvent en piste… aux mains de ‘gentlemen drivers’.

Tout a commencé dans les années ’70, alors que Ferrari décidait de mettre en vente ses monoplaces retraitées. En permettant l’acquisition des ex-F1 ayant quitté le circuit depuis au moins deux ans (question de ne livrer aucun secret technologique), la célèbre marque au cheval cambré répondait à la demande pressante des passionnés d’histoire et de course automobile.

Depuis, près de 200 monoplaces F1 Ferrari ont été cédées – plus de la moitié sont toujours en état de rouler.

Au départ, l’entente était claire – de même que la signature au bas du contrat : les monoplaces devaient, comme la toile d’un célèbre artiste, être mises en collection. Au musée, au garage, au salon… Qu’importe : la voiture ne devait pas prendre la route.

Mais voilà, Ferrari a noté au fil des ans que plusieurs propriétaires d’ex-F1 les conduisaient malgré l’interdiction. Même qu’à l’occasion, ces pilotes en herbe perdaient le contrôle, endommageaient leur bolide et… faisaient appel à Ferrari pour l’obtention de pièces de rechange.

Une idée a alors germé : mettre en place un département pour ces amoureux de la performance. «Il s’agissait, dit Andrea Galleti, responsable du programme, de leur enseigner comment manœuvrer une F1 et de leur donner l’occasion de s’exécuter en piste – uniquement en piste.»

F1 Clienti

Le F1 Clienti est ainsi né au tournant du millénaire. Plusieurs rendez-vous sont depuis lancés à chaque saison estivale, autant en Europe, en Amérique du Nord qu’en Asie. À chacune de ces rencontres, au moins une quinzaine d’anciennes F1 se pointent à la ligne de départ.

Qui retrouve-t-on au volant de ces bolides? De riches ‘gentlemen drivers. De très très riches ‘gentlemen drivers’. Par exemple, celui qui a mis la main sur la F2004 avec laquelle Michael Schumacher a remporté sept victoires, a dû débourser… 2,6 millions d’euros (plus de 4$ millions canadiens). C’est la plus grosse somme jamais demandée pour une ex-F1 de Ferrari.

Bien sûr, cette somme n’inclut pas l’inscription au F1 Clienti, qui assure le transport de la monoplace d’un circuit à l’autre. Ni le soutien logistique, l’assistance des techniciens, l’approvisionnement en pneus et en pièces de rechange…

Qui sont ces acheteurs d’ex-F1? Impossible de le découvrir. Le plus grand secret et le plus grand mystère entourent ces transactions menées par Ferrari. Tout au plus admet-on que trois Canadiens figurent à la très sélecte liste.

Une chose est sûre, confie cependant Andrea Galleti : «Michael Schumacher en a reçu une pour chaque année où il a piloté – je crois même qu’on les lui a données.»

Patte blanche...

À moins de s’appeler Schumacher, n’achète pas qui veut une ex-F1 Ferrari. Plus que son chéquier, l’intéressé doit montrer patte blanche. «Nous le rencontrons et discutons avec lui de son expérience en course automobile – s’il n’en a aucune, nous lui suggérons très fortement de prendre quelques cours,» dit M. Galleti.

Aussi, l’acquéreur d’une monoplace qui souhaite s’en servir sur circuit ne doit pas faire dans les six pieds deux pouces, 350 livres. En effet, une telle corpulence ne réussirait jamais à s’insérer dans l’étroite cabine de pilotage. «Nous avons d’ailleurs vécu une situation où le client n’a jamais pu s’asseoir dans le bolide,» rapporte M. Galleti.

Ces limitations, mais aussi la très petite production annuelle de monoplaces F1 se traduisent par moins d’une dizaine de ventes chaque année. Pour l’heure, les garages italiens de Ferrari ne recèlent que six ex-F1, de 1999 à la F2005, toutes prêtes à être livrées.

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