Jeep Compass / Patriot 2011 : le jeu des différences...

Comparos
mardi, 26 avril 2011
La commande qui m’a été donnée pour ce comparo Patriot/Compass était de montrer les différences entre les deux petits Jeep. Eh bien, Boss, ça pourrait tenir en un seul paragraphe, tellement c’est mince. Tout aussi mince, d’ailleurs, que les différences d’avec la génération précédente.
Petit retour en arrière, plus précisément à la saison hivernale 2006/2007, si vous le voulez bien. Jeep lance le Compass… et le Patriot. Pourquoi deux utilitaires compacts? 
C’est que personne n’a su décider entre un design ou l’autre. Celui-ci? Celui-là? Quelqu’un a mis fin à la tergiversation en ayant la brillante idée de demander : « Mais pourquoi choisir? »

Un plus que l’autre

Le marché a donc eu droit non pas à un, mais bien à deux petits Jeep.

À l’époque, ce qui distinguait l’un de l’autre était quand même notable. Le style évidemment, mais aussi le fait que le Compass n’avait pas droit au système 4x4 (Freedom Drive II). Ça, on le gardait pour le Patriot, qu’on a du coup fait entrer dans la famille des ‘Trail Rated’.

Est-ce pour cette raison que le Patriot a connu davantage de succès? Toujours est-il qu’il s’est vendu deux fois et demie plus de Patriot que de Compass l’an dernier au Canada.

Pour 2011, Jeep a voulu rafraîchir son offre. Premier aspect touché : le visuel. Sans surprise, c’est chez le Compass que l’on note le plus d’améliorations, alors que le véhicule prend les airs élégants du grand frère Grand Cherokee. Remarquez la calandre qui descend maintenant en angle plutôt que d’être aussi droite que dans la face d’un singe : c’est réussi.

Pour le Patriot? On dit qu’on a retouché le devant comme le derrière, mais je vous mets au défi de trouver où. Un indice : les boucliers…

Pas de miracle à faire

Jeep a également voulu redorer le blason intérieur de ses petits véhicules, que l’on trouvait beaucoup trop « plastique cheapette », avouez.

Mais quand même : pas moyen de faire de miracle avec des produits qui débutent sous les 18 000$ (voire sous les 16 000$, avec les promotions actuellement en vigueur). Les revêtements sont donc toujours de moyenne facture et les sièges n’ont pas gagné en rembourrage – ils ne sont pas inconfortables, mais disons qu’on s’assied dessus plutôt que dedans.

De même, les cadrans n’ont pas changé d’un iota et le levier de vitesse (pour la CVT) continue d’être trop facile à faire passer sans le vouloir en mode « low traction ». Par contre, les commandes de climatisation ont gagné en rondeur, pour une manipulation plus aisée. Et le volant a pris du galon, mais il ne se fait malheureusement toujours pas télescopique.

Ce qui est à toi…

Au jeu des différences entre le nouvel habitacle du Patriot et celui du Compass, il y a lieu de… perdre son temps. Jetez un œil sur nos photos : nous vous mettons au défi de discerner quelle cabine appartient à qui.

C’est i-den-ti-que, voilà la réponse. Surtout qu’on nous a fait essayer des versions analogues, soit la North... toutes deux aux couleurs rubis. My-my-my.

Mais alors, et au-delà du style et du fait que le Patriot demande en partant 1000$ de moins, où sont les différences?

Dans très peu de choses, en fait. Les rétroviseurs sont plus carrés chez le Patriot, le Compass fait monter ses poignées de portière arrière aux abords de la glace.

Les phares antibrouillard, les rails de toit et les jantes d’aluminium sont de série sur le Compass, alors qu’ils n’ornent pas la version de base du Patriot – qui se contente de revêtement de sièges en vinyle.

Le Patriot dispose de meilleurs angles de départ et d’arrivée, pendant que sa (un peu) plus grande vitre de hayon lui assure une meilleure visibilité arrière.

Enfin, le Patriot peut rouler sur des 16 ou 17 pouces, alors que le Compass roule sur des 17 ou 18 pouces.

On aime le Nord

Sinon, même fiches techniques, à commencer par des versions de base qui sont livrées sans groupe électrique, sans télé-déverrouillage, sans climatisation et avec des freins tambours à l’arrière.

Notre préférence va à la variante North (oui, oui, celle-là même que nous avons essayée), parce qu’elle ajoute ces éléments de presque nécessité, de même que les rétroviseurs chauffants, l’ajustement en hauteur du siège conducteur et la prise de 115 volts (très pratique, celle-là). Notez que comme pour les versions de base, la variante North du Compass demande 1000$ de plus que celle du Patriot.

La variante Limited? C’est cher payé (jusqu’à 27 000$ avec le 4x4) pour un véhicule qui dispose d’un habitacle à la finition moyenne, à la technologie trop de base pour être moderne (à quand le démarrage sans clé?) et dont l’insonorisation nous fait constamment remonter cette fenêtre qui siffle – alors qu’elle est pourtant bel et bien close.

CVT : le grand défaut

On dira ce qu’on dira, les petits Jeep dont il est question ici sont les 4x4 les moins chers du marché. De surcroît, ils proposent un système 4x4 inventif qui se sert de la transmission à variation continue (CVT) pour créer un rapport à forte démultiplication qui simule la boîte de transfert (sans en avoir le poids, ni la mécanique).

Avec un ratio de 19:1, c’est certes moins que les 30:1 du bon vieux Jeep Wrangler, mais ça donne plus de ‘petit bœuf’ que le rapport ‘ordinaire’ (14:1.)

Cela dit, la CVT constitue le plus grand défaut du véhicule. On ne s’en sort pas, on ne s’habitue pas à ces révolutions qui ne cessent de « lirer » tant que la pédale est enfoncée. C’est peu raffiné, ça sonne « cacane ». D’autant plus que les accélérations sont laborieuses, comme si elles étaient déjà essoufflées avant de partir. Même une frugale consommation en carburant (l’illusion Jeep, sans la facture d’essence) ne console pas.

Le mode manuel vient grandement rehausser l’expérience de conduite, puisqu’on peut alors transiger soi-même la puissance somme toute limitée du moteur quatre cylindres de 2,4 litres (172 chevaux, 165 lb-pi).

Révisé? Ah bon?

Bon, on pourrait bien chialer sur le fait que la boîte manuelle ne soit pas permise avec ‘les vrais’ 4x4, mais reste que bien peu de gens vont piloter leur Compass / Patriot dans des situations où il leur faudra faire usage de la gamme inférieure.

Par contre, là où ça blesse plus qu’ailleurs, c’est quand on pense que la suspension et la direction ont été révisées – la première afin de réduire les mouvements de caisse et la seconde pour en augmenter la précision.

Ah oui? Des petites nouvelles pour ceux qui aiment le confort et la connexion avec la route : la suspension sautille, même sur les petites aspérités du bitume (mais c’est un Jeep, alors on lui pardonne… presque). Et la direction n’a trouvé aucune âme. Certes, elle se manie en un tournemain dans les stationnements, mais sur l’autoroute il faut constamment en corriger le tir. La faute incombe à cette haute et courte silhouette sur patte, assez instable merci. N’essayez pas les vitesses illégales, vous risquez bien davantage que la contravention….

Qu’importe, la proposition est efficace

Reste que pour le prix, les deux petits utilitaires Jeep ont l’avantage d’un habitacle pratique et facile à apprivoiser, d’un cargo assez généreux, d’une position de conduite élevée et d’une consommation raisonnable (en baisse de 12%, promet-on).

Bref, la proposition est efficace – et que l’on soit Compass ou Patriot, ça ne devrait pas trop faire de différence.

ON AIME

Verrouillage 50/50 de la traction intégrale

Compass devenu plus élégant

Les 4x4 les moins chers du marché

Frugale consommation en carburant

Petit rayon de braquage – manœuvres aisées en stationnement

Cargo relativement généreux

Position de conduite élevée

ON AIME MOINS

Habitacle encore de facture moyenne

Toujours pas de volant télescopique

Insonorisation déficiente

À quand la clé intelligente?

La CVT…

Direction sans âme

Peu stable à grande vitesse

Copyright © 2015 Nadine Filion. Tous droits r�serv�s.