Hyundai Accent et Kia Rio: Querelle de jumelles

Comparos
lundi, 11 juin 2012
Hyundai Accent et Kia Rio, des jumelles? Sur papier, peut-être. Mais en chair et en acier, il y en a une qui domine l’autre.

Jamais les petites voitures n'en ont autant offert pour si petit budget, tant en qualité, en style, qu'en équipements.

À elles seules, les Hyundai Accent et Kia Rio plantent la concurrence (pourtant féroce) avec des gâteries rares (ou carrément inexistantes) dans la catégorie. Pensez sièges et volant (!) chauffants, toit ouvrant, motorisation à injection directe (pour une frugale consommation combinée sous les 6L/100km) et transmission à six rapports, tant manuelle qu’automatique.

Aussi, les dimensions sous-compactes des deux Coréennes ne les empêchent pas d'offrir un bon dégagement à l’avant et un respectable dégagement à l'arrière. Leur assemblage intérieur est très bien, leurs commandes faciles à apprivoiser, le confort de leurs sièges est honorable et leur quatre cylindres de 1,6 litre développe 138 chevaux - une puissance très correcte pour des petites.

L’affaire pourrait s’arrêter là et le consommateur serait content.

Mais ça va plus loin. Et dans la foulée, l'une des jumelles l'emporte sur l'autre.

Voyons comment.

Le design: 1-0 pour l'Accent

Au chapitre style, c'est l'Accent qui gagne le premier point, plus élégante et plus classique dans ses deux livrées (berline et cinq portes) que la Rio musclée à la « jelly bean ».

Aussi, l’habitacle de l’Accent est plus recherché avec son éclairage bleuté, ses appliqués noir laqué, son revêtement « cotes de maille » et son instrumentation moderne.

L’intérieur de la Rio, à moins d'opter pour le revêtement deux tons, est plus sobre - pour ne pas dire plus sombre.

Le prix : encore pour l'Accent

Si vous cherchez la voiture la moins chère du marché canadien, c’est… la Nissan Versa berline qui la propose, sous les 12 000$.

Chez nos deux rivales coréennes, c’est l’Accent qui offre l'étiquette la plus basse: 13 199$ (berline avec boîte manuelle), soit 600$ de moins que la Rio.

Il faut dire qu'à ce prix-là, cependant, l’Accent ne propose pas les vitres électriques, ni les rétros chauffants, non plus que les commandes audio au volant – ce que fait la Rio de base, en plus de s’amener sur des roues de 15 pouces (contre des 14 pouces pour l’Accent).

La conduite: un (bon) point pour la Rio 

Sur la route, nos jumelles ont deux personnalités fort différentes. Malgré le partage d’une même plateforme, de la suspension (une poutre de torsion), de la direction électrique et de combien d’autres organes, l’Accent se montre moins solide que la Rio.

Sa suspension flotte davantage sur les aspérités du bitume et sa direction, livrée par un mince volant moins agréable en paume, n’a presque pas d'âme. C’est certes confortable, mais ça manque de substance.

Au contraire, un plus gros volant et un levier de vitesse plus ventru, une direction plus précise et une suspension plus ferme accordent à la Kia un comportement bien campé, mieux balancé.

Par ailleurs, l’étagement de la boîte manuelle n’est pas handicapé d’un trop long 2e rapport, comme pour l’Accent.

Les extras: encore un point pour la Rio

La Kia Rio propose une variante (EX Luxe à partir de 20 495$) qui n’a pas d'équivalent chez l’Accent et qui propose un impressionnant lot d'équipements. (« Pour ça, on a l’Elantra, » se défend Hyundai...).

Le luxe dans une petite? Et pourquoi pas, s'est dit Kia: pensez roues de 17 pouces, suspension et pédales sports, démarrage sans clé, volant chauffant (!), revêtement simili-cuir, climatisation automatique, caméra de recul et même l'UVO - la contrepartie du Ford Sync.

Cette dernière connectivité, Hyundai l'a sous la forme du BlueLink, mais rien n'est encore confirmé pour le Canada. Dommage.

Le coup de grâce : la Rio, victorieuse

Le coup de grâce? C'est la Kia Rio qui le livre, avec une variante Eco (à partir de 17 495$) qui fait monter à bord le « stop and go ».

Ce dispositif est l'un des plus intéressants de l'heure: il fait s’éteindre le moteur aux arrêts, ce qui aide à réduire la consommation d'essence (jusqu'à 10%, dit-on) en conduite urbaine.

C'est répandu en Europe, on attend impatiemment que ça se démocratise ici et c'est pourquoi il est carrément génial que Kia se lance dans la valse, avec un petit modèle d'automobile économique de surcroît.

Et c'est ce qui assure ici la victoire pleine et entière à la Kia Rio, devant la plus féroce concurrence qui soit: celle de sa jumelle Hyundai Accent.

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